Luvungi : les Nations Unies renforcent les capacités d’une cinquantaine de Policiers congolais sur les Droits de l’homme, l’interdiction du recours à la torture et l’usage des armes à feu

Luvungi : les Nations Unies renforcent les capacités d’une cinquantaine de Policiers congolais sur les Droits de l’homme, l’interdiction du recours à la torture et l’usage des armes à feu
22 juil 2016

Luvungi : les Nations Unies renforcent les capacités d’une cinquantaine de Policiers congolais sur les Droits de l’homme, l’interdiction du recours à la torture et l’usage des armes à feu

Uvira, le 22 juillet 2016 - Dans le cadre de la sécurisation du processus électoral au Congo, la Police des Nations Unies de la Monusco-Uvira a organisé une session de formation à l’intention des policiers congolais à Luvungi à une soixantaine de kilomètres d’Uvira au Sud-Kivu. C’était du 17 juin au 23 juillet 2016. Un des temps forts de cette formation a été l’intervention du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) le jeudi 21 juillet 2016. Toute une journée durant, l’équipe du BCNUDH de la Monusco-Uvira a formé 49 éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC), dont 3 femmes, issus du District PNC de la Plaine de la Ruzizi. Au menu de ce renforcement des capacités : des notions générales sur les droits de l’Homme, l’interdiction du recours à la torture, le maintien de l’ordre public ou encore l’usage des armes à feu.

Parlant des droits humains en général, le BCNUDH a planché sur le concept même des droits de l’homme, expliqué la différence entre violations et abus des droits de l’homme, les auteurs des violations des droits humains, les instruments juridiques et la responsabilité des agents de l’Etat en matière de respect des droits de l’homme. Par la suite, les formateurs ont exposé sur quelques instruments clés des Droits de l’Homme, dont la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels,  la Charte Africaine des droits de l’homme et des Peuples et la Constitution de la RDC.

Un module a été consacré à la torture, suite aux allégations faisant état du recours par la Police à l’usage de cette pratique, tout comme aux détentions et arrestations arbitraires, au non-respect des droits des détenus, à l’usage abusif des armes à feu ; bref, au non-respect des droits de l’homme par la Police lors de l’encadrement ou la répression des manifestations publiques. Le BCNUDH en a profité pour attirer l’attention des participants sur l’impérieuse nécessité de respecter les droits de l’homme en tout lieu et en toutes circonstances. Il a exhorté les apprenants à « faire de la culture des droits de l’homme un comportement », pour gagner la confiance de la population.

Pour conclure, le BCNUDH a rappelé aux participants les règles et principes qui gouvernent le recours à la force, à savoir l’épuisement des voies et moyens pacifiques, la sommation et le recours aux moyens dissuasifs et l’usage de la force en dernier recours, en proportion à l’attaque ou l’adversité rencontrée. Par ailleurs, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme a attiré l’attention des participants sur la responsabilité individuelle de leurs actions, car, a-t-il rappelé, « l’obéissance à un ordre manifestement illégal donné par un supérieur ne restera pas impuni et engagera la responsabilité individuelle de son auteur ».

Jean-Tobie Okala

 

Photos: BCNUDH/Monusco-Uvira