Bunia : la MONUSCO remet deux conteneurs armureries temporaires à l’armée pour mieux sécuriser les armes

Ces armureries temporaires vont permettre de séparer les armes des munitions. Photos MONUSCO

28 oct 2022

Bunia : la MONUSCO remet deux conteneurs armureries temporaires à l’armée pour mieux sécuriser les armes

Jean-Tobie Okala

Marc Karna Soro, chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, a remis officiellement deux conteneurs aménagés à la 32e région militaire des Forces armées de la RDC (FARDC) mardi 25 octobre 2022 lors d’une cérémonie sobre et brève à la base logistique régionale de l’armée à Bunia, dans la provine de l’Ituri.  

Pour lui, ce geste traduit la disponibilité de la MONUSCO « pour apporter notre appui à vos efforts dans la restauration et la consolidation de la paix dans cette province, conformément à ce que nous demandent de faire le Conseil de sécurité et la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC ». 

Ces conteneurs peuvent stocker chacun 424 armes. Ils sont dotés d’une installation électrique autonome pour l’éclairage aussi bien interne qu’externe. Ce qui permet d’éviter des tentatives de vol, renseigne UNMAS, le service technique de la MONUSCO, qui appuie les partenaires dans tout ce qu'ils font en matière d'armement et d'explosifs. 

Cette dotation vise à règlementer l’usage des armes et à éviter que des éléments des forces de l’ordre s’en servent abusivement en dehors des heures de prestation. Il n’est pas rare de rencontrer des soldats armés sur des vélos ou motos, dans des débits de boisson ou en plein marché public, à des heures tardives, parfois en dehors de leurs heures de travail. 

« L’objectif de ce don de la MONUSCO est d’aider à mieux sécuriser les armes, d’avoir plus de place pour ces armes et surtout de faire passer dans l’idée que la bonne place pour une arme, ce n’est pas dans le dos du combattant mais dans l’armée ; et qu’une arme ne doit sortir que pour un ordre de mission et sur ordre du chef », explique Grégoire de Nantes, chef de projet « armes légères et de petits calibres » à UNMAS/MONUSCO, venu de Goma pour la circonstance.  

« Ceci est très important », insiste-t-il. « C’est pourquoi nous sensibilisons les armuriers, mais également les commandements, et nous travaillons avec la Commission nationale de contrôle des armes légères et de petits calibres à Kinshasa, pour justement mettre en œuvre le plan d’action national pour la réduction de circulation illicite des armes et leur mauvaise utilisation ». 

M. de Nantes espère que ce don contribuera à réduire la circulation des armes dans la ville de Bunia et ses environs. « Vous vous imaginez bien que tous ceux qu’on voit avec leur arme dans la ville ne sont pas tous en mission. Certains vont à la maison avec, dorment avec… Ceci, c’est pour une mission en zones de combat mais pas dans une zone où il y a la population, et c’est respectable que les armes soient stockées de façon sereine dans les armureries et qu’elles ne sortent que sur ordre. Cela permet un meilleur traçage de leur utilisation. Le but ultime de cet appui de la MONUSCO/UNMAS, c’est vraiment de participer à la protection des civils », explique-t-il.  

Séparer les armes des munitions pour éviter des tragédies 

De fait, ces armureries temporaires vont aussi permettre de séparer les armes des munitions. Car les stocker ensemble, « c’est comme si vous mettiez de l’hydrogène et de l’oxygène côte-à-côte ; il suffirait d’une étincelle pour que tout s’embrase », explique un spécialiste.  

Ces conteneurs aménagés présentent donc un double avantage : sécuriser les armes, mais aussi vérifier beaucoup plus rapidement leur état. Sans oublier que, grâce à ce don, l’armée pourra désormais avoir une meilleure traçabilité de ses armes.  

Pour ce faire, la MONUSCO/UNMAS annonce une série de formations à l’utilisation de ce nouvel équipement au profit des FARDC. L’une portera sur la gestion et la sécurisation des armes et munitions de services. Une autre aura pour thème l’utilisation des armes dans le respect des droits humains. 

« On essaie de sensibiliser du bas vers le haut, y compris à Kinshasa au niveau ministériel où on travaille beaucoup avec la Commission nationale de contrôle des armes légères et de petits calibres. Nous avons eu une séance avec trois ministres du gouvernement : le message est passé, les autorités sont désormais plus sensibles à cette question. Il en va de la sécurité des populations », ajoute Grégoire de Nantes.  

Appui constant de la MONUSCO aux FARDC 

De son côté, le représentant du commandant de la 32e région militaire a remercié la MONUSCO pour « son appui constant aux FARDC ». Un appui qui ne s’est jamais démenti et qui va des évacuations des militaires blessés au front au transport de troupes et de munitions, en passant par le partage de renseignements, l’installation de bases militaires dans des zones à risques (Rhoo, Bule, Djaiba, Komanda…), diverses formations, entre autres sur le droit international humanitaire, à l’informatique, au maniement des armes, etc.   

Une unité spéciale du Guatemala est justement à Bunia depuis lundi dernier afin d’organiser une série de formations au combat dans la jungle au profit des FARDC.