Kapalata: Les femmes policières déterminées à renforcer leurs capacités

6 déc 2010

Kapalata: Les femmes policières déterminées à renforcer leurs capacités

Kapalata, 6 décembre 2010 - La formation de la Police nationale congolaise (PNC) assurée par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) se poursuit sur le site de Kapalata, en Province orientale, d'où plusieurs jeunes femmes recrues attendent un ''meilleur'' renforcement de leurs capacités opérationnelles.

Elles sont au total 29, les femmes policières, sur 464 hommes, inscrites au programme de formation au centre d'instruction de Kapalata, près de Kisangani. La formation portant sur un apprentissage technique et professionnel, notamment en matière de la police judiciaire, de sécurité publique et de renseignement généraux, est de longue durée. Commencée depuis le 20 septembre 2010, la formation sera clôturée le 13 mars 2011.

Les jeunes filles recrues de la Police affirment mordicus- une fois la formation terminée- qu'elles pourront se mettre au même diapason que leurs collègues masculins.

"Dans les groupes où nous étions, nous étions déconsidérées en tant que femmes", affirme Solange Masika, une policière ex-membre du groupe Mai-Mai PARECO/FAP (Patriotes résistants congolais/ Forces d'autodéfense populaires). "Nos lieutenants n'étaient pas convaincus de nos capacités, sans parler des brimades, des maltraitances et autres viols sur les femmes de l'intérieur comme de l'extérieur", renchérit une autre apprentie policière qui souhaite garder l'anonymat.

Même son de cloche de la part de Modestine Mapendo (ex-Mai Mai Simba). "Lorsque la nouvelle de Kapalata nous est parvenue en brousse, elle nous a donné l'espoir que nous tous - hommes et femmes - nous pourrions faire le même métier dans de bonnes conditions". Elle relève que "les attentes de cette formation sont donc immenses", en particulier, "la volonté d'améliorer notre situation de vie pour nos enfants et notre communauté et la volonté de se distinguer en montrant que nous sommes capables de faire la même chose, voire mieux, que nos collègues masculins au sein d'une police modernisée et de proximité".

Pour sa part, Odile Kishingoko (ex-PARECO/FAP) reconnaît les bienfaits de la formation de Kapalata: "C'est à partir de cette formation que nous, qui sommes issus de groupes qui s'affrontaient il n'y a pas si longtemps, parlons aujourd'hui le même langage".

En effet, les 493 stagiaires actuels de Kapalata sont tous originaires du Nord Kivu et sont d'ex-combattants de sept groupes armés: CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple), PARECO/FAP (Patriotes résistants congolais/ Forces d'autodéfense populaires) et PARECO/Lafontaine, Mai Mai Rwenzori, Mai Mai Simba, Mai Mai Kifuafua et UJPS (Union des Jeunes Patriotes Sacrifiés).

Les femmes recrues de Kapalata posent déjà la question de "l'après formation". Elles avouent: "Nous n'avons pas encore de matricule, nos grades ne sont pas encore reconnus et nos futurs postes n'ont pas encore été budgétisés". "Cette première promotion de femmes policières formées sur la durée à Kapalata devrait retenir toute l'attention du gouvernement national, pour que les anciens nous fassent plus de place", espèrent-elles en conclusion.

Le projet a été financé par l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), géré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et exécuté par la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RD Congo (MONUSCO).

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