CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 6 MARS 2013

6 mar 2013

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 6 MARS 2013

Toure Penangnini : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

  • Activités des Composantes de la MONUSCO
  • Activités de l'Equipe-Pays
  • Situation militaire
Hier, mardi 5 mars 2013, au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général, Ban Ki-moon a présenté devant le Conseil de Sécurité, son rapport spécial sur la situation en République démocratique du Congo.
Tout en insistant sur les souffrances causées par les activités des groupes armés (en particulier par le M23) dans l'Est du pays, le Secrétaire général a noté qu'une solution à la crise est à la portée de la Communauté internationale. Cette solution, doit être politique, globale et doit s'attaquer aux causes structurelles de l'instabilité en RDC.
Ban Ki-moon a salué la signature par onze pays à Addis Abeba le 24 février, de l'Accord-cadre régional. Il a aussi appelé le Conseil de sécurité à autoriser le déploiement au sein de la MONUSCO d'une Brigade d'intervention qui luttera contre les groupes armées.
Suite au rapport du Secrétaire général, le Conseil de Sécurité a entamé des consultations sur la situation dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Par ailleurs, s
uite à l'accident d'avion de la Compagnie africaine d'Aviation (CAA) survenu lundi 4 mars en fin d'après-midi dans un quartier résidentiel de la ville de Goma, la MONUSCO a apporté son appui logistique, en dépêchant notamment des éléments de l'Unité de police constituée (FPU) et de la Brigade du Nord-Kivu, ainsi que des sapeurs pompiers, des ambulances et des médecins, pour aider les équipes de secouristes sur les lieux. Un cordon sécuritaire a été établi toute la nuit afin de tenir à distance les badauds venus très nombreux.
Pour rappel, c'est en amorçant sa descente vers l'aéroport de Goma que cet avion s'est écrasé dans une cour non loin des locaux de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Activités des Composantes de la MONUSCO
Genre :
La Journée internationale de la Femme (JIF) sera célébrée le vendredi 8 mars prochain. Pour l'Edition 2013, le thème international retenu est : « Une promesse est une promesse : il est temps de passer à l'action pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes ». Au plan national, le thème sera : « Ensemble contre la guerre et les violences faites aux femmes et aux filles, en consolidant la Paix et la Justice en RDC».
La MONUSCO, pour sa part, commémorera cette journée le 11 mars 2013, sous le signe de la « Solidarité avec les victimes de violences sexuelles et autres formes de violences basées sur le genre".
Le Bureau Genre de la MONUSCO annonce la tenue de la 5ème édition de la Foire de L'Entreprenariat Féminin (FEF) qui se tiendra du 23 au 30 mars au Village de la Francophonie, au Stade des Martyrs. Elle est organisée par le Ministère du Genre, de la Famille et de L'Enfant en collaboration avec le Système des Nations Unies et les partenaires de la Société civile. Cette foire à laquelle ont pris part plus de 30.000 personnes depuis sa première édition vise trois objectifs principaux, à savoir : a) la validation du travail des femmes à travers les expositions ; b) le renforcement des capacités des femmes et des filles dans tous les domaines, y compris la gestions des petites entreprises ; et c) l'organisation de conférences-débats pour enrichir les connaissances des femmes et des autres participants sur le lien qui existe entre la réhabilitation socio-économique des femmes, la consolidation de la paix, et la reconstruction nationale.
Affaires civiles :
Du 26 au 28 février 2013, la Section des Affaires civiles a appuyé le Ministère de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières (MISDAC) à organiser l'atelier de pré validation du guide de l'agent Territorial. Pour la première fois depuis l'indépendance du pays, les Agents territoriaux vont bénéficier d'une formation harmonisée.
Au Total près de 50 personnes ont pris part à cet atelier, notamment des experts du Ministère de l'Intérieur, de celui de la Fonction Publique, du Secrétariat national pour le Renforcement des Capacités (SENAREC), des Sections substantives de la MONUSCO (Ressources humaines, Division des Affaires politiques), du PNUD/Unité Gouvernance et de la Coopération Britannique/ Redevabilité du Secteur de la Sécurité et Reforme de la Police (DFID/SSAPR).
Durant deux jours, les participants ont parcouru le premier le guide de l'Agent Territorial. Un bref aperçu de l'économie du guide a été présenté à l'auditoire, suivi d'un débat général sur l'opportunité d'un tel document, la méthodologie utilisée, l'implication de provinces et des agents territoriaux en fonction, et ont enfin procédé aux enrichissements du guide chapitre par chapitre.
Le troisième jour a été consacré à l'examen des suggestions et leur intégration dans le guide. Les experts du ministère ont commencé à consolider les enrichissements dans le guide en fonction des suggestions formulées. Les travaux se poursuivront au niveau du ministère.
Activités de l'Equipe-pays
UNICEF :
Selon l'UNICEF, plus d'un enfant sur quatre ne fréquente pas l'école en RDC
Dans un rapport rendu public le 27 février 2013 à Kinshasa, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), indique qu'en RDC plus d'un enfant sur quatre ne fréquente pas l'école, soit 7,4 millions d'enfants en âge de scolarité entre 5 et17 ans.
Le rapport a été validé par le Ministre congolais de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), Maker Mwangu et de la Représentante de l'UNICEF, Mme Barbara Bentein. Parmi ces enfants, près de la moitié sont en âge de fréquenter l'école primaire, et l'autre moitié ne commence pas l'école à six ans.
Pour l'UNICEF, l'entrée tardive des enfants à l'école est notamment liée aux aspects suivants : l'éloignement des écoles par rapport à certaines localités ; l'insécurité qui sévit dans certaines régions ; et le coût élevé de la scolarisation.
Le rapport relève que les enfants, qui entrent tardivement à l'école, sont plus exposés à l'échec scolaire ou à des résultats médiocres. La majorité de ces enfants, soit 3,9 millions (53%) sont des filles, l'écart par rapport au nombre de garçons étant encore plus important au secondaire qu'au primaire. En outre, le rapport souligne que le nombre d'enfants en dehors du système scolaire en milieu rural est trois fois plus élevé qu'en milieu urbain.
Le rapport note que la province du Katanga compte le plus grand nombre d'enfants en dehors de l'école, avec plus de 1,3 millions enfants.
Pour l'UNICEF, les performances négatives présentées dans le rapport cité s'expliquent également par : le sous-financement du secteur éducatif ; la faible capacité d'accueil des écoles ; les faibles revenus et le faible niveau d'instruction des parents ; et le mariage précoce des filles ainsi que le travail des enfants dans les secteurs agricole et minier.
Signalons que l'étude dont les résultats viennent d'être validés et présentés au public, a été conduite par l'Institut supérieur des sciences de la population de l'Université de Ouagadougou (ISSP/UO), pour le compte du ministère de l'EPSP, avec les appuis technique et financier de l'UNICEF et du Département britannique pour le Développement International (DFID), ainsi que l'appui scientifique de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
ONU FEMMES :
En marge de la Journée internationale de la femme qui sera célébrée le 8 mars, ONU Femmes lance une chanson intitulée "ONE Woman", composition de 25 artistes du monde entier, à travers 20, pays pour prôner le changement et célébrer les actes de courage et la détermination des femmes ordinaires qui contribuent au développement de leurs pays et communauté d'une manière extrêmement positive.
Les paroles de la chanson sont inspirées d'histoires de femmes ayant bénéficié du soutien de l'ONU Femmes.
ONU Femmes est l'organisation des Nations Unies chargée de faire progresser l'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes dans le monde entier.
Humanitaire
PAM :
Le PAM a héliporté grâce à ECHO, le samedi 2 mars et le mardi 5 mars à Kitshanga, 6 tonnes de biscuits énergétiques pour répondre aux besoins alimentaires urgents de 4 000 personnes qui ont fui les combats qui opposent les FARDC aux miliciens d'APCLS. Le nombre de bénéficiaires pourrait augmenter.
En outre, dans le cadre de l'assistance d'urgence aux réfugiés centrafricains à Mobayi Mbongo dans la province de l'Equateur, le PAM a acheminé à Gbadolite cette semaine 175 tonnes de vivres constituées de farine de maïs, de légumineuses, d'huile végétale et de sel iodé pour nourrir 22 000 réfugiés avec une ration de 15 jours. Le PAM et l'UNHCR prépare un communiqué de presse conjoint qui sera publié à la fin de cette semaine.
Enfin, plus de 16 300 personnes déplacées du camp de Mugunga 3 vont recevoir dès cette semaine de l'aide alimentaire, composée de céréale (maïs), de petits pois, de l'huile végétale et de sel iodé. La distribution commence ce mercredi 6 mars, en partenariat avec l'ONG World Vision. Plus 146 tonnes de nourriture sont prévues pour couvrir les besoins des bénéficiaires pendant 15 jours.
Situation militaire
A l'analyse, l'environnement sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo, durant la semaine écoulée, dépeint une situation jugée calme dans cette partie du pays.
En Province Orientale, la situation sécuritaire quoique stable, a toutefois été jugée tendue dans le territoire d'Ango, suite à la recrudescence d'activités des éléments résiduels de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), mais aussi de celles des éleveurs Mbororo dans les localités de Digba, Dikuma et Gwane.
En Ituri, les tensions persistent entre les communautés Hema et Ngiti, suite à la récurrence des vols de bétail commis dans les localités situées au Sud du territoire d'Irumu, notamment à Bukiringi et Aveba.
Le 25 février 2013, un (01) ''Capitaine'' dénommé Souverene, et deux (02) éléments de la milice du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI), ont été tués lors d'accrochages avec un groupe armé non identifié à Borasi, situé à 26 kilomètres au Sud-est de Bukiringi.
Le 28 février 2013, des sources locales ont rapporté des accrochages entre les FARDC et les miliciens du FRPI dans la région de Singo II, au village Fitchama, situé à 45 kilomètres au Nord-est de Marabo. Deux (02) miliciens FRPI ont été tués et une (01) arme récupérée. Des patrouilles conjointes MONUSCO-FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) ont été déployées dans la région, dans le but de dissuader les activités des miliciens, et de protéger les populations civiles.
Le 1er mars 2013, quatre (04) miliciens du FRPI ont été tués par les FARDC, lors d'une tentative du vol de bétail à Ngazo, situé à 18 kilomètres au Nord-est de Marabo. Les troupes gouvernementales ont repoussé les assaillants jusqu'à Medu, situé à 24 kilomètres au Sud-est de Marabo.
Le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Marabo a déployé une patrouille robuste dans la région, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire, de dissuader toute activité des groupes armés, de dominer la zone, et de protéger les populations civiles.
La situation sécuritaire au Nord-Kivu a été dominée par des divisions au sein du M23, ayant poussé ses éléments armés à se retirer de plusieurs positions occupées depuis juillet 2012.
Les troupes du M23, regroupées au sein de deux factions antagonistes, l'une dirigée par Sultani Makenga et l'autre par Bosco Ntaganda, s'affrontent dans les régions de Kibumba et dans les collines de Runyoni.
Le niveau d'alerte relative à la menace sécuritaire sur la ville de Goma reste moyen. Toutefois, la Force de la MONUSCO continue de déployer des patrouilles d'intervention rapide à l'intérieur et autour de la ville, dans le but de dissuader toute activité des groupes armés, notamment le M23, et de protéger les populations civiles.
Des groupes armés ont occupé des positions situées autour de la localité de Rutshuru, suite au retrait des éléments du M23 de la région.
Le 24 février 2013, des combats opposant les troupes loyales à Sultani Makenga et celles de Bosco Ntaganda, se sont déroulés dans la localité de Rutshuru.
Le 27 février 2013, le 3ème bataillon Indien de la MONUSCO a établi un camp médical dans la localité de Kingi au profit des habitants de la région, et prodigué à titre bénévole, des soins médicaux aux patients souffrant de pathologies diverses. Les autorités et les populations locales ont fortement apprécié cette action de la MONUSCO visant à assurer le bien-être des populations locales.
Du 27 février au 4 mars 2013, des combats se sont poursuivis entre les FARDC et les éléments de l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) à Kitchanga.
Soixante-dix (70) civils blessés ont été admis à l'hôpital de Kitchanga. La Croix-Rouge et les Médecins Sans Frontières (MSF) ont reçu respectivement vingt-neuf (29) et douze (12) corps sans vie. Un (01) civil blessé a succombé à ses blessures, et approximativement cinquante (50) maisons ont été incendiées.
Des combats sporadiques se sont poursuivis le 1er mars 2013 autour de Kitchanga. Au moins quatre-vingts (80) personnes ont été tuées et approximativement cent (100) autres blessées lors des affrontements. Un (01) obus de mortier a percuté l'hôpital de Kitchanga et blessé cinquante-sept (57) personnes.
Les rebelles de l'APCLS regroupés entre Kitchanga et Lukweti ont repris le contrôle de la localité de Kitchanga le 3 mars 2012. Le 4 mars 2013 à 12h50, les FARDC, ont lancé une contre-offensive contre les insurgés en menant des combats extrêmement violents et intenses jusqu'à 15h00. A 16h30, les accrochages ont baissé d'intensité et les troupes gouvernementales ont repoussé les combattants APCLS au-delà des banlieues de Kitchanga, à 6 kilomètres dans la direction de Muhanga.
Ces combats ont provoqué le déplacement des populations vers Nyamitaba. Le nombre de personnes déplacées à l'intérieur de la base de la MONUSCO avoisine à ce jour cinq mille (5000) individus.
La Force de la MONUSCO a évacué, à partir des localités environnantes vers son poste opérationnel de Kitchanga, vingt (20) membres de différentes Organisations Non Gouvernementales (ONG) ; et escorté vers la localité de Sake, quinze (15) autres membres de la Police onusienne, d'Organisations Non Gouvernementales Internationales (ONGI) et de la magistrature.
Du 27 février 2013 au 5 mars 2013, la Force de la MONUSCO a évacué par hélicoptère cinquante-six (56) personnes grièvement blessées de Kitchanga vers Goma.
La MONUSCO a redéployé des troupes supplémentaires de Mushake vers Kitchanga, et lancé des patrouilles robustes et agressives dans la région, dans le but de dominer le terrain, de prévenir les violations des Droits de l'Homme ainsi que les meurtres ciblés, sécuriser la zone, et protéger les populations civiles.
La Force de la MONUSCO assiste les organisations humanitaires dans la fourniture d'aides d'urgence en faveur des populations locales.
Le 28 février 2013, des éléments du M23 pro-Sultani Makenga et pro-Bosco Ntaganda ont amorcé des mouvements vers les positions tenues par leurs dirigeants respectifs. Ils ont abandonné toutes leurs positions situées au Nord, notamment Mabenga, Kahunga, situés le long de l'axe Rutshuru-Rwindi et Kinyandoni, Nyongera, situés le long de l'axe Rutshuru-Nyamilima.
Des éléments Mayi-Mayi ont réoccupé les positions de Kahunga et incendié le camp du M23.
La Force de la MONUSCO a déployé ses patrouilles motorisées robustes le long des axes abandonnés par le M23, à partir de Kiwanja, Katale et Kiliminiyoka, dans le but de dissuader toute tentative de pil