CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 12 DECEMBRE 2012

12 déc 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 12 DECEMBRE 2012


Madnodje Mounoubai:
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

ï§ Activités des Responsables de la MONUSCO
ï§ Activités des Composantes de la MONUSCO
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire

Activités des Responsables de la MONUSCO
Suite au retrait du M23 le 1 décembre et à la remise en place de la Police Nationale Congolaise (PNC) quelques jours auparavant, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Chargé de l'Etat de droit a.i, Abdallah Wafy, accompagné d'une forte délégation composée des responsables des sections Pénitentiaire, droits de l'Homme, Protection de l'Enfant et Appui à la Justice, a effectué une visite à Goma, du mardi 4 au samedi 8 décembre, dans le cadre de l'évaluation de la situation sécuritaire et de la remise en place de la chaine pénale.
Au cours de cette visite, Abdallah Wafy a eu des séances de travail avec l'ensemble des acteurs intervenant en amont dans la chaine pénale (la PNC, les responsables militaires de la MONUSCO, les autorités locales, les humanitaires, les ONG et la presse internationale). Au cours des différents échanges, le Représentant spécial adjoint a.i, a exhorté les uns et les autres à travailler en synergie, afin de relever le double défi humanitaire et sécuritaire.
Activités des Composantes de la MONUSCO

Droits de l'Homme :
Le 6 décembre 2012, la proposition de loi organique instituant la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) en République démocratique du Congo a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale, après avoir été entérinée par le Sénat le 5 décembre. La version du texte, soumise à examen, est celle issue des travaux de la Commission mixte paritaire composée de représentants de l'Assemblée nationale et du Sénat, le 30 novembre 2012. La proposition de loi doit encore être promulguée par le Président de la République. Etant donné qu'il s'agit d'une loi organique, ce dernier devra la déférer à la Cour constitutionnelle pour un contrôle de constitutionnalité avant promulgation.

Le 10 décembre 2012, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) a organisé une série d'activités, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme marquant aussi le 64ième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le thème de cette année est « L'inclusion et le droit de participer à la vie publique ». Plusieurs activités ont été organisées au niveau national et provincial, y compris la diffusion de programmes de radio et de télévision. A Kinshasa, le Ministère de la Justice et des Droits Humains a organisé, en collaboration avec le BCNUDH, une cérémonie officielle à la salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères. Plusieurs représentants du gouvernement, du parlement, du corps diplomatique, de la Société civile et de la MONUSCO ont assisté à la cérémonie au cours de laquelle ont été notamment lus les messages du Secrétaire général des Nations Unies et de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
Activités de l'Equipe-Pays
Développement
FAO :
Ecoles pratiques d'agriculture et de vie et VIH/sida
Comment se mobiliser pour résoudre les problèmes liés au VIH/sida et aux inégalités de genre dans les communautés rurales ? La question était au cœur d'une journée porte ouverte organisée le 4 décembre dernier à Mangina, dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) en partenariat avec «Hope In Action».
Plus de 200 femmes victimes de violences sexuelles, orphelins et autres enfants vulnérables, bénéficiaires des écoles pratiques d'agriculture et de vie, ont partagé leurs expériences et expliqué comment l'approche de ces écoles qui, à la fois, transmettent un savoir-faire agricole et inculquent des aptitudes à la vie, leur a permis d'améliorer durablement leurs moyens d'existence et d'adopter des attitudes progressistes, notamment en matière d'égalité entre les sexes.
Cette activité, qui s'inscrit dans le cadre du projet régional « Adresser la problématique du VIH et des inégalités de genre par une réponse de sécurité alimentaire et de nutrition en Afrique Centrale et de l'Est », sur un financement de la Suède, va se poursuivre avec la tenue d'une seconde journée porte ouverte, le 20 décembre 2012, à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.
Depuis 2011, la FAO a mis en place 24 écoles pratiques d'agriculture et de vie pour adultes, auxquelles s'ajoutent 8 autres écoles destinées aux jeunes dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. C'est une méthodologie simple qui enseigne les techniques d'agriculture aux enfants et aux jeunes gens et adultes vulnérables, afin qu'ils soient en mesure de subvenir à leurs propres besoins. L'un des objectifs est de contribuer à atténuer les effets du VIH/sida sur la sécurité alimentaire, le système nutritionnel, l'agriculture et les moyens d'existence en milieu rural.
Humanitaire

Le Coordonnateur humanitaire du Système des Nations Unies, Moustapha Soumaré, a conduit le 8 décembre dernier, une délégation des humanitaires au camp de Mugunga III (Nord-Kivu). M. Moustapha Soumaré a visité dernier le camp de Mugunga III, la première visite humanitaire de haut niveau, après la réouverture de l'aéroport de Goma deux jours auparavant. A la tête d'une délégation des agences humanitaires des Nations Unies, M. Soumaré a échangé avec les personnes déplacées et les organisations humanitaires sur l'aide en cours et les défis qui persistent notamment en termes de protection des civils. Cette visite est intervenue quelques jours après le pillage du camp par des hommes armés. 24 heures après la visite, ce sont les habitants vivant à proximité du camp de faire les frais de l'insécurité qui sévit dans la région de Goma.
Ainsi, les 9 et 10 décembre, une poignée de maisons a été agressée par des hommes armés. Malgré l'accalmie constatée sur le front, la situation sécuritaire demeure précaire. C'est dans ce climat délétère, que les travailleurs humanitaires profitent de l'accalmie pour apporter plus d'aide aux personnes touchées. M. Soumaré a effectué sa visite en y acheminant un cargo de lait thérapeutique et de médicaments.
Situation militaire
Une accalmie rassurante a été observée la semaine dernière à l'Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC), où aucun incident significatif n'a été rapporté.
En Province Orientale, l'environnement sécuritaire est jugé instable voire imprévisible, particulièrement dans la région de Duru-Kpaika-Nambia, où une recrudescence d'activités des groupes armés a été observée durant la semaine écoulée. A cet effet, le bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO a déployé un poste opérationnel à Kpaika, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire, contrôler la zone et protéger les populations civiles.
L'opération conjointe MONUSCO-FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) « Bienvenue à la paix » menée dans la région de Dungu, se poursuit normalement.
Les postes opérationnels de Duru, Faradje et Bangadi ont escorté des Observateurs Militaires de la Force onusienne à Yakuluku, aux ponts Utua et Yampa, engagés dans la campagne de sensibilisation visant à la reddition volontaire des éléments armés, notamment ceux de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), encore présents dans le secteur.
En Ituri, la Force de la MONUSCO mène des patrouilles de sensibilisation dans la ville de Bunia, afin de prévenir toute manifestation susceptible de compromettre la sécurité des populations locales, ainsi que celle du personnel des Nations Unies.
Le 6 décembre 2012, une patrouille motorisée de la MONUSCO a été rapidement déployée à Boga, dans le but de dominer la zone, de rassurer et protéger les populations locales, suite aux accrochages qui ont eu lieu durant la nuit dans cette localité, entre les miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI), et des éléments armés non identifiés.
Du 8 au 10 décembre 2012, la Force de la MONUSCO a déployé un poste opérationnel dans la localité de Mambasa, dans le but de rassurer et protéger les populations civiles, suite à l'incursion d'éléments Mayi-Mayi dans les zones minières situées le long de l'axe Mayano-Teturi, à 41 kilomètres au Sud de Mambasa, durant laquelle des pillages, tueries et actes de banditisme ont été rapportés.
Le 10 décembre 2012, une patrouille motorisée du poste opérationnel de la MONUSCO de Bukiringi rapidement déployée au centre commercial de cette localité, a assuré efficacement la protection des populations civiles fuyant les combats ayant opposé les miliciens du FRPI aux troupes FARDC à Metego, localité située à 3 kilomètres au Sud de Bukiringi ; au cours desquels quatre (04) miliciens furent tués. Soixante (60) familles ont pu ainsi rejoindre leurs domiciles.
En dépit du retrait du M23 de la ville de Goma et de la localité de Sake, la situation sécuritaire demeure tendue au Nord-Kivu.
Les rapports ont signalé la semaine dernière que les éléments du M23 ne se sont pas retirés à 20 kilomètres de Goma, conformément aux accords de Kampala, mais plutôt sur les collines de Munigi, à Kibati et à Kibumba.
La Force de la MONUSCO poursuit son mandat de protection des populations civiles, et assure également la protection du personnel et des installations des Nations Unies.
Dans le cadre de l'opération « Wide Awake » (Réveil total), le Plan de Protection Interne de la ville de Goma a été activé et les Forces de Réaction Rapide de la MONUSCO patrouillent sans relâche dans la capitale provinciale, particulièrement autour de sites importants, afin de prévenir et d'interdire tout incident négatif.
L'observation aérienne se poursuit aussi dans la conduite de l'opération unilatérale « Blue Eagle » (Aigle bleu), matérialisée par les patrouilles de reconnaissance aérienne de longue portée au-dessus de plusieurs localités, notamment Goma et environs, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire, et dissuader les activités des groupes armés.
Les troupes d'intervention rapide de la MONUSCO ont été notamment déployées dans les sites ci-après: le camp des déplacés de Mugunga, les stations de carburant, le dépôt ''ESKO'', le quartier général de la MONUSCO, le quartier général de l'EI, les installations du Programme Alimentaire Mondial (PAM), le Mont Goma, la Banque Africaine et la Banque Internationale de Crédit (BIC).
Les FARDC continuent de mener des opérations contre les Mayi-Mayi Cheka, dont quelques éléments se sont repliés vers Pinga, suite à leur défaite face aux Forces gouvernementales à Kalembe et Kashuga, ayant causé la mort du ''Colonel'' mutin Bata.
Le 3 décembre 2012, la Force de la MONUSCO a appréhendé six (06) éléments du M23 à l'aéroport de Goma, et les a remis au Mécanisme Conjoint de Vérification pour leur prise en compte.
Le même jour, les Chefs d'Etat-major des armées de la RDC, du Rwanda et de l'Ouganda se sont réunis à Goma, en vue d'examiner les voies et moyens de mise en œuvre des décisions contenues dans les Accords de Kampala.
Le 5 décembre 2012, au cours d'une cérémonie officielle, le maire de Goma a présenté à la Force de la MONUSCO un mémorandum rédigé par les habitants de Kanyabayonga, dans lequel ils expriment leur gratitude à la MONUSCO pour les efforts consentis en vue de la restauration de la paix à Goma.
Le même jour, les vols civils et militaires de la MONUSCO en provenance ou à destination de l'aéroport de Goma ont repris sans obstacle.
Le 7 décembre 2012, des éléments Mayi-Mayi qui voulaient récupérer des armes, ont attaqué le camp des FARDC de Kisaka, situé à 112 kilomètres au Sud-est de Butembo, dans le territoire de Lubero. Les Quatre (04) assaillants ont été tués, et une importante quantité d'armes saisie.
Le même jour, plusieurs habitants de Kanyaruchinya, Kibati et Mutaho ont fui vers Goma à cause de l'insécurité provoquée par la présence massive d'éléments du M23 positionnés sur les collines de Munigi et l'occupation de leurs maisons par les mutins. Ces rebelles perçoivent également des taxes auprès des véhicules et motocyclettes circulant sur l'axe Goma-Munigi.
A la même période, des hommes armés surpris en pleine tentative de cambriolage dans les installations de la société Congo Chine Telecom (CCT), ont ouvert le feu sur le Docteur Komlan des Nations Unies dont la résidence jouxte cette entreprise. Blessé au visage par les éclats de verre du pare-brise, il a été immédiatement évacué vers l'hôpital de niveau 3 de Goma. Sa vie est hors de danger. Toutefois, les malfrats ont emporté trois mille (3000) dollars US de la CCT.
Le 10 décembre 2012, les troupes du service du Génie Sud-africain de la MONUSCO ont lancé l'opération « Formidable » (Formidable), en renforçant les mesures de sécurité et les lignes de défense autour du périmètre de l'aéroport de Goma.
Au chapitre des redditions dans cette province, le 9 décembre 2012, deux (02) enfants associés aux groupes armés, âgés respectivement de 15 et 17 ans, recrutés en avril 2012 à Mushaki en territoire de Masisi, se sont rendus à la base de la MONUSCO de Munigi, et remis à la Section de la Protection de l'Enfant de la MONUSCO pour leur prise en compte. Le 10 décembre 2012, un (01) autre rebelle du M23 s'est rendu avec arme et munitions au poste opérationnel temporaire de la MONUSCO de Rugari.
Quoique volatile et imprévisible au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est restée sous contrôle de la Force de la MONUSCO et des FARDC durant la semaine écoulée.
L'opération conjointe MONUSCO-FARDC dénommée « Jenga usalama » (Consolider la paix) se poursuit normalement et continue de bénéficier du soutien du 2ème bataillon Pakistanais de la MONUSCO, qui a déployé à ce jour un (01) Poste de Commandement Conjoint, trois (03) Postes de Commandement Avancés, et vingt-trois (23) postes opérationnels à travers la province.
Quant à l'opération « Tahazari » (Alerte), menée conjointement par la MONUSCO et les FARDC au Nord, au Sud et à l'Est du territoire de Fizi ; elle continue d'exercer la pression sur les groupes armés, notamment les FDLR et les Mayi Mayi Yakutumba ; avec le soutien actif du 3ème bataillon Pakistanais qui a déployé à ce jour un (01) Poste de Commandement Conjoint, trois (03) Postes de Commandement Avancés, et trente-sept (37) postes opérationnels à travers la province.
Le poste opérationnel déployé le 2 novembre 2012 par les Forces Spéciales Egyptiennes de la Force de la MONUSCO à Numbi, situé à 18 kilomètres au Sud-ouest de Minova, continue de soutenir sans répit les opérations héliportées dans la région, et de protéger les populations civiles, par la conduite de patrouilles intensives.
La compagnie Uruguayenne de Patrouille Navale de la MONUSCO (URPAC), mène sur le lac Kivu des patrouilles intensives dans le but de contrôler les voies d'accès menant à la province du Sud-Kivu.
Le 3 décembre 2012, la compagnie Uruguayenne de Patrouille Navale de la MONUSCO (URPAC), et la Force Navale des FARDC ont dans le cadre de l'opération conjointe « Jenga usalama » (Consolider la paix), établi un (01) poste opérationnel à Muhuma, situé au Sud de l'île d'Idjwi, Des patrouilles intensives sont menées à partir de cette base, dans le but de dissuader toute incursion d'éléments armés, notamment le M23, à Bukavu et au Sud-Kivu, ainsi que de contrôler cet espace navigable.
Le 8 décembre 2012, le 1er bataillon Pakistanais de la MONUSCO a gracieusement distribué des denrées alimentaires et des vêtements à mille deux cents soixante-quinze (1275) déplacés du camp Saio, situé à 8 kilomètres de Bukavu. Ces marques de générosité ont été fortement appréciées par les bénéficiaires. D'autres denrées alimentaires ont été distribuées le même jour à deux cents quatre-vingts dix-huit (298) familles déplacées des FARDC de la 8ème Région Militaire, au camp Nyamuniyuni, situé à 16 kilomètres au sud-est d'Adikivu.
Au chapitre des redditions dans la province, les 3, 6, 8 et 9 décembre 2012, deux (02) combattants FDLR se sont rendus sans arme aux postes opérationnels de la MONUSCO de Sange, et de Minova ; tandis que, le ''Colonel'' Mayi-Mayi Mukelenge quant à lui, s'est rendu avec quatre (04) éléments auprès des troupes FARDC à Baraka, dans le territoire de Fizi. Quatre-vingts six autres (86) éléments Mayi-Mayi Mayele se sont aussi rendus aux troupes gouvernementales accompagnés de onze (11) membres de leurs familles, avec cinquante (50) armes AK-47 à Lusambo, dans le territoire de Fizi.
L'environnement sécuritaire de la province de Katanga est demeuré relativement calme la semaine dernière.