La Monusco reste fortement préoccupée par les tensions interethniques dans la Plaine de la Ruzizi

17 nov 2014

La Monusco reste fortement préoccupée par les tensions interethniques dans la Plaine de la Ruzizi

Uvira, le 17 novembre 2014 : A l’ occasion de son rendez-vous mensuel avec la presse locale ce matin, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC, MONUSCO-Uvira, a lancé un appel au dialogue intercommunautaire.

La situation sécuritaire reste généralement calme bien qu’imprévisible dans les Territoires de Fizi et d'Uvira en Province du Sud-Kivu, a indiquée la MONUSCO-Uvira qui reste cependant préoccupée par la persistance des tensions interethniques à travers la zone.

Depuis les massacres de juin 2014 à Mutarule, des mesures ont été ainsi mises en place, de concert avec les forces de sécurité et de défense congolaises, pour prévenir la reproduction de tels incidents et éviter des pertes inutiles en vies humaines.

Au nombre de ces mesures, l’on peut noter notamment :

· L’établissement par la MONUSCO d’un « îlot de stabilité » à Sange dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat ;

· La mise en place d’un système d’alerte précoce pour prévenir tout incident ;

· La multiplication des patrouilles conjointes de jour comme de nuit entre le contingent pakistanais et les FARDC dans cette zone.

· Le déploiement de cinq postes temporaires des FARDC entre Sange et Luberizi sur recommandation de la MONUSCO.

La Mission onusienne a initié également des séances de sensibilisation des communautés au dialogue et à la culture de la paix. Les dernières séances en date ont eu lieu les 10 et 11 novembre derniers. Mais ces rencontres avec les représentants des communautés Bafuliiru d’une part et Barundi/Banyamulenge d’autre part, ont révélé que la méfiance persiste de deux côtés malheureusement.

La MONUSCO, par le biais de sa section des Affaires civiles, s’attèle donc à mettre en place des activités sportives et récréatives intercommunautaires dans la Plaine de la Ruzizi. Et notamment un tournoi de football qui verra la participation d’équipes issues des différentes communautés.

Le désarmement des groupes armés ainsi que le redéploiement systématique des militaires des 1005e et 1011erégiments des FARDC restent deux conditions sine qua none posées par les différentes Communautés avant tout retour au Village : une prérogative qui échoit au Gouvernement.

Pour la MONUSCO, la paix ne s’impose pas ! Elle est une conviction, un choix que nul ne peut imposer. Outre la nécessaire implication des autorités à tous les niveaux, la Mission des Nations Unies a lancé un appel pressant à tous pour qu’ils choisissent la voix de la raison, celle de la paix, préalable à tout développement.

Car a conclu le Chef de Bureau de la MONUSCO-Uvira, Ould Mohamed El Hacen, « on a plus à gagner avec la paix qu’avec la violence qui n’apporte que désolation et destruction ».

Jean-Tobie Okala/MONUSCO