Beni, 10 Novembre 2015 - Une mission conjointe composée des différentes sections substantives de la MONUSCO à Beni et des composantes Police et militaire (Brigade d’intervention), s’est rendue à Nzuma, localité située à une dizaine de kilomètres de Beni-ville pour échanger avec les autorités locales et la population, sur la situation sécuritaire dans la zone.

Le chef du village, Musubau Ngyomoja, qui a reçu la délégation, a lancé un véritable cri d’alarme.

« Nous n’arrivons plus à accéder à nos champs, à cause des opérations militaires en cours contre les ADF. Les champs sont pour la plupart situés à 5 km des lieux d’habitation et nous avons à chaque fois peur qu’en nous y rendant, on tombe sur des rebelles en débandade. Notre situation économique s’en ressent car l’agriculture est notre principale activité », s’est-il plaint.

Gisèle, une habitante de la localité, est très amère quant à l’utilité des numéros verts mis à leur disposition pour appeler la police en cas d’attaque.

« Quand on les appelle, les policiers mettent trop de temps à arriver, ou ne viennent pas du tout, arguant que la localité ne relève pas de leur couverture. Tout ceci fait partie du problème d’insécurité à Nzuma»; a-t-elle expliqué.

Mesurant la gravité de la situation, la police de la MONUSCO s’est engagé à rencontrer ses partenaires de la Stratégie Opérationnelle de Lutte contre l’Insécurité à Beni, les Forces de police Unifiées et la Police nationale Congolaise, pour étudier la faisabilité de l’installation d’une base sécuritaire dans la localité.

En attendant, il est question de tout faire pour garantir le déploiement d’une unité en cas d’appel. De quoi rassurer un tant soit peu les populations et permettre le retour aux champs.

Nadietou Daouda ZIBILILA