Uvira, 25 janvier 2013 - Pour encourager les communautés du territoire de Fizi, au Sud kivu à vivre ensemble et à développer leur contrée, la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a organisé avec les Cadres de concertation intercommunautaire (CCI) de Fizi et d'Itombwe, un atelier de sensibilisation des chefs et leaders locaux sur la sauvegarde de la paix, la sécurité et la coexistence pacifique.

Depuis l'avènement du Mouvement du 23 mars 2009 (M23), l'on assiste en effet, à un regain de tension entre les communautés Bembe, Banyamulenge et Bafuliru vivant dans ce territoire, sous le prétexte d'une alliance de certains membres ou groupes armés affiliés à ces différentes communautés avec ledit mouvement.

La rencontre qui a regroupé la quasi-totalité des chefs coutumiers, autorités administratives locales, et représentants de la société civile vivant dans cette entité, a permis aux 150 participants d'identifier les facteurs de la division, de la désunion, des conflits intercommunautaires et du sous-développement de la localité. Les causes sous-jacentes de ces conflits sont, en l'occurrence, la présence des groupes armés, la gestion de la transhumance et les rivalités liées au pouvoir coutumier. A cela il faut également ajouter les énormes richesses naturelles qui attirent toutes sortes de convoitises.

A l'issue de plusieurs jours d'échange, les participants ont recommandé au gouvernement national d'autoriser les autorités locales à sensibiliser les groupes armés et à faciliter leur intégration au sein des Forces armées nationales, et que l'on applique ou révise les textes relatifs à la transhumance.

Déjà en octobre et novembre 2011, suite à l'assassinat d'un membre du personnel de l'ONG EBENEZER par des éléments présumés du groupe Maï Maï Yakutumba d'une part, et le vol de bétail de la communauté Banyamulenge par des Maï Maï AOCHI d'autre part, une vague de violence s'en était suivie entraînant mort d'hommes et causant d'importants dégâts matériel.

L'appui à cette époque de la MONUSCO aux CCI de Minembwe et de Baraka, en collaboration avec le Ministère provincial de l'Intérieur avait réussi à mettre fin aux violences et rapprocher les communautés.

Faute de capitaliser sur ces acquis antérieurs, toute cette zone risque d'être replongée dans une autre spirale de violence. C'est dans ce cadre que la MONUSCO a entrepris cette nouvelle initiative de sensibilisation à travers sa division des Affaires civiles.

Laurent Sam Oussou/ MONUSCO