Beni : des agents pénitentiaires formés par la MONUSCO à la prévention de la radicalisation en milieu carcéral
Vingt-cinq agents de l’administration pénitentiaire congolaise de la région de Beni, au Nord-Kivu, dont quatre femmes, ont suivi le 10 juin 2025 une formation axée sur la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent en milieu carcéral. Organisée à la prison urbaine de Kangbayi par l’unité d’appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO/Beni, cette session visait à renforcer les capacités du personnel dans la gestion des détenus présentant un risque de radicalisation.
La formation a porté sur la définition des concepts de radicalisation et d’extrémisme violent, l’identification des facteurs de risque, les indicateurs de radicalisation en prison, ainsi que sur les bonnes pratiques en matière de prévention, de gestion et de réinsertion des détenus concernés. Une attention particulière a été accordée à la nécessité d’adopter une approche respectueuse des droits et de la dignité des personnes incarcérées.
Comme de nombreux établissements pénitentiaires en République démocratique du Congo, la prison de Kangbayi accueille une population carcérale hétérogène. Située dans une zone affectée par des conflits armés, elle abrite un nombre important de membres de groupes armés, notamment des éléments des ADF, des milices Maï-Maï et, plus récemment, de l’AFC/M23. Environ 400 personnes y sont actuellement détenues pour des infractions liées à des activités armées.
Le directeur de la prison, Tsongo Makelele, évoque les défis posés par cette situation : « Il a été constaté au niveau national que certains détenus sont radicalisés au sein même des établissements pénitentiaires. La prison de Beni héberge des personnes essues de groupes armés, notamment les ADF, et d’autres impliquées dans les conflits de l’Est du pays. Avec seulement deux cellules, il est difficile d’assurer une séparation adéquate entre les différentes catégories de détenus ».
Face aux risques de propagation de discours extrémistes, le directeur salue l’utilité de la formation : « Nos agents ont désormais des outils pour prévenir la radicalisation. C’est un enjeu majeur pour la sécurité de l’établissement. Lorsqu’un détenu radicalisé adopte une posture violente ou extrémiste, cela constitue une menace réelle. Doter notre personnel des compétences nécessaires pour anticiper et gérer ce phénomène est indispensable ».
Cette formation s’inscrit dans le cadre des efforts menés par la MONUSCO pour renforcer la résilience des institutions pénitentiaires dans l’est de la RDC.
