Le Chef de la MONUSCO, Martin Kobler, évalue le projet d’îlot de stabilité à Manono au Nord-Katanga

1 sep 2014

Le Chef de la MONUSCO, Martin Kobler, évalue le projet d’îlot de stabilité à Manono au Nord-Katanga


Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RD Congo et Chef de la MONUSCO, Martin Kobler, à la tête d’une importante délégation comprenant le Commandant de la Force de la MONUSCO, a effectué une visite de travail, du 21 au 22 août 2014, à Manono, territoire récemment érigé en îlot de stabilité dans la partie nord de la province du Katanga.
M. Kobler est venu s’enquérir de l’état d’avancement de la mise en œuvre de ce projet dans cette localité. Durant sa visite, il a également rencontré les déplacés internes Pygmées et Luba en proie à des conflits intercommunautaires.

Situation sécuritaire

Le Représentant spécial et sa délégation ont débuté leur mission en se rendant sur la base du bataillon béninois de la MONUSCO, où ils se sont informés sur la situation sécuritaire de la zone.

Une situation dominée pour l’heure par le conflit intercommunautaire Pygmées-Bantous, alors que l’action des groupes armés Bakata Katanga et Mai-Mai Yakutumba continue d’être une source de préoccupation majeure.

Projet d’ilots de stabilité

Le projet d’«îlots de stabilité » se résume à un ensemble d’activités menées pour aider le gouvernement à rétablir et à consolider l’autorité de l’Etat dans les zones libérées, préparant ainsi le terrain pour la relance d’actions de développement.

Le projet a aussi pour objectif de sécuriser les zones où les groupes armés sont encore actives. C’est le cas du territoire de Manono, retenu dans le cadre de ce projet sur la base de plusieurs considérations :

· Manono est située dans la région dite Triangle de la mort et constitue une voie d’accès vers d’autres zones comme Moba, Mitwaba, Pweto et Malemba-Nkulu, toutes touchees par des conflits ;

· C’est une zone où les groupes armées sont actifs, notamment les Bakata Katanga ;

· Les conflits intercommunautaires y sont récurrents.

Manono a donc entamé sa mutation en îlot de stabilité. Dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat, plusieurs pistes ont déjà été explorées. Les actions seront supervisées et coordonnées par la Section d'Appui à la Justice de la MONUSCO- Kalemie.

Il est prévu dans un premier temps, un appui renforcé de la police de la MONUSCO qui prépare activement son déploiement. Sur le plan pénitentiaire, l’Unité pénitentiaire et le Bataillon béninois s’occupent actuellement du volet technique de la construction de la nouvelle prison centrale du territoire.

Conflit Pygmées-Bantous

Que ce soit à Kamala, à 15kms de Manono dans la communauté Pygmées, ou à Kanteba, à 7 kms de Manono dans la communauté Luba, Martin Kobler a pris le temps d’écouter, d’interroger, d’échanger avec les populations dont les représentants ont rapporté des faits poignants de violation de droits de l’Homme.

A leur égard, Martin Kobler a délivré le même message :

« Les violences doivent cesser ; la violence est inacceptable, et le viol intolérable et pour cela c'est tolérance zéro » a martelé le Chef de la MONUSCO, insistant que les problèmes, les différends doivent être résolus par le non violence.

Par ailleurs, il a rappelé que la principale mission de la MONUSCO est la protection des populations civiles. Et d’indiquer que la Mission onusienne continuera d’apporter son appui au Gouvernement de la RDC et aux FARDC pour le retour de la paix et de la sécurité dans la localité.

Au delà de l'aspect sécuritaire, les dommages collatéraux sont importants au plan alimentaire, sanitaire et scolaire. Comme l’a souligné Martin Kobler « S'il n y pas de paix, il n y pas de développement ».

Le Représentant spécial a eu des entretiens avec les autorités politico- administratives du District du Tanganyika qui ont accompagné la délégation dans ses déplacements. Les chefs coutumiers et les représentants de la Société civile de Manono ont également échangé avec M. Kobler. Il a insisté sur le rôle important qu’ils peuvent jouer dans la résolution des conflits entre les deux communautés.

Marcelline Comlan/MONUSCO