CONFERENCE DE PRESSE MONUSCO DU MERCREDI 17 NOVEMBRE 2010

17 nov 2010

CONFERENCE DE PRESSE MONUSCO DU MERCREDI 17 NOVEMBRE 2010

Sylvie van den Wildenberg, porte-parole a.i: Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour, messieurs. Bonjour à nos auditeurs de la Radio Okapi qui nous suivent en direct. Au cours de cette conférence de presse, nous vous parlerons des points suivants:

- Activités des responsables et des composantes de la MONUSCO
- Situation militaire
- Point OMS sur la campagne de vaccination contre la Poliomyélite

Activités du Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo
 
Le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo, M. Roger Meece doit effectuer, en cette seconde partie de semaine, une visite dans la province du Katanga, à Lubumbashi et Kalemie. Au cours de cette visite, le Représentant spécial fera le point sur la situation dans ces provinces et l'appui de la MONUSCO et du système des Nations Unies sur place, avec les autorités provinciales et autres acteurs clés locaux, ainsi qu'avec les équipes de la MONUSCO et des autres entités des Nations Unies qui y sont basées. De plus amples détails sur cette visite vous seront fournis très prochainement.
 
Mission conjointe MONUSCO-autorités congolaises à la prison d'Osio (province Orientale)
 
Le 12 novembre 2010, une mission conjointe de la MONUSCO (comprenant notamment des représentants du bureau conjoint des Droits de l'Homme, de la section État de droit et de l'unité pénitentiaire de la MONUSCO ainsi que le Chef de la Division provinciale de la Justice de la Province Orientale a effectué une visite à la prison d'Osio, située à quelque 17 kms de Kisangani, en province Orientale. L'objet de la mission était de dresser un état des lieux de la situation du centre de détention d'Osio. Sur place, la délégation conjointe a pu observer ce qui suit : Le camp de détention compte 212 détenus dont 102 militaires et 5 mineurs ; la situation alimentaire est déplorable et les cas de malnutrition sont récurrents. Dans la nuit du 11 novembre 1 détenu transféré à l'hôpital est mort probablement de malnutrition. La délégation a transporté elle-même, à l'hôpital de référence de Lubunga, 5 détenus dans un état de santé très grave. La MONUSCO a engagé un plaidoyer auprès des ONGs et donateurs potentiels pour trouver de la nourriture pour les détenus du Camp. Les autorités locales ont quant à elles débloqué la somme de 1 895 000 FC pour répondre à la situation d'urgence. Mais il convient de trouver une solution durable.
A noter par ailleurs que seuls deux détenus ont été repris parmi les vingt deux évadés de la prison de Kisangani au mois d'octobre 2010. Le Colonel Toms ne fait pas partie des évadés recapturés.
Pour rappel, une unité pénitentiaire a été créée il y a quelques mois, au sein de la section État de Droit de la MONUSCO, afin de renforcer l'appui de la MONUSCO au renforcement des capacités des autorités congolaises pour l'instauration d'une administration pénitentiaire professionnalisée. Il s'agit de permettre à cette administration d'être en mesure de renforcer la chaine de justice pénale et d'assurer l'exécution des sentences pénales dans le respect des droits fondamentaux des détenus. A ce titre, l'unité pénitentiaire de la MONUSCO intervient auprès des autorités en charge des questions de prisons tant au niveau du ministère de la justice à Kinshasa que des provinces où elle a déployé, à ce jour, 16 conseillers pénitentiaires et déploiera dans le cadre du budget 2010-2011 de la MONUSCO 48 nouveaux conseillers. Comme prescrit par la Résolution 1925 qui fixe le mandat de la MONUSCO, son action se focalisera en particulier sur les prisons de l'est du Congo afin de contribuer à lutter efficacement contre l'impunité et pour la restauration de l'autorité de l'État.
 
Activités d'appui à la réforme de la police (UN Police)
 
La Section UNPOL de la Mission poursuit quant à elle son appui à la réforme de la police, tant en termes de formation des différentes forces de police que dans d'autres domaines, dans le cadre du programme de stabilisation de l'Est (STAREC). Au cours de la semaine écoulée, entre autres formations, la Section UN Pol a organisé, du 8 au 12 novembre 2010, au Centre d'Instructions de KASAPA à Lubumbashi, une session de formation de formateurs au profit des officiers subalternes de la PNC Lubumbashi et des districts. Plus de 70 apprenants ont suivi des cours sur le maintien et rétablissement de l'ordre public (MROP), les renseignements généraux, la déontologie policière, les élections, le respect des droits de l'homme et la lutte contre les violences sexuelles.
Par ailleurs, les experts de la police MONUSCO continuent de contribuer à la vulgarisation et à la sensibilisation relative aux projets de réforme de la police nationale. Dans ce domaine, le secrétariat exécutif du comité de suivi de la réforme de la police (SE-CSRP), auquel participent ces experts, continue ses tournées de vulgarisation de la réforme, en organisant des conférences qui traitent pour le moment en particulier de la police de proximité et du schéma du commissariat de référence associé à ce concept. L'accent est également mis sur le grand chantier de collecte des données relatives aux fonctionnaires de police et visant à une profonde réorganisation des ressources humaines de la PNC. Sur Kinshasa, un programme de 4 conférences est prévu entre le 17 et le 30 novembre, entre 150 et 200 participants issus à part égale de la Police et de la société civile sont attendus pour chaque conférence qui durera une demi-journée.
 
Protection de l'enfant
 
Samedi prochain, 20 novembre, marquera la célébration de la Journée internationale des droits de l'Enfant. Cette journée commémore chaque année l'anniversaire de la signature de la Convention internationale des Droits de l'Enfant, le 20 novembre 1989 par 191 Etats membres des Nations Unies. La démocratique du Congo (RDC) a ratifié cet instrument international dès 1990.
 
A la veille de cette célébration, il y a lieu de rappeler que la Loi congolaise interdit le recrutement des enfants par les forces et groupes armés. Il y a aussi lieu de rappeler qu'en vertu de plusieurs instruments internationaux, le recrutement d'enfants par les forces et groupes armés constitue un crime de guerre. La MONUSCO constate malheureusement que des enfants sont encore aujourd'hui exposés au recrutement par des groupes armés, et ce, même lorsqu'ils sont à l'école. Depuis octobre, la MONUSCO a pu documenter plusieurs cas de recrutement forcé dans des écoles du Nord Kivu, notamment à Kitchanga où des éléments en uniforme militaire procèdent au recrutement d'enfants au sein même des écoles.
 
En ce qui concerne la célébration de la Journée du 20 novembre, parmi les diverses activités prévues dans les différentes provinces du pays, la Section de la Protection de l'Enfant, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) et le Réseau des éducateurs des enfants et jeunes de la rue (REEJER), ainsi que d'autres acteurs, ont planifié les activités suivantes à Kinshasa : La sensibilisation des 50 officiers et éléments de la police d'intervention rapide (PIR) sur la loi portant protection de l'enfant (19 novembre 2010); Un plaidoyer par les enfants auprès de la Primature et des ministères (Justice, affaires sociales, Genre, Famille et Enfant, Enseignement primaire et secondaire) pour la signature des mesures d'application de la loi portant protection des enfants (le 20 novembre 2010) et une campagne de sensibilisation et de mobilisation de la communauté au niveau des 24 communes de la ville de Kinshasa sur la protection de l'enfant, notamment l'enregistrement des naissances à l'état civil (le 22 novembre 2010).
 
Droits de l'Homme : Arrestation de présumés auteurs d'exploitation illégale des ressources par l'armée nationale
 
Le 11 novembre dernier, le Quartier General des FARDC de Dungu, en province Orientale, a transféré pour jugement, à l'Auditorat militaire de Kisangani, un officier supérieur et cinq autres militaires des Forces armées congolaises (FARDC) présumés auteurs d'exploitation illégale de ressources naturelles dans le parc National de la Garamba. Ces individus sont soupçonnés de faire partie d'un réseau important d'exploitation illégale de ressources (braconnage). Le Bureau conjoint des Droits de l'Homme et la MONUSCO saluent cette mesure prise par l'armée nationale et la justice militaire.
 
Stabilisation
La cité de KIWANJA accueille, depuis hier, mardi 16 novembre et jusqu'au samedi 20 novembre, un atelier de formation à l'intention des agents de l'administration publique en fonction sur l'axe Rutshuru – Ishasha. Cet atelier initié par le PNUD en partenariat avec les autorités provinciales du Nord-Kivu et la MONUSCO, intervient dans le cadre du programme STAREC, et plus précisément de son volet restauration de l'autorité de l'État à l'est de la RDC.
 
Situation militaire
 
En Province Orientale, aucune violence imputable aux éléments de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) n'a été rapportée de façon sûre la semaine dernière.
 
Cependant, quelques rapports non confirmés ont signalé des mouvements d'éléments de cette rébellion qui se sont limités dans la région de Ngilima et de Bangadi.
 
Le profil bas que garderait actuellement la LRA serait sans doute lié aux opérations conjointes des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et des Forces de Défense du Peuple Ougandais (UPDF) dans cette région.
 
Les FARDC ont de leur côté estimé que beaucoup d'attaques rapportées n'ont pas été perpétrées par les éléments de la LRA, mais plutôt par des bandits.
 
En Ituri, le 10 novembre 2010, quatre miliciens du Front Populaire pour la Justice au Congo (FPJC) se sont rendus au camp des FARDC à Chekele.
 
Le 11 novembre 2010, Tsheni Enzrionzi - un officier dirigeant du FPJC - aurait été arrêté à Arua, en Ouganda, et transféré aux FARDC basées à Aru.
 
Le 12 novembre 2010, selon les FARDC, des combats ont opposé les forces gouvernementales aux miliciens du FPJC près des villages de Kombokabo et Ngadju, situés respectivement à 22 et 25 kilomètres au Sud-ouest de Bunia. Les FARDC ont repoussé les miliciens du FPJC.
 
Au Nord-Kivu, les éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) ont attaqué Mutakato et, selon les rapports, ont commis de nombreux cas de viols dans la région de Walikale.
 
Par ailleurs, des éléments des Patriotes Résistants Congolais (PARECO) ont été actifs la semaine passée et se sont affrontés aux FARDC au Sud-est de Lubero. Ils ont également commis des pillages dans les villages situés dans la région de Graben. Des concentrations d'éléments PARECO ont aussi été repérées près de Kanyabayonga.
 
Quelques avancées dans les négociations avec le groupe Mayi-Mayi Cheka ont été rapportées la semaine dernière. Des éléments de ce groupe armé auraient reçu l'ordre de se concentrer à Biruwe pour leur intégration, pendant que trois autres membres se sont rendus la même semaine.
 
D'autre part, des rapports ont signalé que quinze femmes auraient été violées à Mugunga la semaine passée par des hommes armés en uniforme militaire et en civil.
 
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée instable la semaine dernière. Une série d'affrontements entre les éléments du Front National de Libération (FNL) et les FARDC au sein de Kiliba et aux alentours, a créé la panique dans la région au Nord d'Uvira. Le 5 novembre 2010, trois éléments suspectés d'appartenir au FNL ont été appréhendés par les FARDC au village Kiliba. Le soir, approximativement vingt éléments qui appartiendraient au même FNL ont attaqué le poste de police de Kiliba supposant que leurs collègues y étaient détenus. Mais des troupes des FARDC sont rapidement intervenues à hauteur de ce poste de la Police Nationale Congolaise (PNC) et les éléments sensés appartenir au FNL se sont retirés vers la frontière Burundaise.
 
Par ailleurs, la région de Shabunda continue d'enregistrer une importante activité d'éléments des FDLR. Des rapports non confirmés reçus le 8 novembre 2010 ont signalé qu'approximativement seize éléments FDLR auraient violé six femmes la veille dans la forêt près de Penekusu, localité située à 120 kilomètres au Sud de Shabunda. Un bataillon pakistanais de la Force de la MONUSCO a reçu l'ordre d'établir un poste opérationnel avancé à Matili et de renforcer les patrouilles sur les axes Shabunda-Matili et Shabunda-Kachungu pour assurer la protection des populations civiles.
 
Le 9 novembre 2010, un élément armé des FDLR s'est rendu au 5122ème bataillon des FARDC à Nyalabumbe. Le même jour, vingt-quatre dépendants d'éléments Mayi-Mayi se sont volontairement rendus au camp de DD/RRR de Baraka.
 
Enfin, au sujet des statistiques des patrouilles de la Force de la MONUSCO, 1086 patrouilles armées ont été menées et 98 escortes ont été fournies, pendant que 348 autres patrouilles ont été effectuées par les Observateurs Militaires de la Force pendant la période considérée.