Kinshasa : La participation politique de la femme au cœur des échanges entre la cheffe de la MONUSCO et une mission de plaidoyer

Kinshasa : La participation politique de la femme au cœur des échanges entre la cheffe de la MONUSCO et une mission de plaidoyer. Photo Monusco/Carine Tope

14 juil 2022

Kinshasa : La participation politique de la femme au cœur des échanges entre la cheffe de la MONUSCO et une mission de plaidoyer

Carine TOPE

Une dizaine de femmes venues des pays de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), de l’Union Africaine, soutenue par ONU femme et conduite par Catherine Samba Panza, présidente honoraire de la République centrafricaine, séjourne depuis le 11 juillet à Kinshasa, la capitale congolaise.

Cette délégation dont les membres viennent de différents pays d’Afrique mène un plaidoyer pour une meilleure participation politique des femmes, leur implication dans les pourparlers de paix de Nairobi ainsi que leur apport dans la lutte pour la promotion de la paix et la sécurité, conformément à la résolution 1325 de l’ONU.

Il s’agit de leur troisième mission de plaidoyer en RDC.  A Kinshasa, la délégation a rencontré plusieurs personnalités et décideurs congolais ainsi que des organisations de la société civile et autres partenaires pour évaluer les avancées obtenues lors des deux premières missions effectuées en RDC.

Plaidoyer auprès de la MONUSCO

Mardi 12 juillet, la Mission de plaidoyer a eu un tête-à-tête avec la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita. Les représentants d’autres composantes de l’ONU en RDC étaient aussi de la partie.

Les échanges ont porté sur les éléments de plaidoyer à présenter aux décideurs congolais, impliqués dans ce processus.

Catherine Samba Panza et sa suite ont aussi eu des échanges avec plusieurs autres structures, des groupes des femmes leaders, la société civile et des jeunes. La cheffe de la Mission de plaidoyer a souligné qu’il est temps de changer le narratif des femmes qui se sont longtemps victimisées.

« Il est temps que les femmes agissent, il est temps que les femmes posent des actions, il est temps que les femmes prennent des initiatives. Les femmes doivent s’engager dans cette nouvelle dynamique d’action et ne plus être dans la passivité et de subir les décisions des autres ».

La présidente honoraire de la Centrafrique a aussi soutenu que les statistiques sont claires : les femmes sont majoritaires dans le monde et qu’il est difficile et impensable de parler de paix et de développement en Afrique sans les impliquer à tous les niveaux.

La paix est pérenne lorsque les femmes y participent

« La paix ne peut être durable sans les femmes. Il est temps de faire en sorte que cette question de la participation féminine soit systématiquement prise en compte dans l’agenda des décideurs », a déclaré pour sa part Bintou Keita, au cours de cette rencontre.

La Cheffe de la MONUSCO a aussi insisté sur le fait que lorsqu’elles sont considérées, les femmes apportent un plus et constituent un atout majeur à la construction d’une paix durable.

« Nous nous réjouissons d’accompagner cette importante mission qui vise à renforcer l’inclusion et la prise en compte des besoins des femmes congolaises, dans les processus en cours de paix, politiques, et de désescalade des tensions et de promotion de la réconciliation entre les populations de la région des Grands Lacs. »

Bintou Keita a insisté sur le fait que le rôle des femmes dans nos sociétés ne se limite pas à un rôle de victime. Selon elle, « les femmes sont d’abord et aussi des actrices de changement et lorsqu’elles en ont l’opportunité, elles apportent un appui considérable à la consolidation de la paix ».

Dans son propos, elle a appelé les uns et les autres à conjuguer des efforts pour concourir à lutter contre la perpétuation des stéréotypes qui limitent le rôle des femmes dans la société.

Elle par ailleurs salué l’implication du chef de l’Etat congolais qui milite pour la promotion de la masculinité positive.

Implication des femmes dans la protection des civils

Le Représentant spécial adjoint Khassim Diagne et le chef de la Police des Nations Unies, Mody Berethé, ont participé par vidéo conférence à cette rencontre depuis la ville de Goma, dans le Nord Kivu.

Khassim Diagne a édifié la Mission de plaidoyer sur les efforts de la Mission de l’ONU en RDC pour la protection des civils. « Nous travaillons pour la protection des civils avec une approche participative et inclusive des femmes au niveau local, notamment dans la partie Est de la RDC ».

M. Diagne a souligné que ce travail de protection repose sur cinq piliers majeurs :

    La prévention

    La participation

    La résolution des conflits

    La gouvernance sécuritaire

    Les projets de réduction des violences

« Dans le volet de la gouvernance sécuritaire, nous faisons participer les femmes dans les comités locaux de sécurité et dans le système d’alerte précoce ; elles sont très actives. Nous travaillons également avec des groupes des femmes engagées dans la résolution des conflits pour réduire les violences intercommunautaires », a-t-il ajouté.

La cheffe de la mission de plaidoyer, Catherine Samba Panza, a souligné qu’après la RDC, d’autres plaidoyers seront menés dans les pays voisins, membres de la CIRGL pour permettre aux femmes d’être au même niveau de compréhension et de militer auprès des décideurs de leurs pays respectifs pour la cause de la participation politique des femmes ainsi que la prise en compte de leur apport dans la promotion de la paix et la sécurité, conformément à la résolution 1325 du conseil de sécurité de l’ONU.

Enfin, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU s’est dit satisfaite du fait que cette mission de plaidoyer se tient à un moment clé où la MONUSCO œuvre activement pour lutter contre les discours de haine qui attisent les conflits.