Protection des civils et lutte contre la criminalité : la Monusco mise (aussi) sur la réinsertion sociale des jeunes à Uvira

5 jan 2017

Protection des civils et lutte contre la criminalité : la Monusco mise (aussi) sur la réinsertion sociale des jeunes à Uvira

Uvira, le 5 janvier 2016 – Le contingent pakistanais (PakBatt) de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC, Monusco, a lancé ce jeudi à son Quartier général d’Uvira la formation en métiers techniques d’une quarantaine de jeunes issus des différentes Communautés de cette Cité du Sud-Kivu. Quarante-et-un jeunes exactement, dont 4 femmes, vont suivre des formations en électricité générale, mécanique automobile ou encore en maçonnerie. Initiée et organisée par les Casques bleus pakistanais de la Monusco-Uvira, cette formation gratuite va durer quatre semaines voire plus, si nécessaire, précise le Major Khalil, responsable des activités civilo-militaires du PakBatt-Uvira. Le Major Khalil qui ajoute que « cette formation vise plusieurs objectifs : d’abord, doter ces jeunes sans formation ni occupation de techniques et d’aptitudes leur permettant de s’insérer dans la société et donc de lutter contre la pauvreté ; ensuite, à long terme, il s’agit d’empêcher voire d’arracher ces jeunes de l’idée d’être tentés de rejoindre les groupes armés qui pullulent ici, faute d’occupation ».

Quatre semaines durant, les 41 apprenants vont être répartis en trois groupes de 10 à 15 participants, suivant les trois filières disponibles. Les enseignements proprement dits seront assurés par des Officers pakistanais dans leurs ateliers.

L’Administrateur du Territoire d’Uvira et le Chef du Sous-bureau de la Monusco-Uvira qui ont présidé la cérémonie d’ouverture de cette formation ont tous loué cette initiative dans leur allocation. Pour le premier, cette action de la Monusco à travers son contingent pakistanais revêt une triple importance : sociale, économique et sécuritaire. Pour Samuel Lunganga, grâce à cette formation, « ces jeunes vont devenir utiles à la société et à leurs familles. Bien plus, avec un métier, ils ne prêteront plus le flanc aux sirènes des groupes armés qui les enrôlent souvent, faute d’occupation », a souligné l’Administrateur du Territoire d’Uvira qui a conclu en ces termes : «  nous saluons cette initiative de la Monusco qui offre ainsi une chance dans la vie à ces jeunes ».​

Du côté de la Monusco justement, la tonalité a été la même. Ould Mohamed El Hacen, Chef du Sous-bureau d’Uvira, a déclaré que cette formation illustre à merveille le proverbe chinois selon lequel «  il vaut mieux apprendre à quelqu’un à pécher du poisson plutôt que de lui en donner chaque jour ». Lui aussi a dit espérer que cette formation puisse aider ces jeunes à lutter contre la criminalité, l’oisiveté et le chômage.

Quant aux apprenants, tout en remerciant la Monusco et les Casques bleus pakistanais, tous ont formé le vœu de voir leurs rêves enfin se réaliser : comme par exemple Jessica R., 30 ans et Eugene M., 22 ans qui avaient « toujours rêvé de devenir mécaniciens ou garagistes, mais faute de moyens, nous avons abandonné » ; ou encore François M., 20 ans, dont le rêvé a toujours été de « devenir chauffeur, mais toujours faute de moyens, je n’ai pas pu… ». Autant dire que cette formation de la Monusco est une véritable aubaine pour ces jeunes qui un mois durant, seront entièrement et gratuitement pris en charge (rafraichissements) par les Casques bleus de la Monusco.

Texte et Photos : Jean-Tobie Okala/Monusco