Une mission d’évaluation de la situation sécuritaire et humanitaire de la MONUSCO se rend à Masisi

3 jan 2013

Une mission d’évaluation de la situation sécuritaire et humanitaire de la MONUSCO se rend à Masisi

3 janvier 2013 – En réponse à la recrudescence d'incidents liés aux tensions ethniques et aux activités des groupes armés depuis le mois de septembre, les sections en charge de la protection des civils (Affaires civiles, Droits de l'homme, Protection de l'enfant, UN Police ) de la MONUSCO ont entrepris une mission au Masisi du 26 au 31 décembre. L'objectif de la mission était de faire un état des lieux de la situation sécuritaire et humanitaire.

Depuis le mois de septembre, Masisi- centre connaît un regain de tensions. Quatre groupements sont particulièrement concernés par ce cycle de violence: Buabo, Banyungu, Biiri et Bapfuna. A l'origine, des différends entre d'une part, les différents groupes armés alliés aux Hutu et d'autre part, des groupes d'origine ethnique Hunde rassemblant les Nyatura, l'Alliance patrioique pour un Congo libre et souverain (APCLS), Les Forces démocratiques Congolaise F(DC), les Maï Maï Kikokota et les Maï Maï Rahiya Mutomboki.

La violence a atteint son paroxysme entre le 3 et le 29 novembre, avec des attaques menées sur les groupements de Shoa, de Buabo, Banyungu, Biiri Masisi-centre et Kihuma qui ont fait plus de 40 morts. Des incidents de moindre intensité sont encore enregistrés dans la région depuis cette date, dont le dernier est l'attaque de Buhangana par les Nyatura le 30 décembre 2012. Les deux camps continuent à se rejeter réciproquement la responsabilité de la poursuite de ces incidents.

La rapport de la mission de la MONUSCO est accablant : l'augmentation significative de la violence entre ethnies a provoqué une grave crise humanitaire. Un vaste mouvement de population a ainsi alourdi le nombre de déplacés déjà présents dans les camps de Kilimani, Kalinga, Lushebere et Bihito. Actuellement, 20 700 personnes déplacées vivent dans ces quatre camps, et 8000 sont installées dans un camp additionnel à Masisi-centre, sans oublier qu'un nombre significatif de déplacés vivent dans des familles d'accueil et autres lieux publics. Ces mêmes déplacés sont mal perçus par la population locale qui les soupçonnent d'abriter des groupes armés.

Les violences combinées avec l'état déplorable des routes, ont pendant longtemps rendu impossible l'accès aux déplacés. Ce n'est que le 30 décembre qu'une première distribution de vivres à pu avoir lieu avec l'arrivée des camions qui ont mis deux semaines en route.

La MONUSCO a pris bonne note de la situation difficile dans laquelle se trouvent les populations du territoire de Masisi et promet de renforcer sa présence à travers les éléments de la Brigade du Nord-Kivu. Par ailleurs, les autorités locales remercient la MONUSCO, la seule structure à rester encore présente dans ces endroits isolés. Rappelons que c'est souvent devant les bases de la MONUSCO que la population se refugie et dresse ses camps de fortune quand elle fuie des attaques.