Ban Ki-moon encouragé par l’arrestation du « lieutenant-colonel » Mayele

7 oct 2010

Ban Ki-moon encouragé par l’arrestation du « lieutenant-colonel » Mayele

New York/Kinshasa, 6 octobre 2010 - Le Secrétaire général de l'ONU a tenu aujourd'hui, au siège de l'Organisation, sa conférence de presse mensuelle au cours de laquelle il est revenu sur le rapport « mapping » concernant la République démocratique du Congo (RDC). Au même moment, sa Représentante spéciale pour les violences sexuelles dans les conflits, Margot Wallstrom, achevait une mission de huit jours en RDC, où elle s'est entre autres rendue à l'Est pour le suivi de cette question.

Ban Ki-moon a rejeté d'emblée les allégations selon lesquelles le rapport « mapping » sur les graves violations des droits de l'homme perpétrées entre 1993 et 2003 en RDC aurait été édulcoré. « Aucun accord n'a été conclu pour sauver la face d'un quelconque pays contributeur de troupes ».

Insistant sur l'indépendance de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, auteur; le Secrétaire général a aussi insisté pour que les responsables de ces crimes et leurs dirigeants soient arrêtés et inculpés pour crimes contre l'humanité, par des « tribunaux nationaux ou internationaux ».

« C'est un bon exemple de coopération entre les autorités congolaises et la MONUSCO »

La veille, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) avait annoncé l'arrestation du « lieutenant-colonel » Mayele, appartenant au groupe Maï Maï Cheka dans la région de Walikale, ceci dans le cadre d'une action conjointe menée par la Brigade du nord Kivu de la MONUSCO et le Gouvernement de la RDC. Le « lieutenant-colonel » Mayele est suspecté d'être l'un des commanditaires des viols massifs et autres violations des droits de 'homme qui ont été commis entre le 30 juillet et le 2 août 2010 au Nord-Kivu.

Ces actes auraient été commis par une coalition d'environ 200 éléments de Maï Maï Cheka, des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ainsi que des éléments du Colonel Emmanuel Nsengiyumva, ancien FARDC et ex-CNDP sur au moins 303 civils, parmi lesquelles 235 femmes, 13 hommes, 52 filles et 3 garçons, selon le rapport préliminaire de la mission d'enquête du bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH).

Ban Ki-moon s'est dit « encouragé » par l'arrestation de Mayele. C'est un bon exemple de coopération entre les autorités congolaises et la MONUSCO, a-t-il considéré.

Sur l'action de la Mission, il faut être « réaliste », a commenté le Secrétaire général, en disant: « le pays est trop grand, les Casques bleus trop peu nombreux et les ressources trop limitées ». Dans ce contexte, la MONUSCO est en train de renforcer le système d'alerte pour la protection des civils.

« La violence sexuelle est l'un des plus grands obstacles à la paix en RDC. Si elle reste incontrôlée, elle pourrait détruire le tissu social du pays », a-t-il reconnu, en paraphrasant son Envoyée spéciale, Margot Wallstrom.

Fin de la mission de Margot Wallstrom en RDC

Mme Wallstrom, qui est sa Représentante spéciale en charge des questions de violences sexuelles dans les conflits armés, a clôturé le même jour sa visite en RDC. Depuis le 28 septembre, elle s'était rendu à Kinshasa et à l'est du pays, notamment à Bunia, à Bukavu, à Goma, à Walikale et à Kitchanga, pour faire l'état des lieux de la situation des violences sexuelles dans ces régions.

Avant de repartir pour New York, Mme Wallstrom a tenu ce jour une conférence de presse au quartier général de la MONUSCO à Kinshasa, où elle a également accueilli l'arrestation du « lieutenant-colonel » Mayele comme « une bonne nouvelle pour toute la population congolaise », car « il s'agit d'un signal clair que les violences sexuelles ne sont pas acceptables ». « On a commencé à mettre fin à l'impunité » a-t-elle conclu.

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