Protection des civils: nette amélioration de la situation sécuritaire à Lubonja au Sud-Kivu grace aux efforts conjugués de la Monusco et des FARDC.

Protection des civils: nette amélioration de la situation sécuritaire à Lubonja au Sud-Kivu grace aux efforts conjugués de la Monusco et des FARDC.
16 aoû 2016

Protection des civils: nette amélioration de la situation sécuritaire à Lubonja au Sud-Kivu grace aux efforts conjugués de la Monusco et des FARDC.

C’est ce qui ressort de la mission d’évaluation sécuritaire effectuée dans cette localité du Territoire de Fizi par une délégation mixte Monusco-FARDC-Gouvernement provincial. Si les populations et autorités locales se sont réjouies de la coopération Monusco-Fardc, elles ont cependant plaidé en faveur d’autres mesures pour consolider la paix et relancer l’économie locale.

Lubonja, 16 août 2016 – Une délégation mixte (forte de 13 membres) de la Monusco Sud-Kivu (Bukavu et Uvira), Fardc et Gouvernement provincial du Sud-Kivu s’est rendue ce mardi 16 août 2016 dans la localité de Lubonja (à 98 kilomètres d’Uvira) en Territoire de Fizi. Conduite par le Ministre provincial de l’Intérieur, Sécurité et Ordre public Eciba Mboko, elle avait pour objectif de s’enquérir de la situation sécuritaire dans cette zone en proie aux groupes armés locaux (Maï Maï) et étrangers (FNL du Burundi notamment).

La délégation a été accueillie à son arrivée par l’Administrateur du Territoire de Fizi Louis Boboto Monkassa. Puis elle a tenu une réunion avec l’Autorité locale et les Casques bleus de la Monusco qui ont fait un exposé sur la situation sécuritaire à Lubonja. Situation dominée par des problèmes de transhumance, des conflits inter-ethniques et surtout par l’activisme de groupes armés qui il y a 3 mois encore, étaient en passe de faire de Lubonja une zone de non-droit : embuscades, vols de vaches, collecte illégale de taxes, viols, pillages, meurtres, etc. Des exactions commises aussi bien sur les populations civiles que sur les Fardc. Assez, pour que la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (Monusco) et l’armée régulière congolaise (Fardc) unissent leurs efforts pour lutter contre cette insécurité et mieux protéger ainsi les civils. Coté Monusco, outre le soutien (logistique) aux opérations de traque des groupes armés rebelles par les Fardc, il y a également eu l’établissement à Lubonja depuis le 5 août 2016 d’une base militaire temporaire (SCD), appuyée par les Forces spéciales égyptiennes de la Mission onusienne. But de cette base militaire temporaire :

  • Sensibiliser les populations locales sur la nécessité de collaborer avec les Fardc plutôt qu’avec les groupes armés ;
  • Prévenir et empêcher la collecte illégales de taxes par lesdits groupes armés ;
  • Servir de force de dissuasion à travers des patrouilles motorisées et pédestres, aussi bien de jour que de nuit ;
  • Collecter des informations et renseigner les Fardc en matière sécuritaire par le canal de réunions (3 fois par semaine) avec les populations locales et la Notabilité 
  • Soutenir les opérations conduites par les Fardc, et donc, protéger les civils.
     

 De l’avis de l’Administrateur du Territoire de Fizi et des populations locales, deux semaines après l’établissement de cette Base militaire de la Monusco à Lubonja, « la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, nous sommes reconnaissants des efforts de la Monusco». La Monusco qui de son coté, a ajouté « qu’aucun cas de violation des droits humains n’a plus été enregistré depuis le 5 aout dernier, l’activité économique a repris, le retour à la légalité et à la normalité s’opère lentement mais surement », comme l’a précisé le Chef des Opérations du Contingent pakistanais (PakBatt III). Bref, la coordination des opérations entre la Monusco et les Fardc a permis de restaurer l’autorité de l’Etat, a conclu avec satisfaction cet officier pakistanais.

Toutefois, en raison de la volatilité de la situation et de la rencontre avec les populations et autorités locales, la vigilance reste de mise. C’est ainsi qu’il a fortement été recommandé que les Fardc accroissent leur nombre sur place pour faire stopper tout soutien des populations locales aux groupes armés ; tout comme le prolongement de la présence militaire de la Monusco dans la zone. Ce à quoi le Chef de Bureau de la Monusco-Sud-Kivu, Charles Frisby, a promis de faire part à sa hiérarchie. Avant de quitter Lubonja pour Bukavu via Uvira, le Ministre provincial de l’Intérieur a lancé un appel à la population massée devant la Base militaire de la Monusco : « on peut avoir la meilleure armée du monde, mais sans la collaboration de la population, aucune armée ne peut gagner la guerre », leur a-t-il dit, avant de leur demander de cesser tout soutien aux groupes armés, de collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité et de cultiver la paix ; la paix sans laquelle a conclu Eciba Mboko, il ne peut y avoir de développement, d’agriculture, de commerce, de tourisme, de routes…

Signalons qu’outre le Ministre provincial de l’Intérieur, parmi les officiels qui faisaient partie de cette délégation mixte figuraient entre autres le Ministre provinciale du Plan, le Commandant Fardc du Secteur Sud des Opérations Sukola II le Général Bwange Safari, le Chef de Bureau de la Monusco pour le Sud-Kivu, Charles Frisby ou encore celui du Sous-bureau de la Monusco-Uvira, Ould Mohamed El Hacen.

Jean-Tobie Okala

Photos: MONUSCO/Jean-Tobie OKALA