Ituri : la MONUSCO forme plus de 650 officiers et soldats congolais aux tactiques de combat dans la jungle

Ituri : la MONUSCO forme plus de 650 officiers et soldats congolais aux tactiques de combat dans la jungle. Photo MONUSCO/Force
26 juil 2021

Ituri : la MONUSCO forme plus de 650 officiers et soldats congolais aux tactiques de combat dans la jungle

JEAN-TOBIE OKALA

Du 9 au 23 juillet 2021, la MONUSCO a formé quelque 652 officiers et soldats des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et éléments de la Police nationale congolaise (PNC), dont une femme, sur les stratégies militaires, y compris sur les tactiques de la guerre dans une jungle, la gestion des engins explosifs non explosés, le maniement ou encore le tir des armes.

Cette formation qui a alterné théorie et pratique s’est déroulée selon les modules entre les camps militaires de Rwampara et Ndoromo à 8 et 3 km de Bunia, en Ituri. Elle a bénéficié de l’expertise des unités spéciales des contingents brésiliens et guatémaltèques, avec l’appui des contingents bangladais et népalais déployés en Ituri.

La formation a également permis de sensibiliser les participants sur le respect des droits de l’Homme, du droit international humanitaire, la protection des personnes déplacées et les violences sexuelles liées aux conflits armés.

Pour la MONUSCO, cette formation fait partie des missions assignées à la Force onusienne en RDC, notamment celle de renforcer les capacités opérationnelles des Forces de sécurité de la RDC pour leur permettre de mieux remplir leurs tâches de sécurisation et de protection des civils.

Le lieutenant-colonel Alain Mpasi Zambuta, commandant adjoint chargé des opérations et des renseignements au sein du 3206e régiment des FARDC basés en Ituri, se félicite de ce plus apporté par la MONUSCO pour leur permettre de mieux relever les défis :

« La formation a été très utile et, comme on dit en français, la répétition est la mère des sciences. Elle vient compléter et renforcer l’autre formation suivie par nos éléments au centre d’instruction de Lukusa à Kisangani. Dans le contexte actuel de l’état de siège, cette formation va nous permettre de bien nous comporter sur le terrain en matière de respect du droit humanitaire international, mais aussi de bien appliquer les tactiques militaires apprises sur le terrain. Nous avons découvert certains aspects qui ne nous étaient pas très familiers jusqu’ici, notamment le combat de jungle ; maintenant, nous sommes en mesure et prêts à l’appliquer sur le terrain ».

Réduire les risques de violation des droits humains…

Un autre objectif de cette formation, pour la MONUSCO, était d’une part, de contribuer à la lutte contre l’impunité ; puis d’autre part, d’aider à réduire les risques de violations des droits humains commises par les forces de défense et de sécurité déployées dans les zones de conflits ou d’opérations.

« Cette activité a ciblé les officiers de l’armée et de la police, parce que ce sont eux qui doivent indiquer aux troupes sous leur commandement les lignes rouges à ne pas franchir pendant les opérations ; et ces lignes rouges, c’est par exemple le respect des droits humains et de la dignité humaine ; le respect du droit humanitaire international… Nous sommes satisfaits parce qu’ils se sont engagés à répercuter à leur tour les messages reçus sur le terrain », a déclaré Bertin Ory, responsable du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme de la MONUSCO à Bunia, un des formateurs.

Aider à éradiquer les forces négatives…

La Monusco a réitéré son engagement à apporter aux forces de défense congolaises l’appui nécessaire pour venir à bout des groupes armés en Ituri, comme le lui recommande le Conseil de sécurité de l’ONU.

« La MONUSCO est et sera toujours prête à aider avec toutes sortes de formations souhaitées ; nous serons toujours prêts et à vos côtés pour faire plus de formations pour améliorer vos compétences afin de vous permettre de détruire ces forces négatives qui se sont installées sur le sol congolais. C’est pour cela que la MONUSCO et la communauté internationale sont ici. Les vainqueurs de cette bataille, ce sera vous, qui allez détruire ces forces négatives », a ainsi déclaré le chef des casques bleus de la Mission onusienne, le général Afonso Da Costa, venu spécialement de Goma pour la circonstance.

Ces éléments des forces de défense congolaises seront maintenant déployés sur le terrain dans le cadre des opérations liées à l’état de siège dans cette province où plusieurs groupes armés locaux et étrangers demeurent actifs.