CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 27 MARS 2013

27 mar 2013

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 27 MARS 2013

Carlos Araujo : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

ï§ Activités des Composantes de la MONUSCO
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rencontré, le mardi 26 mars à New York, le Ministre des Affaires étrangères congolais, Raymond Tshibanda et s'est également entretenu avec le Président Joseph Kabila au téléphone, plus tôt dans la journée.
M.Ban Ki-moon et le Ministre Raymond Tshibanda ont discuté sur la situation sécuritaire et humanitaire fragile dans l'Est de la RDC. Ils se sont aussi félicités du récent transfert de Bosco Ntaganda à la CPI et ont également parlé de la mise en œuvre de l'Accord de Paix, de Sécurité et de Coopération.
Le Secrétaire général des Nations Unies et le Ministre des Affaires étrangères congolais ont convenu que la résolution à venir du Conseil de sécurité sur la RDC devrait renforcer le rôle de la MONUSCO et endosser l'approche globale du Secrétaire général, visant à s'attaquer aux causes profondes de l'instabilité dans la région des Grands Lacs.
Comme vous le savez, Bosco Ntaganda a comparu pour la première fois, hier mardi 26 mars 2013, à la Cour pénale internationale (CPI). En présence de l'Accusation et de la Défense représentée par Me Hassane Bel Lakhdar, Mme la juge Ekaterina Trendafilova, présidente de la Chambre préliminaire II, a vérifié l'identité de M. Ntaganda et s'est assurée qu'il a été informé des crimes qui lui sont reprochés et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome.
La Chambre a fixé au 23 septembre 2013, l'ouverture de l'audience de confirmation des charges, étape nécessaire pour déterminer s'il y a des motifs substantiels de croire que le suspect a commis ces crimes. Si la Chambre préliminaire décide de confirmer les charges, elle renverra l'affaire devant une Chambre de première instance, laquelle sera chargée de conduire la phase suivante de la procédure, à savoir le procès lui-même.

Rappelons que le 22 mars 2013, Bosco Ntaganda, citoyen congolais, s'est rendu volontairement à la Cour et est actuellement en détention. La CPI a délivré deux mandats d'arrêt à l'encontre de Bosco Ntaganda les 22 août 2006 et 13 juillet 2012. En tant qu'ancien chef adjoint présumé de l'Etat-major général des Forces Patriotiques pour la Libération du Congo (FPLC), M. Ntaganda est suspecté de sept chefs de crimes de guerre (l'enrôlement et la conscription d'enfants de moins de quinze ans, le fait de les faire participer activement à des hostilités, meurtre, attaque contre la population civile, viol et esclavage sexuel, et pillage) et de trois chefs de crime contre l'humanité (meurtre, viol et esclavage sexuel, et persécution) qui auraient été commis en Ituri, en Province Orientale, entre le 1er septembre 2002 et fin septembre 2003.

Notre collègue de la CPI pourra répondre à toutes vos questions.
Par ailleurs, la Représentante Spéciale du Secrétaire général de l'ONU en matière de violences sexuelles dans les zones de conflits, Zainab Hawa Bangura,est arrivée hier à Kinshasa, après avoir séjourné à l'Est du pays.
A Bukavu et à Goma où elle a été du 21 au 25 mars 2013, Mme Zainab Hawa Bangura a rencontré, entre autres, les autorités politiques (le vice-gouverneur de province), policières et militaires congolaises ainsi que les représentants de la Société civile. Elle s'est également rendue à l'hôpital de référence de Panzi à Bukavu, où les échanges ont tourné autour de la question des violences sexuelles commises dans l'Est de la RDC.
L'objectif de ces rencontres était, selon ses propos, d'écouter et de comprendre la situation afin de trouver des solutions et de mobiliser les ressources nécessaires pour éradiquer définitivement les violences sexuelles en RDC. Face aux soldats FARDC d'une unité de la 8ème Région militaire au camp Katindo, à Goma, Mme Bangura voulait avoir des réponses et des pistes de solutions des militaires eux-mêmes, face à la fréquence des viols, commis pour la plupart au Nord-Kivu, par des hommes armés.Elle a promis que toutes les pistes des réponses et propositions des militaires seront soumises au Secrétaire général de l'ONU. Elle a rassuré également que des discussions sont actuellement avancées au niveau des Nations Unies pour l'envoi à l'Est de la RDC, de l'Unité de réaction rapide qui aura la charge d'éradiquer tous les groupes armés.

Mme Zainab Bangura s'est envolé de Goma le lundi 25 mars, pour poursuivre sa même mission en Ituri, troisième étape de sa tournée à l'Est qu'elle effectue avec la Ministre national du Genre, Mme Geneviève Inagosi, venue la rejoindre à Goma, le weekend passé.

A Kinshasa, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU prévoit de rencontrer les autorités nationales, celles
des Nations Unies, du corps diplomatique, des organisations nationales et internationales ainsi que des médias.
Activités de la MONUSCO
Police MONUSCO :
Le 26 mars 2013, au Centre de la Police Nationale Congolaise de Kasangulu a pris fin la formation de base de longue durée (6 mois), au profit de 483 apprenants, dont 23 femmes. Ce projet, financé par la Coopération japonaise (JICA), était exécuté par le PNUD en partenariat avec l'UNPOL et la Police Nationale Congolaise.
Activités de l'Equipe-pays
Développement
FAO :
En rapport avec la maladie sur la culture du manioc en RDC, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, FAO, en partenariat avec l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) a acheminé au laboratoire BECA (Biotechnology Eastern and Central Africa) à Nairobi des échantillons de manioc prélevés à Kinshasa et dans les provinces du Bas Congo, du Bandundu et de l'Equateur pour des analyses approfondies.
Les résultats préliminaires n'écartent pas l'hypothèse d'une éventuelle mutation du virus de la striure brune du manioc, toutefois, à l'issue des analyses en cours, le Gouvernement congolais, la FAO, l'IITA et le BECA feront incessamment une publication conjointe pour fixer la communauté agricole sur l' accentuation ou non de la menace de la maladie sur la culture du manioc en RDC
BIT :
Le Bureau pays de l'OIT pour l'Afrique Centrale et le Département Emploi du Siège à Genève ont organisé le lundi 25 mars 2013 à l'Hôtel Venus un Atelier tripartite de soutien pour la mise en œuvre de la Politique Nationale de l'Emploi et de la Formation Professionnelle
Cet atelier a permis aux participants d'échanger sur les actions prioritaires en faveur de l'emploi et du travail décent formulées dans le document de Politique Nationale de l'Emploi et de la Formation Professionnelle et le Document de Stratégie de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté 2 et sur les défis en termes d'emploi en tenant compte des les spécificités provinciales.
Au cours de cet atelier, les bailleurs de fonds ont été sensibilisés sur la nécessité de financer la mise en œuvre de la Politique Nationale de l'Emploi et de la Formation Professionnelle et les participants ont partagé l'expérience du Programme Intégré d'Activités pour l'Emploi des jeunes mis en œuvre au Katanga (PAEJK).
UNESCO :
Chaque année, 5 femmes scientifiques émérites, une par continent, sont mises à l'honneur pour la contribution de leurs travaux, la force de leur engagement et leur empreinte dans la société. Elles sont sélectionnées par un jury indépendant et international. Ces cinq femmes scientifiques d'exception apportent au monde une compréhension plus fine du fonctionnement de la nature. Leur recherche d'avant-garde et leurs découvertes modifient notre façon de voir et de penser dans de nombreux domaines des sciences physiques et repoussent les frontières de la science et de la technologie.
Le 28 mars 2013, les cinq lauréates se verront remettre leur prix et 100 000 USD pour leur contribution majeure à la recherche en sciences physiques au cours d'une cérémonie à Paris au siège de l'UNESCO. La lauréate 2013 pour la Région Afrique-Etats Arabes est Madame Francisca Nneka Okeke, Professeur de l'Université de Nsukka (Nigeria), couronnée pour ses travaux pionniers sur les variations quotidiennes des courants ioniques dans la haute atmosphère, qui pourraient améliorer notre compréhension du changement climatique. Pur plus d'informations voir le www.unesco.org.
Situation militaire
L'environnement sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC) a été jugé globalement calme la semaine dernière. Toutefois, les évènements en République Centrafricaine, suivis de la prise de la capitale par les rebelles appartenant à la coalition armée dénommée ''Séléka'', ont provoqué un afflux de réfugiés dans la localité de Zongo en Equateur ; parmi lesquels figurent les membres de la famille du président François Bozize, ainsi que des officiels et des éléments des forces de sécurité Centrafricaines.
En Province Orientale, la situation sécuritaire quoique relativement stable, a été caractérisée par une recrudescence d'activités criminelles perpétrées par des éléments armés dans le district du Haut-Uélé.
Le 25 mars 2013, suite aux activités des forces négatives observées dans les Uélés et en Ituri, la Force de la MONUSCO et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont lancé dans les régions de Dungu-Duru et Faradje, une opération conjointe spéciale dénommée « Task Force Uélé IX » (Corps expéditionnaire Uélé IX », dans le but de neutraliser ces forces négatives, contrôler la zone et assurer la protection des populations civiles.
A cet effet, le bataillon Marocain, les Forces Spéciales Guatémaltèques et les FARDC, ont déployé neuf (09) postes opérationnels dans les localités citées supra ; à raison de trois par région.
En Ituri, la situation sécuritaire demeure stable dans la ville de Bunia. Cependant, des tensions interethniques entre les communautés Hema et Ngiti continuent d'être rapportées au Sud du territoire d'Irumu à cause des activités criminelles menées par les miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI).
Le 16 mars 2013, les services de la Détection Militaire des Activités Anti-Patrie (DEMIAP), ont découvert à Aru, des armes et effets militaires enfouis dans un sac près de la frontière avec le Sud-Soudan, à 25 kilomètres au Nord d'Aru. Il s'agit notamment de deux (02) armes de type AK-47, deux (02) chargeurs, des munitions, et trois (03) uniformes militaires.
Le 21 mars 2013, le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Bogoro, a prodigué les soins de première urgence, puis évacué vers Bunia, un (01) mineur âgé de 15 ans blessé à Lagabo, situé à 4 kilomètres au Sud-ouest de Bogoro, par trois (03) éléments armés. La MONUSCO a déployé dans la région des patrouilles intensives dans le but de contrôler la zone, poursuivre les investigations, rassurer et protéger les populations civiles.
Le 23 mars 2013, la MONUSCO a établi un poste opérationnel à Mambasa, dans le but d'assurer la sécurité de Madame Zeinab Bangoura, la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour les violences sexuelles en zone de conflit ; en visite de travail.
La situation sécuritaire reste tendue et imprévisible au Nord-Kivu.
Les Casques bleus poursuivent dans cette province la conduite de leurs opérations unilatérales, notamment « Wide awake » (Réveil total). Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de Protection Interne de Goma, des patrouilles d'intervention rapide sont déployées dans la ville, afin de prévenir toute menace à l'environnement sécuritaire, et d'assurer le maintien de la paix et la stabilité.
La compagnie de Génie du contingent Sud-africain de la MONUSCO, poursuit à travers l'opération « Formidable » (Formidable), la fortification du périmètre de l'aéroport de Goma, par l'édification d'un mur, dans le but de prévenir et dissuader toute attaque des groupes armés, notamment le M23.
D'autres patrouilles mobiles d'intervention rapide et des Observateurs Militaires de la MONUSCO, demeurent dans le cadre de l'opération « Silent Guns » (Armes silencieuses), déployés à l'intérieur et autour de Goma, en vue de surveiller toute incursion des forces négatives. Un détachement des Forces Spéciales Jordaniennes est toujours déployé sur les collines de Rusayo.
Depuis le 10 mars 2013, la Force de la MONUSCO a renforcé ses positions défensives à Kanyaruchina et Munigi dans le but d'interdire toute avancée des groupes armés vers Goma, notamment le M23.
Le 18 mars 2013, à 20h00, une (01) fille de dix-huit (18) ans a été violée à Rubare par un (01) élément du M23.
A la même date, onze (11) patients souffrant de pathologies diverses, ont été consultés et soignés à titre gratuit, lors de la campagne médicale organisée par le poste opérationnel de la MONUSCO de Nyanzale au profit des habitants de la région,
Le 19 mars 2013, à 23h00, un rebelle du M23 en patrouille, a blessé par balle une (01) femme de vingt (20) ans, qui revenait du centre de santé primaire de Rubare en compagnie de son mari. Elle a été transférée à l'hôpital civil de Rutshuru pour y recevoir des soins appropriés.
Le même jour, des unités d'intervention rapide de la Force de la MONUSCO ont escorté jusqu'à Masisi-centre, une équipe conjointe d'évaluation, composée de représentants des sections substantives de la MONUSCO. Ceux-ci ont pris contact avec l'Administrateur du territoire, le commandant des FARDC et l'Agence Nationale de Renseignement (ANR), dans le but d'évaluer la situation sécuritaire et humanitaire, et d'identifier les différents domaines d'intervention susceptibles à terme de requérir le soutien de la MONUSCO.
A la même date, dix-sept (17) éléments Rahiya Mutomboki ont été tués par les FARDC, lors d'accrochages dans la localité d'Itebero, en territoire de Walikale. Des patrouilles de la force gouvernementale ont aussi mené des campagnes de sensibilisation auprès des personnes déplacées, installées dans les régions environnantes d'Itebero, dans le but de les inciter à retourner dans leurs villages.
Le 21 mars 2013, selon des sources concordantes, un groupe composé de quinze (15) rebelles du M23 a pillé dix-huit (18) maisons à Buhuri 1, situé approximativement à 10 kilomètres au Nord-est de Katale. Des échanges de tirs ont eu lieu avec les unités d'intervention rapide de la Police Nationale Congolaise (PNC) déployées pour prévenir ces pillages.
A la même date, deux (02) insurgés Mayi-Mayi ont été tués et six (06) autres appréhendés, au cours de la riposte organisée par les éléments de la PNC contre l'invasion de la localité de Birundule, située à 17 kilomètres au Sud-ouest de Kanyabayonga.
Le 22 mars 2013, les éléments d'une patrouille du M23 ont tiré des coupsde feu près de la Mosquée située dans le quartier Buzito de Kiwanja, et tué volontairement un (01) civil confondu à un ennemi.
Les 22 et 23 mars 2013, les postes opérationnels de la MONUSCO de Buniyampuli et de Nyabiondo, ont escorté et assuré la sécurité de près de mille (1000) individus, qui se rendaient aux marchés hebdomadaires de Kibua et de Nyabiondo.
Le 23 mars 2013, le poste opérationnel de la MONUSCO de Loufu a remis des prix aux lauréats d'une compétition culturelle, ayant regroupé les jeunes âgés de 10 à 14 ans de l'école primaire de Loufu, et servi des repas à tous les participants. Le thème de cette journée : ''Détectez-les jeunes'', consistait à faire éclore les talents des adolescents en dessin et en peinture.
Le même jour, neuf (09) patients ont reçu des traitements à titre gratuit au cours de la campagne médicale organisée au profit des habitants de la région par le poste opérationnel de la MONUSCO de Kirumba.
Au chapitre des redditions dans la province, du 18 au 25 mars 2013, au total trente-trois (33) éléments, en provenance de différents groupes armés, notamment les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) / RUD / Soki / FOCA (Forces combattantes Abacunguzi), le M23, l'Union des Patriotes Congolais pour la Paix (UPCP), les Mayi-Mayi ''PRM'', l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), les Mayi-Mayi Patriotes Résistants Congolais (PARECO), se sont rendus aux troupes onusiennes déployées à l'aéroport de Goma, Kiwanja, Nyanzale, Kirumba, Katale, Mubambiro, Sake, Nyamilima, et Loufu.
La Force de la MONUSCO et l'armée nationale congolaise contrôlent avec détermination la situation sécuritaire au Sud-Kivu, en dépit d'un environnement tendu et imprévisible.
Le 19 mars 2013, les autorités et les populations locales du village Labumba, situé à 15 kilomètres au Nord de Baraka, ont exprimé leur profonde gratitude à la MONUSCO, suite aux soins prodigués à titre gratuit par l'équipe médicale du poste opérationnel de Baraka, au cours des patrouilles à pied et motorisées menées dans la zone.
Le même jour, environ quatre-vingts quinze (95) combattants Mayi-Mayi Nyatura, se sont rendus aux FARDC.
Le 22 mars 2013, plusieurs p