Le mois de la Femme célébrée avec faste en province de l’Ituri

13 mar 2019

Le mois de la Femme célébrée avec faste en province de l’Ituri

Guy Karema

Durant ce mois de mars, consacré à la femme, de nombreuses activités sont prévues au programme, en Ituri, soit pour sensibiliser les femmes à lutter pour leurs droits, soit alors interpeller les décideurs à respecter les droits des femmes.

Lancées le 7 mars dernier, une journée avant la date de célébration officielle de la Journée internationale des droits des femmes, ces activités ont débuté par une Journée Portes Ouvertes, organisée par la division provinciale du Genre avec l’appui de la MONUSCO, au cours de laquelle plus de deux cents femmes ont exposé les problèmes auxquels elles sont confrontées et qui entravent leur épanouissement.

Parmi les difficultés évoquées, il y a entre autres l’insécurité dans les villages qui perturbe les activités champêtres et les us et coutumes qui accordent une place au soleil à l’homme. Un autre problème sur lequel les femmes se sont attardées, c’est la discrimination dans l’accès aux postes de responsabilité dans tous les secteurs de la vie provinciale

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Les femmes ont noté qu’un nombre limité de progrès a été accompli, ces dernières années, en Ituri, en particulier depuis sa transformation en province, mais, elles constatent avec amertume qu’elles sont encore nettement sous-représentées dans les postes de direction et de prise de décision dans la vie politique.

Selon Madame Jeanne Alasha, présidente du sous-groupe thématique « Participation Politique et Leadership Féminin » (PPLF), parmi les facteurs à l’ origine de cette discrimination, le plus important d'entre eux est l'aspect culturel. « En effet, les filles et les garçons, dès leur plus jeune âge, sont éduqués dans les rôles et les mentalités traditionnels. Ce conditionnement culturel limite les femmes aux rôles domestiques, privés et subordonnés, colore les attitudes et les attentes et mine la confiance en soi dans la mesure où les filles et les femmes hésitent même à tenter de participer à des rôles publics de leadership », dit-elle.

De plus, ajoute-t-elle, l’ignorance, parmi les femmes et les hommes, des droits accordés aux femmes par les divers textes juridiques internationaux et nationaux pertinents, ne fait que miner davantage la participation des femmes aux rôles de prise de décision, en général, et à la vie politique plus spécifiquement. « Les femmes sont en outre freinées par le manque de volonté politique de leur accorder de la place dans les sphères publique et politique ».

La cheffe de bureau MONUSCO, en Ituri, Madame Cecilia Piazza, a lancé un message de paix, de solidarité et d’encouragement aux participants.

« Les femmes doivent continuer à lutter jusqu’à ce qu’elles acquièrent l’égalité des droits, que les fillettes persévèrent dans leurs études, que toutes les femmes qui souhaitent exercent leurs rêves qu’elles osent le faire », a-t ’elle dit.

Dans ses réponses, le gouverneur intérimaire de l’Ituri, M. Pacifique Keta, a souligné que la province de l’Ituri a connu les affres de la guerre et a souhaité l’implication de tous les acteurs, y compris les femmes, pour le rétablissement de la paix et la sécurité. Il a promis d’œuvrer dans le sens de l’abolition des inégalités évoquées par les femmes.

Sur le programme des activités de ce mois, la section Genre et la Division de la Communication stratégique et de l’Information publique de la MONUSCO vont organiser un atelier de formation à l’intention des professionnels des médias de l’Ituri pour les sensibiliser sur la prise en compte de l’aspect Genre dans l’élaboration de leurs productions audio-visuelles.

Des activités récréatives n’ont pas été oubliées. Le contingent bangladais de la MONUSCO a déjà organisé des matchs de football et de volleyball opposant les différentes catégories de filles et femmes de la province de l’Ituri.