Une délégation du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi a visité les Territoires d’Uvira et de Fizi

Une délégation du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi a visité les Territoires d’Uvira et de Fizi
25 juil 2016

Une délégation du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi a visité les Territoires d’Uvira et de Fizi

Uvira, le 26 juillet 2016 – A la demande des Chefs d’Etats et de Gouvernements de la Conférence Internationale des Pays de la Région des Grands Lacs (CIRGL), une délégation du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi séjourne au Sud-Kivu depuis le 18 juillet 2016. Au menu de cette mini-tournée, les Territoires de Walungu, Fizi et Uvira.

Son objectif est de vérifier la situation sécuritaire générale et humanitaire dans la Province du Sud-Kivu, ainsi que les intentions des présumés infiltrés burundais arrêtés et détenus par les Services de sécurité congolais depuis plusieurs mois. Samedi 23 juillet dernier, cette délégation forte d’une douzaine de membres a rendu une visite de courtoisie au Chef du sous-bureau de la Monusco-Uvira, Ould Mohamed El Hacen. Cela, en marge d’une réunion avec l’équipe des Observateurs militaires de la Mission onusienne au cours de laquelle la délégation a été briefée sur la situation sécuritaire dans les Territoires d’Uvira et de Fizi. Une situation sécuritaire marquée par l’activisme des groupes armés rebelles aussi bien locaux qu’étrangers (notamment les FDLR (Rwanda) et les FNL (Burundi), source de tensions entre la RDC, le Rwanda et le Burundi.

Outre la Monusco et les Fardc, la délégation du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi s’est également rendue à la Prison d’Uvira où elle a conduit des entretiens (à huis clos) avec des sujets burundais détenus dans cette maison carcérale. Il s’agit d’infiltrés burundais arrêtés depuis plusieurs mois par les services de sécurité congolais et dont les intentions restent inconnues à ce jour. C’est ce mystère que la délégation du Mécanisme Conjoint a tenté de percer lors de ces interviews à la Prison Mulunge d’Uvira. Ce lundi 25 juillet 2016, la délégation s’est envolée pour Lusenda en Territoire de Fizi où elle visitera entre autres le Camp des réfugiés burundais. Un camp qui dit-on, n’hébergerait pas que des réfugiés….

En effet, plusieurs soupçons pèsent sur le statut de certaines personnes dans ce camp. D’après des sources militaires proches des FARDC, des personnes se présentant comme des réfugiés ont été retrouvées à l’extérieur de ce camp munies d’armes et de munitions. Certaines parmi elles effectuent des navettes entre le Burundi et la RDC par le Lac Tanganyika, d’autres seraient à l'origine des braquages sur la route nationale numéro cinq ; d’autres encore procèderaient au recrutement de jeunes refugiés dans les Moyens et Hauts Plateaux.

Le Commandant des FARDC chargé des Operations SOKOLA 2 pour la partie sud du Sud-Kivu, le Général Bwange Safari, a saisi l’occasion pour fournir des preuves sur la complicité des sujets burundais dans l’insécurité qui prévaut dans la région. Rappelons que cette delegation du Mecanisme de Suivi est composée d'officiers militaires issus de la RDC, du Congo-Brazzaville, de l'Angola, de Tanzanie, du Burundi, du Rwanda, de l'Afrique du Sud, de Zambie, de l'Ouganda et du Kenya. Elle a beneficié d'un important soutien logistique de la Mission des Nations Unies en RDC, Monusco.

Jean-Tobie Okala

Photos: Monusco/Police civile des Nations Unies (UnPol)