Beni : la MONUSCO forme un noyau de femmes médiatrices pour la résolution des conflits

La cheffe du bureau Genre, Femmes, Familles et Enfants s’est félicitée de la mise en place du noyau de femmes médiatrices et a remercié la MONUSCO pour cette activité qu’elle qualifie de capitale. / Photo MONUSCO

21 fév 2023

Beni : la MONUSCO forme un noyau de femmes médiatrices pour la résolution des conflits

Jean-Tobie Okala

La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a organisé, le 17 février dernier, une séance de sensibilisation et de renforcement des capacités au profit d’une vingtaine de femmes de la ville de Beni dans le Nord-Kivu. Cette sensibilisation a permis de mettre en place un noyau de femmes médiatrices pour la résolution des conflits.

Les femmes ainsi formées devraient désormais être impliquées dans la gestion des conflits et participer à la restauration de la paix et de la sécurité dans leur province.

Cette action de la MONUSCO à l’égard de la gent féminine du Nord-Kivu tire son fondement dans la résolution 1325 de l’ONU qui est un instrument pour attirer l’attention des femmes sur leur participation dans les efforts de pacification de leur milieu.

Pendant cette rencontre, la MONUSCO à travers sa section Genre a rappelé que les femmes sont capables de peser lourd sur la résolution des conflits. Emery Chibi, en charge de la section Genre à la MONUSCO à Beni, s’est ainsi adressé à elles : « Vous avez beaucoup à apporter. Plus que vous ne le pensez. Notamment parce que vous représentez 52% de la population congolaise ».

L’officier de la section Genre de la MONUSCO a soutenu que la femme congolaise a presque toujours été exclue des négociations pour la paix, sous prétexte qu’elle manque de formation et également d’intérêt pour les questions liées à la sécurité. « Nous sommes convaincus que les femmes qui sont souvent victimes dans l'explosion des conflits peuvent jouer un rôle décisif et peuvent, si pas prévenir, au moins mettre fin aux conflits avec une solution gagnant-gagnant, à travers leur médiation ».

D’autres thèmes ont aussi été passés en revue au cours de ces assises, notamment la différence entre la facilitation et la méditation, le rôle de la médiation, les qualités d'une médiatrice ou encore les principes d'une bonne médiation. 

Les participantes ont promis de faire des restitutions dans leurs communautés afin de susciter une plus grande mobilisation des femmes pouvant s’impliquer dans la recherche des voies et moyens pacifiques pour la résolution des conflits de toutes sortes qui émaillent cette région.

De l’observation à l’action

Prenant à son tour la parole, Ruth Sabuni, cheffe du bureau Genre, Femmes, Familles et Enfants de la ville de Beni, a aussi demandé à la vingtaine de femmes présentes à cette rencontre de faire large diffusion des matières apprises : « Nous sommes appelées à aller restituer ce que nous avons appris partout dans nos structures de provenance ainsi que dans nos communautés. C’est très important, très utile ».

Madame Sabuni a insisté sur le fait que les conflits sont partout. « Ils sont dans nos communautés, dans nos lieux de travail ou même dans nos foyers ».

Elle aussi a remercié la MONUSCO pour cette activité qu’elle qualifie de capitale. « Cette sensibilisation est organisée au moment opportun, car nous vivons dans une zone où il existe des conflits de toute sorte ».

Et de poursuivre : « Nous devons prendre notre place dans tous les processus de résolution de ces conflits qui nous font tant de mal. Nous les femmes, nous devons nous impliquer aujourd’hui plus que hier », a-t-elle insisté.

La cheffe du bureau Genre, Femmes, Familles et Enfants s’est félicitée de la mise en place du noyau de femmes médiatrices à l’issue de ces échanges. Elle a indiqué que « les femmes vont tout faire pour qu'il y ait des résultats palpables ».

Ruth Sabuni a conclu son propos par une note d'espoir : « Nous allons nous charger de vulgariser les acquis de cette formation. Nous allons sensibiliser les hommes et nos enfants, nous irons parler à d'autres femmes autour de nous pour qu'on puisse arriver à résoudre pacifiquement ces nombreux conflits. Les gens doivent comprendre que tous les conflits n'ont pas besoin d'aller en justice : il y a ceux qu’on peut résoudre à l'amiable. Nous n'allons plus nous comporter en observatrices, mais désormais en actrices de la transformation des conflits. Nous allons nous approprier ce processus ».

Elle a demandé à la MONUSCO de multiplier ce genre de formations. « Il est impérieux que la Mission fasse le suivi du noyau mis en place aujourd'hui pour sa pérennisation ».