Nord-Kivu : une nouvelle base à Eringeti pour mieux protéger les civils

La base de Eringeti est à présent opérationnelle avec les casques bleus sud-africains dont la mission est de veiller à la protection des civils. Photo MONUSCO / Koumbo Sy

15 fév 2022

Nord-Kivu : une nouvelle base à Eringeti pour mieux protéger les civils

Sy Koumbo S. Gali

Une mission conjointe constituée de représentants des sections Droits de l’Homme, Affaires civiles, Communication Stratégique et Information Publique et des unités membres du bureau d’appui à la Mission s’est rendue samedi 12 février à Eringeti, dans le groupement Bambuba-Kisiki, à 60 km au nord de la ville de Beni. L’objectif, selon le chef de bureau adjoint de la Monusco Beni-Butembo-Lubero qui a conduit la délégation, est de « remercier les chefs locaux et les populations qui ont accepté de mettre à la disposition de la Monusco un terrain pour la construction de sa nouvelle base, encourager le contingent sud-africain récemment installé dans sa mission de protection des civils et échanger avec les populations pour évaluer la situation sécuritaire et réfléchir avec elles à un mécanisme dédié pour une protection adéquate ».

L’agglomération de Eringeti a bénéficié pendant un moment d’un calme relatif qui a permis aux populations, longtemps en déplacement, de regagner leurs maisons et de reprendre une vie plus ou moins normale. Cependant, depuis la fin de l’année 2021, avec les opérations militaires en cours, les rebelles ADF en difficulté s’attaquent aux civils isolés lors de leur fuite, poussant ainsi de nouveau les populations à aller se réfugier dans des zones jugées plus sûres. La problématique sécuritaire dans la région avait déjà poussé la Monusco à prendre les devants en projetant l’ouverture d’une base dans cette zone il y a quelques mois. Aujourd’hui, la base de Eringeti est opérationnelle et ce sont les casques bleus sud-africains qui ont reçu pour mission de veiller à la protection des civils, conformément au mandat de la Monusco. Tous disent avoir reçu un accueil chaleureux de la part de la population et des chefs locaux « qui collaborent sans problème avec eux », a souligné le major Chochoe, commandant de la base.

Pour les populations, représentées par la société-civile, malgré quelques conflits inter-communautaires dont le soubassement reste l’insécurité et le chômage qui pousse les jeunes à adhérer aux groupe armés, l’espoir est permis avec la présence de la Monusco. C’est du moins ce qu’a indiqué le président de la jeunesse de Bambuba-Kisiki, Germain Kakule Vutsarana : « La présence de la MONUSCO nous apporte de l’espoir et la façon dont nous collaborons aujourd’hui avec elle renforce encore la cohésion entre nous et cette base. Nous voulons que la MONUSCO puisse redoubler d’efforts pour aider à renforcer la sécurité dans la zone », a-t-il souligné. Le chef de bureau adjoint, Abdourahamane Ganda, a clairement indiqué à propos des préoccupations soulevées « que le dispositif sécuritaire mis en place à travers cette nouvelle base va sans aucun doute aider à améliorer la situation ».