DDR/RR

Depuis la mise en place des opérations de maintien de la paix des Nations Unies en République démocratique du Congo, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants et les activités connexes ont été au cœur des opérations. Aujourd'hui, la section du Désarmement, de la Démobilisation, de la Réintégration, du Rapatriement, de la Réinstallation et de la Réduction de la Violence Communautaire (DDR/RR-CVR) est chargée par l'actuelle résolution 2612 du Conseil de sécurité (S/RES/2612(2021)) de fournir un soutien au gouvernement de la République démocratique du Congo (GoDRC) dans les activités de DDR, ainsi que dans le rapatriement des combattants étrangers.

Les activités de la section évoluent autour (i) du DDR pour les combattants congolais, (ii) du DDRRR pour les combattants étrangers et leurs dépendants et (iii) du CVR. De 2012 à 2022, la section DDR/RR-CVR a désarmé et démobilisé environ 6.700 combattants congolais adultes et 2.900 enfants associés aux groupes armés. Afin d'assurer un processus efficace de désengagement des combattants congolais, la section DDR/RR-CVR a apporté son soutien au gouvernement congolais suite à la promulgation de l'ordonnance présidentielle établissant le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) en juillet 2021. Le programme résulte de la fusion du Programme National de Désarmement Démobilisation et Réinsertion (PNDDR) et du Programme de Stabilisation et Reconstruction des zones sortant des conflits armés (STAREC). La section a travaillé en étroite collaboration avec les autorités de l'État et a participé aux consultations relatives aux aspects techniques et opérationnels de l'approche proposée par le P-DDRCS, à la cartographie des groupes armés et à la pré-identification des zones d'engagement. Elle a également joué un rôle essentiel dans la formulation de la stratégie nationale de la P-DDRCS en prenant une part active à la représentation du système des Nations Unies et en proposant des moyens d'intégrer les commentaires officiellement partagés par les Nations Unies.

Sur le terrain, la section a soutenu l'équipe de coordination nationale du P-DDRCS en facilitant les missions d'évaluation sur le terrain à Bunia, Beni, Bukavu, Goma et Kalemie, et en s'engageant auprès des organisations de la société civile et des autres parties prenantes. En outre, à la demande des autorités de l'État, la section, en coopération avec l'équipe d'ingénierie, a effectué des travaux de construction au centre de désarmement et de démobilisation de Mubambiro, au Nord-Kivu, géré par les FARDC et la P-DDRCS. Le centre dispose ainsi de nouvelles installations d'hygiène et de vie, ce qui a considérablement amélioré les conditions de vie des ex-combattants.

Pour préparer la participation effective des groupes armés à la mise en œuvre du P-DDRCS, la MONUSCO DDR/RR-CVR a sensibilisé les différents groupes armés aux opportunités offertes par le nouveau programme. Les équipes de terrain de la section organisent régulièrement des sessions de sensibilisation, tandis que le quartier général produit et diffuse des programmes par le biais de Radio Okapi et interviewe les bénéficiaires du programme des réduction des violences communautaires (CVR) pour inciter les combattants actifs à désarmer. En outre, pour assurer la communication dans les deux sens, la section gère une ligne d'assistance DDR et répond à diverses questions de la population civile et des éléments armés.

La section continue à soutenir le désarmement, la démobilisation, le rapatriement, la réinstallation et la réintégration des combattants étrangers et à s'engager avec les partenaires internationaux pour assurer le bon déroulement du processus de rapatriement et de réintégration. Le DDR/RR-CVR organise régulièrement des réunions avec la Commission rwandaise de démobilisation et de réintégration afin de définir les activités conjointes de sensibilisation et de suivi des ex-combattants rapatriés. De 2012 à 2022, la section DDR/RR-CVR a traité et rapatrié plus de 1.800 combattants étrangers et 2.240 personnes à charge. En vue du retrait progressif de la Mission, la Section a élaboré un plan pour le transfert du processus de RR aux autorités nationales.

En outre, dans les différentes provinces de l'est de la RDC, la mission a été très active dans les projets de réduction de la violence communautaire (CVR), qui visent à réduire les niveaux élevés de violence dans les communautés congolaises et à atteindre un objectif de sécurité et de stabilité. La CVR fonctionne en tandem et complète le soutien continu de la MONUSCO aux activités de DDR, avec un accent prioritaire sur la réinsertion communautaire des membres des groupes armés entre les phases de démobilisation et de réintégration. En offrant aux combattants désengagés des opportunités socio-économiques et donc en réduisant potentiellement les cas de (re)-recrutement des combattants et des jeunes démobilisés, la mise en œuvre de la CVR contribue de manière significative à la stratégie de désarmement et de démobilisation. De 2016 à 2022, la section DDR/RR-CVR a mis en œuvre 200 projets pour plus de 22.000 bénéficiaires.

Le programme CVR implique une identification claire des acteurs armés ainsi que des besoins, intérêts, agendas, ressources et capacités de la communauté. Tout en mettant en place des mécanismes de cohésion sociale et de responsabilité, les projets de RVC garantissent une approche sensible au genre qui tient compte des besoins spécifiques des femmes et des filles. Le programme CVR a pris en compte le genre comme une composante essentielle de la création d'impact et a fixé l'objectif minimum de 30% de participation féminine dans tous les projets. Les rôles des hommes et des femmes ont toujours été pris en compte dans l'ensemble du cycle du processus CVR, de la phase de planification à la mise en œuvre. Ainsi, depuis 2016, 17.811 femmes ont été les bénéficiaires directes des projets CVR, ce qui constitue plus de 40% du nombre total.