La MONUSCO prône la masculinité positive au sein des forces de sécurité de la RDC

La MONUSCO prône la masculinité positive au sein des forces de sécurité de la RDC. Photo Monusco/ Carine Tope

5 avr 2022

La MONUSCO prône la masculinité positive au sein des forces de sécurité de la RDC

Carine TOPE

La section genre de la MONUSCO a organisé le 31 mars à Kinshasa, un atelier de sensibilisation sur la promotion de la  masculinité positive comme outil de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Une soixantaine d’officiers et sous-officiers de la Police Nationale Congolaise (PNC), des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et des membres de la société civile étaient présents.

L’objectif visé est d’emmener ces officiers à servir de modèles positifs pour d’autres hommes en réagissant et en se dressant contre les inégalités et la discrimination à l'égard des femmes dans la vie de tous les jours, a déclaré la cheffe par intérim de la section Genre de la MONUSCO, Fatou Keita, dans son allocution au cours de l’atelier.

Fatou Keita a expliqué que la masculinité positive est une approche novatrice qui consiste à engager et impliquer les hommes, et à faire d’eux des alliés dans les efforts pour l’égalité des sexes et dans la consolidation de la paix dans un contexte de conflit et ou post-conflit.  Elle a appelé les participants à faire la promotion de l'égalité des sexes et de travailler à la réduction de toutes les formes de discrimination contre les femmes au sein de la police et l’armée.

‘’Les questions de genre étant fortement liées aux droits humains, la pleine jouissance de ces droits par les femmes ne peut devenir une réalité sans repenser les rapports de pouvoirs entre celles-ci et les hommes au sein de leurs communautés’’, a-t-elle indiqué.

La masculinité positive un atout pour la création d’une société équilibrée

Le commissaire supérieur et conseiller juridique au commissaire général de la Police Nationale Congolaise, Siadi Matonsi est revenu sur l’importance de la prise en compte des besoins préoccupants des femmes au même titre que les hommes au sein de la police. Il a toutefois attiré l’attention des femmes en uniforme présentes à ces assises en ces termes : ‘’Je pense qu’en dehors du fait que la police milite déjà pour promouvoir l’égalité des sexes, je vous demande de lutter pour vos droits, parce qu’un droit est droit quand on sait le revendiquer’’.

Le commissaire supérieur adjoint, le major Jean Marie Kakule, point focal genre au sein de la police congolaise, a saisi cette opportunité pour rappeler à l’auditoire que la masculinité positive est un outil important pour la création d’une société équilibrée et moderne en République Démocratique du Congo. Il s’est dit consterné de constater qu’à ce jour, les femmes et filles continuent à subir la lourdeur des us et coutumes et subir des violences à toules niveaux. ‘’Tout ceci constitue un frein au développent de notre pays’’, a-t-il martelé. 

Il a exhorté ses pairs, hommes en uniformes, à devenir des Hommes genrés, qui sont des modèles dans la société. ‘’Notre mission régalienne est la protection de la population et ses biens. Nous ne pouvons pas bien protéger les communautés si nous sommes acteurs des violences basées sur le genre’’, a-t-il affirmé.  ‘’L’homme genré promeut l’égalité des sexes, il a un langage adapté, il pose des gestes qui incitent les autres au changement que ce soit en famille, ou en milieu professionnelNous devons tous travailler pour atteindre cet objectif’’, a-t-il ajouté.

Des obstacles dans l’application de la masculinité positive

Le commissaire supérieur adjoint de la PNC a fustigé le fait qu’en RDC, plusieurs défis font encore obstacles à l’application de la masculinité positive, notamment le faible engagement des leaders, des chefs coutumiers, des religieux et autres.

Il a vivement salué le travail de sensibilisation  que fait la MONUSCO avec différentes composantes de la société congolaise pour une intériorisation efficace des acquis de la masculinité positive et la vulgarisation des instruments juridiques légaux internationaux sur la lutte contre les violences basées sur le genre.

Dans le même ton, l’Assistant Spécial en charge de la lutte contre les violences sexuelles à la Présidence de la République, Kinkunfi Mboke a rappelé que la RDC est suffisamment engagée dans cette lutte.  Pour appuyer son propos, Il a cité pour exemple la tenue à Kinshasa de la réunion des chefs d’Etat Africains sur la masculinité positive, en novembre 2021. ‘’Ces assises qui ont porté sur la masculinité positive ont été initiées par le Chef de l’Etat alors président de l’Union Africaine’’, précise-t-il.

M. Kinkunfi a rappelé que ces travaux ont donné lieu à la Déclaration de Kinshasa sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Ceci constitue une avancée significative pour la RDC, a-t-il souligné pour clore son propos.