Beni : des officiers de la police formés á la gestion des engins explosifs improvisés

La MONUSCO forme des officiers de la police nationale congolaise à la gestion des engins explosifs improvisés à Beni.
« La menace est réelle ». Les responsables de la police à Beni le reconnaissent : la ville est encore sous la menace d’engins explosifs improvisés. Photos Monusco/Joel Bofengo

4 jan 2023

Beni : des officiers de la police formés á la gestion des engins explosifs improvisés

JOEL BOFENGO

« La menace est réelle ». Les responsables de la police à Beni le reconnaissent : la ville est encore sous la menace d’engins explosifs improvisés.

En 2021, au soir de la célébration de Noël, un engin a explosé dans un bistrot de la ville, faisant six morts et une dizaine de blessés.

Une année après, en cette période de festivité, la police de la MONUSCO (UNPOL) a organisé jeudi 29 décembre une formation à l’intention des officiers de police de Beni. Devant la vingtaine de participants, trois agents du service anti-mines des Nations Unies (UNMAS).

L’objectif est de renforcer les capacités de ces officiers en matière d’engins explosifs improvisés. Les officiers de UNMASS les ont appris : Comment les détecter, quels sont les bons gestes à faire quand on est en face d’un engin explosif et quels gestes éviter. Les notions sur la sécurisation d’un lieu où un objet suspect a été détecté ont aussi été dispensées.

Pour le maire de la ville, le commissaire supérieur principal Narcisse Muteba Kashale, cette formation est d’une importance formation capitale.

« L’année passée pendant la même période, nous avons été attaqués par des terroristes qui ont posé des bombes. Nous cherchons comment sécuriser la population de la ville de Beni », explique-t-il. 

Présent à la formation, le commissaire supérieur principal Jean-Pierre Wumbi, commandant de la police dans le territoire de Beni, se dit aussi conscient de la menace que font peser les engins explosifs sur la population civile.

« Il y a de cela pratiquement deux ans que nous avons subi les atrocités des ADF, avec des explosions de bombe en ville de Beni, à Oicha [chef-lieu du territoire], dans des écoles et marchés. Nous avons des détecteurs de métaux. Et avec la formation que nous avons suivie, je pense que nous allons essayer de répondre à ce besoin », indique l’officier.

C’est le mandat de la MONUSCO

Depuis l’année passée, UNMAS organise régulièrement à Beni des formations à la gestion des risques liés aux engins explosifs improvisés.

En avril dernier, ce sont des militaires congolais engagés dans les opérations de traque des groupes armés dans la région de Beni qui avaient été formés à la détection d’engins explosifs improvisés et à leur danger.

En juillet 2021, UNMAS avait sensibilisé des chefs de quartier, des membres de la société civile et de la protection civile à la même question.

Pour le chef de bureau de la MONUSCO à Beni, ces formations entrent dans le cadre du mandat de la mission onusienne.

« Le but est de former la police et la population à la gestion des [engins explosifs]. On est dans une période de festivité. On a eu une réunion avec le maire de la ville et les autres responsables de la sécurité pour discuter comment on peut sécuriser ensemble la ville pour épargner la population. Cette formation est très importante. Elle rentre dans le cadre de notre nouveau mandat qui demande à la MONUSCO d’aider l’Etat dans la réforme du secteur de la sécurité », explique Josiah Obat.