La MONUSCO prévient l’émergence d’un conflit à Ngandajika

La MONUSCO prévient l’émergence d’un conflit à Ngandajika. Photo MONUSCO/Laurent Sam OUSSOU

16 mai 2019

La MONUSCO prévient l’émergence d’un conflit à Ngandajika

Laurent Sam OUSSOU

Lomami, 15 Mai 2019 – Dans le cadre de ses bons offices, le bureau de la MONUSCO à Kananga s’est rendu au territoire de Ngandajika, dans la province de la Lomami où des informations faisaient état d’un conflit qui a provoqué un déplacement de la population.

Dans la nuit du 26 au 27 avril 2019, il y a eu des affrontements au village de Manda Bakwa Musawu entre les membres de la famille régnante autour de la succession au pouvoir coutumier de leur entité administrative. Ces faits sont survenus selon l’Administrateur de territoire adjoint (ATA) de Ngandajika, à cause du « non-respect des règles de procédure de la pratique coutumière» en matière de succesion.

Cette nuit-là, sur le lieu d'affrontements, selon un responsable de la police locale, 16 cases ont été brûlées, 4 personnes blessés et 9 personnes suspectes et présumées auteurs ont été arrêtées par la police et acheminées au Commissariat du Secteur de CIYAMBA, puis transférées le lendemain au Parquet Secondaire de Ngandajika. 3 personnes sont déjà libérées et 6 autres croupissent encore dans la prison de Ngandajika en attendant la décision du Magistrat du Parquet local sur leur libération ou non.

Selon Daniela T., officière des affaires politiques à Kananga qui conduisait la délégation onusienne, « le but de notre mission au Territoire de Ngandajika, est d’apprendre un peu plus sur ce qui s'était passé exactement entre les habitants de Manda Bakwa Musawu qui s'étaient affrontés, qui avaient brûlé des maisons et qui s'étaient même blessés afin de consoler les victimes mais surtout de soutenir les représentants des institutions de la République dans le maintien de la paix avant, pendant et après les élections et jusqu'à la fin de tout le processus électoral en cours en RDC. »

Cette délégation a échangé sur cette altercation avec le comité local de sécurité de Ngandajika présidé par l’ATA. Elle a également organisé une séance de questions et réponses avec une cinquantaine (dont 12 femmes) de représentants de la société civile afin de marquer sa présence et de faire passer le message selon Daniela T., que « la MONUSCO est présente, que nous avons les informations, que nous pouvons intervenir »

L'ATA de Ngandajika, chargé des Affaires Politiques, Administratives et Coutumières a estimé que « cette dispute du pouvoir coutumier au village de Manda Bakwa Musawu est déjà en train de trouver une solution. » Il a ajouté que « les populations ont regagné leur village, mais aussi, la pacification et la résolution de ce conflit est en cour selon les règles et lois administratives en la matière. »

C’est une question de succession au pouvoir coutumier qui a été la base du phénomène Kamuina Nsapu qui a endeuillé la région du Kasai.