Genre et secteur de sécurité

Les femmes et le secteur de sécurité 

En RDC, les femmes et les enfants sont particulièrement affecté par le conflit; ils constituent presque 75% des réfugiés et des personnes déplacées. Ils sont victimes de violences physiques et sexuelles ainsi que de viol qui est utilisé comme arme de guerre. C’est pourquoi dans ce contexte la prise en compte du genre dans la réforme du secteur de la sécurité est primordiale. 

Une des stratégies les plus décisives pour assurer la sécurité quotidienne des femmes, des hommes, des filles et des garçons est celle visant la transformation qualitative des institutions, des politiques et des personnes – communément désignées sous le thème « Reforme du Secteur de Sécurité, RSS” – qui sont responsables de la sécurité collective et individuelle. 

A cet égard, l’Institut International de Recherche et Formation des Nations Unies pour le Progrès de la Femme (UN-INSTRAW) http://www.un-instraw.org/ définit la RSS comme “la transformation des établissements de sécurité ou du système de sécurité (y compris le gouvernement, les militaires, la police, les services d’intelligence, les systèmes juridiques et pénaux, etc.) de manière qu’ils jouent un rôle efficace, légitime, démocratique et responsable en fournissant la sécurité aux individus et aux communautés”. 

La réforme du secteur de la sécurité selon l’approche genre sera donc un processus à long terme, qui devra émaner des communautés locales et être soutenu par elles et par des structures de gouvernance civile. Le but de la réforme sera la création d’un secteur de sécurité responsable de ses actes, équitable, efficace, transparent et contrôlé par des civils, qui assure la sécurité et le bien-être des femmes, des hommes, des filles et des garçons. 

Dans cette direction, le bureau Genre de la MONUSCO, en partenariat avec la Police Nationale Congolaise (PNC) et la Police Civile des Nations Unies (UNPOL) alimente de son expertise les travaux du Comité Mixte de Suivi de la PNC et ceux du Groupe de Travail sur la protection de l’enfant et la lutte contre les violences sexuelles. Le Bureau Genre cible ainsi un renforcement des capacités et la sensibilisation des agents de sécurité sur les aspects relatifs au genre et au traitement particulier des victimes de violences basés sur le genre. En outre, le Bureau Genre travaille avec le Bureau du Force Commander de la MONUSCO pour intégrer le genre dans les programmes de formation des Observateurs Militaires (MILOBS), des contingents et du personnel administratif militaire. Cette collaboration inclut les efforts d’intégration du genre dans les programmes de formation des FARDC. L’objectif majeur visé dans les deux cas, est de renforcer la représentation/participation des femmes au sein de la PNC et des FARDC et d’améliorer leurs conditions générales et particulières de travail. 

Les efforts de recherche fournis par le bureau Genre sur la situation des femmes dans la PNC ont mené à une meilleure compréhension des obstacles et challenges que confrontent les femmes dans la police. Le bureau Genre poursuit également son appui technique dans le développement de programmes de formation et l’actualisation de ses modules spécifiques pour la PNC. Finalement, comme il a été relevé dans le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité du 16 septembre, le bureau Genre de la MONUSCO encourage l’intégration de la perspective du genre dans le projet de loi qui atteint à la PNC à niveau national et provincial, avec la promotion dans leurs files d’un quota de 30% réservé aux femmes.