Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme appuie un atelier à Bukavu

12 juin 2015

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme appuie un atelier à Bukavu


Bukavu, 10 juin 2015

– L’atelier de deux jours a été organisé par le Conseil Supérieur de la Magistrature à l’intention des magistrats civils et militaires porte sur la problématique des poursuites pénales contre les membres des groupes armés.

Plus de 30 magistrats civils et militaires venus des différentes provinces de la République Démocratique du Congo (RDC) les plus touchées par les conflits armés, à savoir le Nord et le Sud-Kivu, le Katanga et la Province Orientale ainsi que les représentants de Human Rights Watch et de l’International Center for Transitional Justice (ICTJ) ont pris part à cet atelier lancé par la Ministre de la Justice et Droits Humains, Gisèle Nabozi Balegamire.

L’objectif de cet atelier est « de mener des réflexions sur l’ensemble des questions relatives aux poursuites pénales contre les membres des groupes armés et d’amener les magistrats civils et militaires à échanger sur cette problématique, » a indiqué Adama Ndao, représentant du chef de Bureau a.i. de la MONUSCO à cette séance.

Les groupes armés ont une grande part de responsabilité dans les exactions graves commises dans cette partie du pays, «de la petite criminalité (…) à la criminalité organisée et transfrontalière (…) aux graves infractions de droit international tels que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.. »

Cependant, « la mise en branle des poursuites judiciaires contre ces groupes armés demeure relativement faible comparativement aux violations des Droits de l’Homme commises par les membres des Forces Armées, la Police et autres services de sécurité,» a déploré Adama Ndao,

Pour Muhindo Kamasita, 1er président de la Cour d’Appel de Bukavu «la répression de ces exactions est un élément essentiel pour la restauration de l’autorité de l’Etat et surtout l’état de droit dès lors que le gouvernement se déploie à l’éradication de ces groupes armés.. »

La réflexion portera également sur les interactions entre les poursuites des groupes armés et les facteurs politiques ainsi que la présentation des outils potentiels pour optimiser les poursuites et les dossiers juridiques contre les groupes armés.

La ministre Balegamire a, de son côté, relevé l’engagement du gouvernement dans la question des groupes armés, notamment la mise sur pied des « stratégies afin d’en finir une fois pour toute avec ces groupes armés.»

De l’avis du 1er président de la Cour d’Appel de Bukavu, « si cet effort n’est pas suivi par une répression significative, il risque d’être vain. »

--par Alain Likota--