ITURI : La MONUSCO construit un pont pour rapprocher les communautés

ITURI : La MONUSCO construit un pont pour rapprocher les communautés

28 mar 2021

ITURI : La MONUSCO construit un pont pour rapprocher les communautés

JEAN TOBIE OKALA

« Par cet acte, vous venez de contribuer d’une manière significative au développement, non seulement de la Collectivité des Mobala, mais aussi à celui de tout le territoire d’Irumu. En effet, cette passerelle assurera le désenclavement de plusieurs villages qui ont besoin d’atteindre soit le marché, soit l’école, soit encore l’hôpital ou l’église. Par ce geste, la MONUSCO vient aussi de concrétiser sa mission qui est la paix et la stabilisation dans notre Chefferie où cette réalisation constitue une œuvre unique et symbolique ».

C’est en ces termes que Jean-Pierre Mobala, Chef de la Chefferie des Mobala dans le territoire d’Irumu en Ituri a accueilli ce samedi 27 mars 2021, la délégation de la MONUSCO venue de Bunia, à une quarantaine de kilomètres de Marabo, pour la remise officielle d’un pont jeté sur la rivière Botoko. Baptisé « Pont de la Réconciliation », cet ouvrage va, entre autres, favoriser le rapprochement des Communautés locales des Chefferies des Mobala et de Bahema d’Irumu qui avaient vu leurs échanges et contacts diminuer considérablement, à cause de ce pont hors d’usage.

« En cette période de crise intercommunautaire, cette passerelle établit déjà la jonction entre deux Communautés appelées à l’utiliser. C’est pourquoi, avec l’autorisation de la MONUSCO, nous allons baptiser ce pont « pont de la Réconciliation », a encore ajouté Jean-Pierre Mobala.

Le chef de la Chefferie des Mobala explique par ailleurs que des années durant, et à cause du mauvais état de ce pont, pour passer d'un côté à l'autre de l’Entité, les gens étaient obligés de laisser leurs voitures ou motos du côté d'où ils venaient et traversaient la rivière à pied, sur le dos de passeurs ou à bord d'une pirogue pendant la saison des pluies. « Grâce à cette assistance de la MONUSCO, tout sera désormais facile, les gens vont plus facilement traverser la rivière de part et d'autre pour se rendre à l'hôpital d'ophtalmologie à Nyakunde, à l'église, aux marchés environnants. Ce pont va inévitablement accroître les échanges économiques et permettre de lutter contre la pauvreté », s’est-il réjoui.

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Du côté des forces de sécurité, l’on salue également cet ouvrage qui va faciliter les interventions des casques bleus de la MONUSCO, ainsi que celles de la police et des FARDC, dans le cadre de la protection des civils.

 

« Nous sommes reconnaissants envers la MONUSCO. Jusque-là, nos interventions étaient ralenties voire anéanties à cause du très mauvais état de ce pont. Maintenant, nous allons gagner en temps, les interventions vont se faire plus rapidement, tout comme les évacuations de malades, le transport de marchandises et les déplacements de la population », a reconnu le commandant de la Police de Marabo, le commissaire supérieur Jean-Pierre Deogratias Rachidi.

Ce pont de 9 mètres de long sur 3 mètres de large a été construit sur fonds propres du contingent népalais de la MONUSCO. La population locale a activement participé aux travaux, en contribuant avec du sable et des pierres, en plus de la main-d'œuvre gratuitement offerte.

Marabo, centre commercial situé à une quarantaine de Kms au sud-ouest de Bunia, est une zone essentiellement agricole. On y cultive principalement du manioc, du maïs, du haricot ou encore de la banane plantain. Jusque-là à l'abri de l’activisme des groupes armés, Marabo connaît depuis ces derniers mois l'insécurité créée par la milice de la Force patriotique et intégrationniste du Congo, FPIC.

Le pont est une des réponses de la MONUSCO à cet activisme des groupes armés dans cette région. La Mission des Nations Unies effectue par ailleurs des patrouilles quotidiennes de Bunia à Marabo, dans le cadre de la nouvelle doctrine militaire basée sur la "protection par projection". La présence de casques bleus rassure les habitants qui affirment se sentir en sécurité.

Cependant, le Chef de la Chefferie des Mobala plaide pour une présence permanente de la MONUSCO à Marabo.  « Nous demandons l'établissement d'une base militaire de la MONUSCO ici », a lancé Jean-Pierre Malabo à la Cheffe de bureau adjointe de la MONUSCO, Teohna Williams qui a présidé la cérémonie d'inauguration de ce pont.