Les jeunes congolais sensibilisés à l’usage d’un français de qualité dans leurs écoles

Les jeunes congolais sensibilisés à l’usage d’un français de qualité dans leurs écoles. Photo MONUSCO/John Bompengo

21 mar 2019

Les jeunes congolais sensibilisés à l’usage d’un français de qualité dans leurs écoles

Joseph Albert TSHIMANGA

Kinshasa, le mercredi 20 mars 2019 - La Délégation générale à la Francophonie, en partenariat avec le Gouvernement de la RDC, la MONUSCO et l’Association Congolaise des Femmes Journalistes de la presse écrite (ACOFEPE), a célébré avec faste la 49ème Journée internationale de la Francophonie.  La jeunesse congolaise a pris une part très active à la commémoration de la langue française, afin de souligner cette journée importante.

Elles étaient plusieurs centaines, des jeunes filles élèves venues de 11 différents établissements scolaires de Kinshasa, qui se sont associées à la fête.  C’était au Centre culturel Boboto de la Gombe, en présence d’un public nombreux, composé essentiellement de plusieurs ambassadeurs, journalistes, communicateurs, professeurs, enseignants ; délégués et membres du Groupe francophone de la communauté internationale.

« Comment promouvoir le français dans les milieux scolaire et professionnel ? »

Cette question a constitué le sous-thème principal de la journée, animé par la Radio Okapi, radio des Nations Unies. Quatre personnalités invitées à cette occasion ont mené un débat interactif autour de la question de la promotion de l’usage d’un français de qualité dans nos écoles. Il s’agit de Jonas Kumakinga, Délégué général à la Francophonie ; de Lambert Mbandu, Directeur de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) du district de la Lukunga ; de Mme Grâce Ngyke, Présidente de l’ACOFEPE ; de Jean-Bosco Puna, Président du Réseau des professeurs et enseignants de la langue française (RENAPEF).

Le Français, en recul chez les jeunes 

Sur l’expansion de la langue française en République démocratique du Congo ; de l’usage d’un français de qualité … toutes les animatrices et tous les animateurs du débat prendront acte que la langue française est en baisse vertigineuse dans les milieux scolaires. Et pour causes, et non des moindres, l’usage réduit de la langue comme outil de transmission de la connaissance

Selon des  avis  et constats des uns et des autres recueillis dans la salle, notamment en matière de la scolarisation en langue française, en particulier dans les écoles maternelles, primaires et secondaires, des contraintes multiples existent qui justifient la baisse du français dans les écoles de la RDC :

  • l’insuffisance des livres et des bibliothèques,
  • la négligence des parents et des enfants eux-mêmes,
  • la démotivation des professeurs et des enseignants ;
  • l’inadéquation d’une  politique générale qui promeut la langue française comme outil de travail et d’école sans attribuer les moyens idoines a son plan d’émancipation.

Il y a de l’espoir…

Des idées et commentaires divergents. Cette diversité des sentiments sur la baisse ou non de l’usage du français dans nos écoles n’empêchera, en somme, à tous les partenaires d’appeler à garder de l’espoir.  

« La rencontre de ce matin, soulignera l’ambassadeur du Canada, Nicolas Simard, permet de « mettre en valeur l’engagement du Canada envers la Francophonie internationale ».

Elle permet «de lui donner une grande visibilité à titre de pays bilingue, de promouvoir ses priorités de politique étrangère et de développement international, et de consolider ses réseaux de coopération avec les partenaires qui font la promotion de la langue française et de la diversité culturelle. »

C’est ici l’occasion pour le diplomate canadien, « de saluer l’initiative de l’un des partenaires, l’Association Congolaise des femmes journalistes de la presse écrite (ACOFEFE), qui à travers cette activité participe à la promotion de l’usage d’un français de qualité dans nos écoles. »

En effet, conformément à quelques-uns de ses objectifs majeurs, à savoir: 

  • revaloriser le statut de la femme de la presse écrite ;
  • augmenter la représentativité des femmes dans les organes de presse écrite ;
  • faire participer les femmes de la presse écrite dans les campagnes d’intérêt général, en faveur de la paix et la justice, de la lutte contre la pauvreté, de l’éducation de qualité, de la santé, etc.,

l’ACOFEPE, avec l’appui de ses partenaires a organisé du 04 au 18 mars 2019, la 1ere édition du concours d’orthographe française intitulée : « Une écriture sans faute ».

Objectif principal : réconcilier les élèves avec l’usage de la lecture pour une amélioration de leur écriture ainsi que promouvoir le bon usage de la langue française chez les lycéennes. Outre la démonstration que l’orthographe et la syntaxe répondent à une certaine logique, il s’agit de convaincre les élèves que, sans le respect des règles orthographes et grammaticales, ils ne parviennent pas à structurer leur pensée et à communiquer avec autrui.

Sept lycéennes primées

Au terme de cet exercice qui a été précédé par des séances de sensibilisation à la lecture organisées toujours par l’ACOFEPE dans des écoles de Kinshasa, 34 élèves sur 165 sélectionnées dans 11 écoles, ont participé à la phase finale du concours d’orthographe de français. Sept parmi elles ont été qualifiées meilleures, dont l’une avec la mention Excellence (elle a passé une dictée française sans faute).

La remise des différents prix de la section de la communication stratégique et sociale de la MONUSCO, des ambassades du Canada, de la France, de la Suisse, et du Centre Wallonie Bruxelles, aux lauréates, a clôturé la cérémonie de la célébration de la Journée internationale de la Francophonie, dont le thème retenu cette année est : « En Français… s’il vous plaît ». 

Et comme le dira si bien l’ambassadeur du Canada très applaudi dans la salle : « Ce slogan autour duquel 300 millions de personnes dans le monde célèbrent l’importance de la langue française traduit parfaitement l’objectif de ce concours. » Car, ajoute-t-il, nous devons veiller à l’accroissement de la maîtrise de la langue française, qualité essentielle à une participation active dans une société moderne basée sur l’économie du savoir et la coopération internationale.»