CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDi 1ER FEVRIER 2012

23 fév 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDi 1ER FEVRIER 2012

Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités des composantes de la MONUSCO
- Activités de l'Equipe-pays

- Situation militaire

Visite du Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix.
Le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a séjourné en RDC pour une visite de travail du 24 au 27 janvier 2012. Durant son séjour, il a rencontré à Kinshasa, des autorités politiques, les membres du bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et les représentants des partis de l'Opposition. Monsieur Ladsous a eu également des séances de travail avec les responsables du système des Nations Unies en République démocratique du Congo. Il s'est ensuite rendu à Goma pour s'enquérir des progrès réalisés dans la sécurisation et le programme de stabilisation de l'Est ainsi que les défis pour le futur.
Départ du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies (SRSG) pour New York.
Le SRSG Roger Meece, a quitté Kinshasa hier, mardi 31 janvier, pour New York. Il va entreprendre une série de consultations avant de présenter le rapport du Secrétaire Général au Conseil de sécurité le 7 février 2012.
Activités des composantes de la MONUSCO
Droits de l'Homme :
Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) est préoccupé par les déplacements récents des populations dans certaines provinces du pays, particulièrement au Katanga, au Maniema et au Sud-Kivu. Le Bureau porte une attention particulière aux causes de ces déplacements, qui peuvent être des violations massives des Droits de l'Homme ou des tensions ethniques alimentées par des discours appelant à la haine. Le Bureau invite les autorités congolaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux causes qui provoquent ces déplacements et les problèmes humanitaires qu'ils engendrent.
Appui au processus électoral :
La Division Electorale de la MONUSCO a suivi avec intérêt l'annonce des résultats provisoires partiels des élections législatives nationales par la CENI, le 27 Janvier 2012. Actuellement, elle prépare « l'After Action Review » qui est un exercice destiné à évaluer le processus électoral et à tirer les leçons du déroulement des dernières élections.
Information publique :
L'Unité Outreach de la Division de l'Information publique de la MONUSCO a organisé le 31 janvier 2012, à l'Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA) de Kinshasa, une séance d'information et de sensibilisation sur le mandat de la MONUSCO, à l'intention des leaders des associations et mouvements estudiantins et des journalistes. L'objectif de cette rencontre était de faire connaître le mandat de la MONUSCO, de contribuer à sa vulgarisation, et surtout d'aider à sa meilleure compréhension par l'opinion. Environ 80 personnes ont pris part à cette rencontre. Cette activité a été organisée en partenariat avec la Division des Affaires politiques, la Division Electorale, la Force de la MONUSCO, la Police de la MONUSCO ainsi que le Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme qui ont présenté des communications sur leurs principales réalisations dans le cadre de la mise en œuvre de la Résolution 1991.
Activités de l'Equipe-pays
OCHA :
Plan d'Action Humanitaire 2012: 718 millions de dollars pour redonner espoir à des millions de congolais
Le Coordonnateur humanitaire, M. Fidèle Sarassoro, au nom de toute la communauté humanitaire en République Démocratique du Congo (RDC), lance ce mercredi 01 février, à Bukavu, dans la Province du Sud Kivu, un appel de 718 millions de dollars américains pour apporter l'assistance d'urgence en 2012 à des centaines de milliers de congolais qui ont urgemment besoin d'arbis, d'eau potable, de nourriture, de soins de santé primaire, ainsi que de protection. Malgré d'énormes progrès réalisés ces 10 dernières années, des millions de Congolais attendent toujours l'assistance humanitaire pour subvenir à des besoins essentiels qui, pour certains, sont devenus un luxe.
Grâce au travail des humanitaires en 2011 et avec l'appui des bailleurs, plus de 7 millions de personnes ont bénéficié de soins sanitaires y compris contre le cholera ; plus de 200 000 enfants vivants dans les zones de conflits ont eu accès à l'éducation ; plus de 2 millions de personnes ont accédé à l'eau potable ; plus de 500 000 personnes, essentiellement en milieu rural ont été appuyées dans la production alimentaire ; et 2.470 km de routes ont été réhabilités dans les zones de conflit. Ce, malgré les nombreuses contraintes, notamment d'ordre sécuritaire et logistique.
Cette année, l'appel de fonds dans le cadre du Plan d'Action Humanitaire 2012 de la RDC intervient dans un contexte économique et financier difficile. Les acteurs humanitaires espèrent que cela n'aura pas d'effet significatif sur le financement de l'action humanitaire au risque d'exposer des millions de vies humaines.
Plus de 9 millions de dollars du CERF pour lutter contre le choléra en RDC
Le Fonds Central d'Intervention pour les Urgences Humanitaires (CERF) a accordé le 26 janvier 2012 une seconde allocation de 9,1 millions de dollars américains pour renforcer la lutte contre le choléra en RDC. En 2011, le choléra a affecté plus de 22. 000 personnes et causé 603 décès. La majorité de cas, plus de 14. 000 a été enregistrée dans les provinces de l'Est du pays où le choléra est endémique.
Au-delà des personnes atteintes, il y a des milliers d'autres qui sont des victimes collatérales de la maladie dont l'impact peut être senti dans les activités agricoles et commerciales, la fréquentation scolaire, le bien-être familial, ainsi que dans les moyens de subsistance des ménages qui sont déjà parmi les plus pauvres du monde.
Depuis janvier 2011, les organisations humanitaires, venant en appui au Gouvernement congolais, ont développé une stratégie de réponse multisectorielle, mais elles n'ont pas encore réussi à contenir la maladie. La réponse comprend l'établissement des centres de traitement de choléra, l'établissement des points de chloration d'eau et l'aménagement des points d'approvisionnement en eau, l'organisation des campagnes de sensibilisation des populations par les médias, la formation des staffs médicaux et la désinfection des embarcations.
Dans le cadre de cette allocation, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recevront respectivement 4,4 millions et 4,7 millions de dollars américains. Mais ces agences travailleront avec un groupe d'ONG internationales et nationales qui sont en première ligne de la réponse.
Situation militaire
Les tensions ethniques persistent à l'Equateur et au Kasaï Oriental, cependant ailleurs dans l'Ouest de la République Démocratique du Congo, la situation sécuritaire est demeurée calme la semaine dernière.
Le 23 janvier 2012, le nouveau Commandant de la Brigade Ouest de la Force de la MONUSCO a officiellement pris fonction. Le même jour, dix (10) détenus se sont évadés de la prison de Gbadolite.
Par ailleurs, préoccupée par la montée des cas de meurtre à Gbadolite, attribués aux troubles apparentés à des phénomènes de sorcellerie, le Sous-Bureau local de la Section des Droits de l'Homme de la MONUSCO, a adressé une requête au bureau du Procureur et à l'Inspecteur Général Provincial de la Police Nationale Congolaise (PNC), dans le but d'obtenir leur implication personnelle dans la prise en compte de cette situation, qui récemment encore, a occasionné mort d'hommes.
Le 27 janvier 2012, dans le cadre de réalisation des projets à impact rapide au bénéfice des populations locales nécessiteuses, le bataillon Ghanéen de la Force de la MONUSCO a inauguré et remis à ses bénéficiaires, le complexe scolaire Sanza de la commune de Limete à Kinshasa, réhabilité par son Génie Militaire.
En Province Orientale, la situation sécuritaire a été marquée par le lancement le 28 janvier 2012 de l'opération conjointe de la Force de la MONUSCO et des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dénommée « Athari », dans les régions de Gangala Nabodio, Nagero et Gubi. L'objectif est d'interdire toute activité des groupes armés dans cet espace ; et concomitamment, d'y assurer la protection des populations civiles.
Le 23 janvier 2012, la présence d'environ cent (100) éleveurs Mbororo armés a été signalée à Bakpolo et Kpete, à 130 kilomètres au Nord-est de Bondo.
Du 25 au 27 janvier 2012, la Force de la MONUSCO a continué d'escorter et d'assurer la protection d'une équipe du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pendant la deuxième phase de sa mission de distribution des denrées alimentaires à des déplacés sur l'axe Dungu-Duru.
En Ituri, la Force de la MONUSCO a établi des postes opérationnels à Kimba et à Komoro, situés respectivement à 18 et 65 kilomètres au Sud et au Nord d'Aru, dans le but d'y faciliter la conduite des investigations au sujet du recrutement mené par les miliciens dans la région, et des activités d'exploitation minière observées dans le site portuaire.
Le 23 janvier 2012, le nouveau Commandant de la Brigade d'Ituri de la Force de la MONUSCO est officiellement entré en fonction.
Le même jour, environ quarante (40) miliciens ont pillé le village Bugongo, situé à 7 kilomètres à l'Est de Nyakunde.
Le 24 janvier 2012, les FARDC ont tendu une embuscade aux miliciens près de Katorogo, à 8 kilomètres au Sud d'Aveba, et tué l'un d'entre eux.
A la même date, le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO d'Aveba a repoussé une tentative de pillage au village Kaswara, situé à environ 3 kilomètres d'Aveba, par des tirs de sommation dirigés contre les miliciens ; et a maintenu sa présence sur le terrain par le déploiement d'une patrouille robuste, dans le but de dissuader les activités des assaillants.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire s'est avérée volatile, car des tueries et des pillages ont été observés dans le territoire de Rutshuru, et les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) ont accru leurs activités dans les territoires de Masisi, Walikale ainsi qu'à Rutshuru. Cependant, une réduction du potentiel actif de la Force de Défense Congolaise (FDC) a été notée la semaine dernière comparativement à la période précédente.
Dans la nuit du 22 janvier 2012, les éléments Mayi-Mayi ont attaqué et pillé le village Kyavirumu, situé à 35 kilomètres au Nord-est de Lubero.
Dans la nuit du 24 janvier 2012, le Commandant FARDC du 808ème régiment a déserté avec trente (30) autres soldats et des armes à Erengiti.
Le 25 janvier 2012, la Force de la MONUSCO a déployé une patrouille à Goma, dans le but de mener des investigations et de contenir une foule composée d'environ cinq cents (500) membres de la communauté Hutu, qui protestaient contre le kidnapping dans la nuit du 22 au 23 janvier 2012 du président de cette entité par des hommes armés non identifiés. Celui-ci, retrouvé dans la nuit du 27 au 28 janvier 2012 au quartier Kyeshero, est présentement sous observation médicale àl'hôpital Heal Africa de Goma, où il n'a pu s'exprimer sur les circonstances de son enlèvement à cause de son état de santé.
Le 26 janvier 2012, des accrochages ont opposé les éléments de la Force de Défense Congolaise (FDC) à ceux des FDLR à Kibingu, situé à l'Est de la localité de Mikweti.
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée tendue et imprévisible à cause des éléments Mayi-Mayi Yakutumba qui continuent de renforcer leurs positions sur les rivages du lac Tanganyika, et de l'apparition dans le territoire de Kalehe d'un groupe armé composé d'éléments Mayi-Mayi Nyatura, Mayi-Mayi Kirikicho et des combattants FDLR. Par ailleurs, une vive tension continue d'être observée dans les régions situées au Nord des territoires de Shabunda et de Kalehe.
Le 21 janvier 2012, le Chef de la Commission Nationale des Réfugiés et les FARDC ont sollicité l'assistance du Commandant du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Baraka pour le rapatriement d'environ deux cents vingt-cinq (225) familles FDLR ayant quitté Lulimba pour Minembwe, mais actuellement en transit aux villages Lumanya, Kichanga et Mukera, situés à proximité du poste onusien.
Depuis le 23 janvier 2012, le bataillon Pakistanais de la Force de la MONUSCO escorte et assure la protection des Equipes Conjointes de Protection composées des représentants de la Section des Affaires Civiles de la MONUSCO et de l'Organisation pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) en mission d'évaluation de la situation des déplacés et des besoins humanitaires à Kalongo, Nindja (32 kilomètres au Nord-ouest de Kalongo) et Ihembe (25 kilomètres au Nord de Kalongo).
Du 23 au 25 janvier 2012, dans la cadre de l'évaluation de la situation sécuritaire dans la région, le Commandant de la Brigade du Sud-Kivu de la Force de la MONUSCO a conduit des patrouilles aériennes de reconnaissance au-dessus des territoires de Kabare, Shabunda et d'Uvira, conjointement avec des représentants des FARDC et d'autres Sections substantives de la MONUSCO, notamment le DDRRR.
Le 24 janvier 2012, la Force de la MONUSCO a lancé la deuxième phase de l'opération « Usalama Imara » (Stable Serenity) (Sérénité Durable), renommée « Vigil » (Protection), par l'intensification des patrouilles et l' établissement de onze (11) postes opérationnels supplémentaires à travers la province, dans le but d'assurer la protection des populations civiles, d'empêcher tout incident qui pourrait résulter de la publication des résultats électoraux et de maintenir la vigilance dans les régions jugées potentiellement à risque.
Le même jour, trois (3) éléments FDLR se sont rendus sans armes au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Kalehe.
Les 24 et 25 janvier 2012, le bataillon Pakistanais de la Force de la MONUSCO a escorté et assuré la protection des Missions Conjointes d'Evaluation composées des représentants des Sections substantives de la MONUSCO, d'OCHA et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) en mission d'évaluation du conflit ethnique entre les Babembe et les Banyamulenge à Kipubu et Luemba, situés respectivement à 32 et 28 kilomètres au Nord de Minembwe.