Journée internationale des victimes de disparition forcée

31 aoû 2015

Journée internationale des victimes de disparition forcée

Martin Kobler, Chef de la MONUSCO, et José Maria Aranaz, Représentant du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme en RDC, appellent au renforcement des politiques pour la lutte contre les disparitions forcées



Kinshasa, le 30 août 2015 - «A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des victimes de disparition forcée, j’encourage le Gouvernement de la République démocratique du Congo à envisager la ratification de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. En effet, des cas signalés de disparition forcée, notamment de leaders de l’opposition et de la société civile, ainsi que d’hommes des médias constituent une grave cause de préoccupation pour les Nations Unies. J’exhorte donc les autorités congolaises à renforcer l’administration de la justice dans le but de contrecarrer efficacement ce phénomène », a déclaré Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC.

Cette célébration rappelle que les disparitions forcées demeurent un défi mondial en ce qui concerne la protection des droits fondamentaux et de la sécurité humaine et ne sont donc pas limitées à une région spécifique du monde. Elles ont souvent été utilisées comme stratégie d’intimidation. Plusieurs personnes ont été enlevées et emmenées vers des destinations inconnues à travers la RDC par les forces de sécurité, surtout lors des opérations militaires, outre les enlèvements par des groupes armés comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ou les Forces démocratiques alliées (ADF). Ces enlèvements, suivis de disparitions forcées, sont des crimes internationaux et doivent être pris en compte lors des processus de reddition de ces groupes.

Prenant acte du fait que plusieurs familles continuent d’attendre des nouvelles de leurs proches arrêtés dans le cadre de «l’opération Likofi» menée par la Police nationale congolaise, le Représentant du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, José Maria Aranaz, demande aux autorités congolaises « de publier les résultats des enquêtes sur l’opération Likofi et exhorte le Gouvernement à apporter le soutien nécessaire aux familles des victimes ».

Notes aux éditeurs: Le 21 décembre 2010, par sa résolution 65/209, l’Assemblée générale s’est dite profondément préoccupée notamment par la multiplication dans diverses régions du monde des disparitions forcées ou involontaires y compris les arrestations, les détentions et les enlèvements, lorsque ces actes s’inscrivent dans le cadre de disparition forcée ou peuvent y être assimilés, ainsi que par le nombre croissant de rapports faisant état de cas de harcèlement, de mauvais traitements et d’intimidation des témoins de disparition ou des familles de personne disparue.

Par la même résolution, l’Assemblée s’est félicitée de l’adoption de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre la disparition forcée et a décidé de proclamer le 30 août Journée internationale des victimes de disparition forcée célébrée depuis 2011.

La RDC n’est pas partie prenante de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre la disparition forcée qui est entrée en vigueur le 23 décembre 2010. Le Comité sur les disparitions forcées, chargé de sa mise en œuvre, a été créé en novembre 2011 et est composé de dix experts indépendants. La Convention est avant tout un instrument juridique ayant un caractère préventif qui comble les lacunes entre d’autres traités des droits de l’Homme et le droit criminel international.