A Goma, Jean-Pierre Lacroix salue la coopération entre la MONUSCO et les autorités provinciales du Nord-Kivu

Jean-Pierre Lacroix : « Continuons à travailler ensemble pour que les populations déplacées puissent rentrer chez elles ». Photos MONUSCO / Marylène Seguy

23 fév 2022

A Goma, Jean-Pierre Lacroix salue la coopération entre la MONUSCO et les autorités provinciales du Nord-Kivu

Amadou Ba

A Goma, deuxième étape de sa visite de trois jours en RDC, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix a tenu le 23 février une séance de travail avec le ministre congolais de la Défense, Gilbert Kabanda, en présence du gouverneur militaire de la province, le général Constant Ndima, et la délégation d’accompagnement de la MONUSCO, dont la Représentante spéciale Bintou Keita et son adjoint aux opérations, Khassim Diagne, ainsi que des cheffes de bureau du Petit Nord et du Grand Nord.

Les échanges ont porté sur les derniers développements émaillés par des violences et des tueries contre les populations civiles, mais aussi des attaques ciblées contre les camps de déplacés, notamment en Ituri. 

Dans une première déclaration faite à la presse locale à l’aéroport de Goma, en provenance de Bunia, le Secrétaire général adjoint a mis l’accent sur le travail en bonne coopération entre les Nations Unies et les autorités congolaises.  

Ici, au Nord-Kivu, a déclaré Jean-Pierre Lacroix, « il y a un travail très actif qui est mené en ce moment, notamment au niveau de la réponse sécuritaire, avec une bonne coordination qui s’est établie avec les FARDC et qui ont, elles-mêmes, un partenaire voisin qui travaille avec elles. Je crois que cette détermination commune porte ses fruits. Nous sommes tous lucides, ça prend du temps ». 

Tout en reconnaissant que les efforts de stabilisation prennent du temps, M. Lacroix a réaffirmé l’engagement de l’ONU à soutenir le gouvernement congolais.  « Nous réaffirmons notre appui de manière régulière, notre engagement pour à la fois être déterminés et en même temps savoir que ce ne sont pas des problèmes qui se règlent en quelques semaines ou en quelques mois », a-t-il déclaré.   

5,6 millions de déplacés en RDC 

Au cours de sa rencontre avec la presse tôt ce mercredi matin à l’hôtel Serena, Jean-Pierre Lacroix est revenu sur les attaques inacceptables perpétrées dans les camps contre des déplacés en Ituri. Face à cette situation, il appelle à utiliser le maximum du potentiel humain civil et militaire pour protéger les populations civiles. 

De son côté, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Bintou Keita, a révélé qu’à ce jour il y a un peu plus de 5,6 millions de déplacés en RDC. La cheffe de la MONUSCO déplore le regain des violences sexuelles basées sur le genre partout dans ces camps de déplacés.  

Enfin, le commandant de la Force de la MONUSCO, le général Affonso Da Costa a mis en exergue tous les moyens de riposte dans les opérations qui sont menées dans les trois provinces en proie à des violences permanentes et qui couvrent une superficie de plus de 200 000 km2.  

En dépit de l’inexistence des routes et des conditions parfois extrêmement difficiles, des troupes mobiles ont été mises en place en Ituri pour traquer le mouvement CODECO et pour protéger en même temps les populations civiles. Pour le Commandant de la Force, la réponse dans ce conflit n’est pas seulement militaire. Une réponse civile, à travers l’implication de toutes les communautés, peut ramener la paix en RDC. 

Anticiper les menaces 

En conclusion, Jean-Pierre Lacroix a insisté sur la nécessité d’anticiper les menaces, de toujours avoir la capacité d’intervenir avec les moyens nécessaires et surtout de travailler de manière intégrée, notamment avec les agences spécialisées, les humanitaires, les composantes civiles et militaires de la MONUSCO. 

Avant de clôturer sa visite à Goma, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies a visité le Centre de coordination des opérations (CCO) qui regroupe les FARDC, la PNC et les casques bleus de la MONUSCO. Créée le 18 février 2022, cette nouvelle structure est basée à l’aéroport international de Goma.  

Elle a plusieurs objectifs. Soit : 

  • Coordonner les opérations conjointes (MONUSCO/ FARDC) visant à arrêter ou limiter les attaques des groupes armés ; 
  • Développer une meilleure connaissance mutuelle de la situation ; 
  • Planifier conjointement les opérations ; 
  • Partager les informations en temps opportun entre la Force de la mission et les FARDC ; 
  • Faciliter la prise de décision menant à la réalisation du mandat assigné à la MONUSCO. 

La zone d'action de ce nouveau dispositif couvre l’étendue du territoire national congolais, notamment tous les secteurs d'intervention des FARDC et où sont déployés les casques bleus de la MONUSCO, notamment le secteur nord, le secteur central et le secteur sud, ainsi que la Brigade d’intervention rapide.