Uvira a commémoré la Journée des Nations Unies sous le signe de la solidarité.

Uvira a commémoré la Journée des Nations Unies sous le signe de la solidarité.
25 oct 2016

Uvira a commémoré la Journée des Nations Unies sous le signe de la solidarité.

Uvira, le 24 octobre 2016 – Environ cent cinquante invités, essentiellement des femmes issues des différentes couches sociales de la Cité d’Uvira et des étudiantes membres des « Clubs des Amis de la Monusco » ont pris part ce lundi 24 octobre à la célébration de la Journée des Nations Unies au Quartier général de la Monusco. Plusieurs activités ont marqué cette Journée dont l’objectif est « faire connaître les buts et les réalisations de l'ONU aux peuples du monde ». D’abord un aperçu général des Nations Unies (création, structure, organes principaux…) avec un focus sur ce que fait l’ONU pour la paix mondiale, la Justice et les droits de l’homme, l’assistance humanitaire et enfin le développement. Ensuite, chaque membre de la famille onusienne basée à Uvira (PAM, MONUSCO, HCR et OCHA) a saisi l’occasion pour présenter succinctement son mandat et son fonctionnement. Troisième temps fort de cette Journée, l’échange entre et les Nations Unies et les participants. Des filles-mères, veuves, femmes vendeuses de sable, femmes politiques, femmes en uniformes, étudiantes, etc., que les Nations Unies avaient invitées pour un échange sur les stratégies de lutte contre les violences basées sur le Genre. On retiendra de cette discussion que les principales recommandations ont tourné autour de deux mots : dénonciation et collaboration.

Dénonciation d’abord : pour Ould Mohamed El Hacen, Chef du Sous-bureau de la Monusco-Uvira, « les femmes et les différentes Associations qui luttent pour la justice et la promotion des droits humains doivent développer la culture de la plainte », en dénonçant systématiquement toute violence basée sur le Genre. Or, en se taisant, leur a-t-il lancé, « vous faites le lit à l’impunité » et donc à la persistance de ce fléau. « Donnez du travail à la Police, donnez-nous du travail, à la Monusco, en dénonçant tous ces actes dont vous êtes victime… », a-t-il conclu, avant d’informer l’assistance que bientôt, la Monusco va doter la Police d’Uvira de deux numéros verts ou gratuits que la population pourra appeler pour signaler tout fait délictueux. De son côté, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a brièvement expliqué comment il lutte contre les violences sexuelles, à côté de sa mission originelle de venir en aide aux réfugiés.

Ensuite collaboration. Un appel a été lancé par tous les intervenants aux participants à faire confiance aux Forces de l’ordre et de sécurité. Le défi des violences basées sur le Genre est une affaire de tous, mais ceux qui ont le pouvoir de répression restent la Police, la Justice… Les Associations, la population, chacun a reçu mandat de collaborer avec les Forces de sécurité pour lutter plus efficacement contre les violences basées sur le Genre.

Avant le match de football qui a clôturé cette manifestation, les participants ont eu droit à une visite de stands où ils ont reçu d’autres explications sur la façon de travailler du PAM, du HCR et de la Monusco… La Monusco qui par ailleurs a offert un important don en vivres en non-vivres aux femmes vulnérables d’Uvira : des dizaines de sacs de riz, de haricot, de farine de manioc et de maïs, des sacs de sucre, des cartons de savon, des bidons d’huile, Pagnes et T-shirts pagnes à l’effigie de la Monusco ont ainsi été distribués à ces femmes, pour célébrer cette Journée qui s’est donc achevée sur la déroute de l’équipe de football des Nations Unies face à celle de la Police Nationale Congolaise (PNC) : 0 but à 4. On notera que sur les cinquante minutes qu’a duré cette partie, l’équipe des Nations Unies n’a tiré que deux fois dans les buts adverses, tant la domination de l’équipe de la PNC a été totale, nette et sans bavure. Les (mauvaises) perdantes ont justifié cette bérézina par le fait que la PNC aurait « recruté » des mercenaires pour renforcer son équipe. Mais trop tard, la victoire a été célébrée par les nombreux supporteurs de la Police et la PNC elle-même tout au long de l’après-midi par des chants et des danses. 

Jean-Tobie Okala

Photos: Fiston Ngoma/Monusco