A Sange, Martin Kobler promet de plaider la cause de Mutarule et de ses déplacés auprès des autorité

5 mai 2015

A Sange, Martin Kobler promet de plaider la cause de Mutarule et de ses déplacés auprès des autorité

C'était au cours d'une visite d'évaluation sécuritaire effectuée ce lundi 4 mai dans le Territoire d'Uvira ; troisième visite du genre en l'espace de onze mois qui a permis au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC de constater que depuis bientôt un an, pas grand-chose n'a été fait pour le retour des déplacés de Mutarule dans leur Village. Martin Kobler a promis de poursuivre le plaidoyer auprès des autorités provinciales et nationales au sujet de la Plaine de la Ruzizi en général et de Mutarule en particulier.

Uvira, le 4 mai 2015 - Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo, a effectué ce lundi 4 mai 2015 une visite de travail dans le Territoire d'Uvira en Province du Sud-Kivu. Il était accompagné du Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme en RDC Jose Maria Aranaz, du Chef de Bureau intérimaire de la MONUSCO au Sud-Kivu Christine Kapalata et du Commandant de la Brigade du Sud-Kivu de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), le Général Ayyaz. Des autorités du Territoire d'Uvira et des représentants du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et de la Commission Nationale des Refugies (CNR) l'ont également rejoint à Mutarule par où le Représentant spécial a commencé sa visite, en s'inclinant devant les tombes des disparus des massacres d'août 2013 et juin 2014. De Mutarule, Monsieur Kobler a regagné Sange à une quinzaine de kilomètres. Sur place, il a d'abord rencontré une délégation de déplacés de Mutarule. Une fois de plus, il leur a exprimé la compassion des Nations Unies et promis que la MONUSCO allait continuer à plaider la cause de Mutarule en particulier et de la Plaine de la Ruzizi en général auprès des autorités nationales et provinciales, pour permettre le retour des déplacés dans leurs milieux.

Aussi bien les représentants des déplacés de Mutarule que le Collectif des femmes membres du Comité de Protection Local (représentant toutes les communautés) que Monsieur Kobler a rencontré, tous ses interlocuteurs ont répété la même chose: les conditions pour leur retour à Mutarule sont loin d'être réunies. Car cette visite de Martin Kobler avait aussi et surtout pour but de comprendre pourquoi près d'un an après les massacres de juin 2014, les populations qui avaient fui le Village pour Sange et ses environs ne sont toujours pas retournées à Mutarule. « C'est la troisième fois que je viens ici en moins d'un an, et je constate que pas grand-chose n'a changé: aidez-moi à comprendre ce qui vous empêche de retourner chez vous, leur a lancé Martin Kobler avant de poursuivre: proposez-moi des conseils, faites-moi part de vos revendications pour me permettre de les relayer auprès du Gouvernement ».

Pour les déplacés de Mutarule, parmi ces revendications ou préalables à leur retour, il y a d'abord l'aspect sécuritaire qui passe inévitablement par le désarmement des milices entretenues par les différentes Communautés, ou encore l'érection d'un cordon sécuritaire autour de Mutarule de manière à prévenir toute infiltration de miliciens; ils insistent par ailleurs sur le changement des commandants des Régiments (3304 et 3305) des FARDC soupçonnés d'avoir participé ou favorisé les massacres de 2014 ! Au plan social, les déplacés de Mutarule demandent la réhabilitation des maisons et autres infrastructures détruites (Ecoles, Centres de santé…), l'assistance en vivres et non-vivres ou encore des micro-crédits pour leur permettre d'initier de petits projets de développement et lutter ainsi contre la pauvreté qui frappe leur communauté.

Martin Kobler et sa délégation ont pris note de ces doléances et promis de « tout faire pour que la question de Mutarule ne soit pas oubliée »; toutefois, le Représentant spécial a tenu à rappeler que la MONUSCO n'était pas là pour remplacer le Gouvernement; mais que, dans le cadre des échanges réguliers avec les autorités congolaises, il allait continuer à plaider la cause de Mutarule.

De Sange, le Représentant spécial s'est envolé par hélicoptère pour Uvira où il a échangé avec des refugies burundais du Camp de transit du HCR de Kavimvira. Une fois de plus, Martin Kobler a recueilli les doléances de ces hommes et femmes qui disent avoir fui l'insécurité dans leur pays et qui, tout en louant le travail du HCR et de ses partenaires, ont reconnu vivre dans des conditions difficiles. Ils ont affirmé que beaucoup des leurs étaient toujours dans des forêts, que d'autres dormaient à la belle étoile, sans assistance et souffraient de nombreuses maladies. D'où leur souhait d'être tous rassemblés sur un même site. Martin Kobler a promis que la famille onusienne n'allait pas les abandonner. C'est peu avant 17 heures, heure locale que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et sa délégation se sont envolés pour Goma au Sud-Kivu.

Jean-Tobie Okala