ONU
Nations Unies Maintien de la paix
12 jan
2011
CONFERENCE DE PRESSE MONUSCO DU MERCREDI 12 JANVIER 2011
Madnodje Mounoubai: Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour, messieurs. Bonjour à nos auditeurs de la Radio Okapi qui nous suivent en direct. Au cours de cette conférence de presse, nous vous parlerons des points suivants:
- Activités des composantes de la MONUSCO
- Situation militaire
Avant de commencer, laissez-moi vous rappeler que c'est aujourd'hui 12 janvier que l'on commémore le premier anniversaire du séisme qui a eu lie en Haïti l'an passé. A cette occasion, les Nations unies organisent une cérémonie sur tous les sites pour commémorer ce triste anniversaire.
Tout le personnel de la MONUSCO et du Système des agences des Nations Unies en RDC observera, ce jour, à partir de 16h53 heure à la quelle s'est produit le séisme en Haïti, 47 secondes de silenceen mémoire de nos collègues qui ont péri dans le tremblement de terre.
A Kinshasa, une cérémonie aura lieu au quartier général de la MONUSCO en mémoire de ces victimes.
Activités des composantes de la MONUSCO
Droits de l'Homme
Du 8 au 10 janvier 2011, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH), accompagné par l'Inspecteur de l'Auditorat Militaire de Garnison d'Uvira et d'autres sections de la MONUSCO, s'est rendu à Fizi-Centre, chef lieu du territoire de Fizi, province du Sud-Kivu, afin d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme, dans la nuit du 1er et 2 janvier 2011.
Le bilan provisoire établi par le BCNUDH est de 13 femmes violées, dont une femme enceinte. Elles ont également été victimes de traitements cruels, inhumains ou dégradants, avec 19 autres personnes. Par ailleurs, 14 magasins ont été pillés. Dix soldats, dont un officier des FARDC, suspectés d'être parmi les auteurs de ces violations, sont détenus.
Division Electorale
Lancée depuis le 20 novembre 2010, l'opération de révision du fichier électoral se poursuit dans les 352 centres d'inscription de la province du Maniema, et prendra fin le 17 février 2011.
Une série de formations du personnel électoral se tient dans les 6 dernières provinces où la révision du fichier électoral sera organisée : Bandundu, Nord et Sud Kivu, Kasaï Oriental, Province Orientale, Equateur ainsi que dans la ville province de Kinshasa où elle sera complétée. Ces sessions de formation des Formateurs Electoraux Provinciaux (FEP) ont débuté la semaine dernière et prendront fin le 12 janvier et le 14 janvier pour la province de l'Equateur. Le déploiement des FEP s'effectuera entre le 14 et le 18 janvier vers les sites de formation des Formateurs Electoraux Territoriaux (FET).
La formation des FET devrait commencer le 19 janvier. L'opération de révision du fichier électoral dans ces 6 provinces débutera le 15 février. La formation des Membres des Centres d'Inscription (MCI) pour les provinces du Katanga et du Kasaï Occidental débutera le 15 janvier. L'accréditation des témoins des partis politiques, des observateurs nationaux et internationaux et des journalistes a démarré ce lundi 10 janvier. Elle s'achèvera le lundi 24 janvier. L'opération de révision du fichier électoral dans ces deux provinces débutera le 4 février.
Information publique
A Kinshasa, la Division de l'Information Publique a soutenu le Parlement national des Jeunes dans l'organisation du Dialogue national souverain des Jeunes de la RDC qui a regroupé du 5 au 8 janvier 2011 environ 300 jeunes délégués venus de toutes les provinces et de la diaspora. L'objectif était d'encourager ces jeunes à participer au" dialogue et à la compréhension mutuelle pour la paix, le progrès et le développement". Dans son message lu à l'assistance, le Représentant spécial du SG en RDC, Roger Meece, a exhorté les jeunes à jouer un rôle actif en vue de contribuer à l'avancement du pays dans la paix, la démocratie et le progrès. Il a aussi encouragé les participants à organiser des restitutions de ces assises de retour dans leurs lieux de résidence, afin d'intégrer davantage de jeunes au projet. La déclaration finale de ces assises vous sera remise à la fin de la Conférence.
UN Police
La Police MONUSCO poursuit ses missions d'assistance, de conseil technique et de renforcement des capacités de la Police Nationale Congolaise.
Dans le cadre de ses projets de formation, la Police MONUSCO/ secteur de GOMA, en collaboration étroite avec l'Inspection Provinciale de la PNC du Nord Kivu, a lancé, le 06 janvier 2011, une session de recyclage sur la sécurisation du processus électoral, au profit d'une centaine d'apprenants dont 3 femmes.
Sur un autre plan, la POLICE MONUSCO, dans le cadre de sa restructuration, vient de procéder à la fermeture de son secteur de Kikwit et au redéploiement de ses personnels vers d'autres provinces de l'Est.
Activités des Nations Unies
A l'Equateur, le bilan des activités des Nations Unies dans la Province au cours de l'année qui vient de s'écouler a été selon le Porte-parole des Nations Unies en Equateur largement positif. D'abord au plan des relations avec les autorités congolaises, 2010 a vu les relations entre les Nations Unies et les autorités provinces se normaliser puis se renforcer. Un « partenariat gagnant », qui a permis par exemple le retour de la paix à Dongo et le sud-Ubangui, Ce même partenariat a aussi permis la reprise de la Ville de Mbandaka qui était tombée pendant quelques heures aux mains des mêmes rebelles du MLIA.
Les Nations Unies (MONUSCO et Agences du système) ont dépensé en 2010 plusieurs dizaines de millions de dollars, pour l'éducation des enfants, la santé des populations ou encore pour consolider la Paix dans la province.
La MONUSCO, le PAM, l'UNFPA, le HCR, l'OMS, le PNUD, l'UNICEF et la FAO ont, chacun dans son domaine, mais de manière coordonnée, montré que les Nations Unies étaient bel et bien une famille, au service des populations de la province de l'Equateur.
Des efforts reconnus par le Gouverneur de Province. Cependant, de nombreux projets de développement et de consolidation de la paix entamés en 2010 vont se poursuivre en Equateur en 20111. Au rayon de ceux-ci, on cite entre autres, la réhabilitation des prisons de Gemena, de Gbadolite et de Lisala et la création d'une radio communautaire à Dongo.
Situation militaire
La situation sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo est restée relativement stable au cours du dernier semestre 2010. Suite à l'instabilité de la province de l'Equateur en fin 2009 et des incidents de Mbandaka en avril 2010, la Force de la MONUSCO et les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont consolidé leur dispositif dans le cadre de l'opération ''WESTERN THRUST''. Ce dispositif robuste et efficace a permis de restaurer la confiance des populations locales, de neutraliser la rébellion ENYELE et de favoriser le retour progressif de populations dans plusieurs zones affectées par le conflit. De plus, le centre de gravité de l'insurrection a été atteint, notamment par l'arrestation du leader Udjani et de son père Ibrahim Mangbama, leader spirituel.
A ce jour la situation est sous contrôle malgré la persistance de rumeurs de tentatives de réorganisation et de recrutement en République du Congo. Le dispositif de la Force de la MONUSCO inclut des forces aériennes et navales qui permettent à la fois d'assurer une meilleure protection des populations locales, mais aussi d'appuyer les missions humanitaires ainsi que le processus électoral.
En Province Orientale, l'année 2010 a été marquée par une recrudescence des activités de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), dans le triangle Bangadi-Duru-Doruma ; la Force de la MONUSCO et les FARDC ont poursuivi les opérations ''RUDIA 2'' et ''IRON STONE'', tout en mettant l'effort sur la protection des populations par une intensification des patrouilles conjointes, des escortes et des opérations ciblées. Les capacités opérationnelles de la LRA ont été fortement entamées du fait de l'intensification de ces opérations conjointes avec les FARDC qui ont permis de réduire l'espace de manœuvre de la LRA en République Démocratique du Congo (RDC). C'est ainsi que le nombre de victimes du fait de la LRA est passé de 2500 en 2009 à 500 en 2010.
En Ituri, en plus des opérations unilatérales FARDC contre les milices dans la vallée du Potopoto et de Zunguluka, la pression a été maintenue sur les milices des Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) et du Front Populaire pour la Justice au Congo (FPJC) qui seraient passées en mode de survie et dont le potentiel a été amoindri par les nombreux cas de reddition au cours de l'année 2010. Les principaux leaders, Charif Manda et Baraka, respectivement chef et commandant en second du FPJC, ont été arrêtés, affaiblissant de facto le leadership et le moral des miliciens.
La fin de l'année 2010 a aussi été marquée par les opérations spéciales conjointes ''RUDIA/ITURI UMBRELLA'' qui ont consisté en un déploiement important et préventif destinés à empêcher les exactions de grande envergure contre les populations dans les zones vulnérables de Niangara, Dungu, Faradje, Doruma. Des bases opérationnelles supplémentaires ont été installées et les patrouilles ont été multipliées, ce qui a permis de dissuader toute velléité de menace ou d'attaque à l'encontre des populations. Les patrouilles ont été intensifiées à partir de ces bases dans les zones sensibles et la présence a été accrue dans les écoles et églises dans le souci d'assurer aux populations une protection de proximité.
Le déploiement de la Force de la MONUSCO a été étendu au Bas-Uélé où une partie des forces de réserve Uruguayennes a été déployée à Ango dans le cadre de l'opération ''KIMIA NA LOMBANGO'' (Protection imminente). Enfin ces opérations ont surtout permis d'atténuer de façon sensible les tensions entre les communautés d'Aveba/Bukuringi et la MONUSCO.
Au Nord et au Sud-Kivu, la Force de la MONUSCO et les FARDC ont continué à mener des opérations conjointes contre les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). L'évaluation conjointe MONUSCO/FARDC de juillet 2010 à Kisangani avait permis de noter que les capacités opérationnelles des FDLR ont été réduites de 75 à 90 % et plus d'un millier de combattants FDLR ont été rapatriés au Rwanda.
Au cours du deuxième semestre 2010, la Force de la MONUSCO a expérimenté un nouveau style d'opérations du genre Opération ''SHOP WINDOW'', ''USALAMA WA UMMA'' à Luvungi (protection des populations), ''HATUA YA MAANA'' (pas décisif) au Nord-Kivu, ''PROTECTION SHIELD'' au Sud-Kivu. Il s'agissait d'adopter une posture dissuasive et robuste dont l'effet final recherché reste la protection des populations et la stabilisation et la consolidation de la paix en RDC. Ces opérations consistent, en un temps relativement court, à déployer en procédure d'urgence un nombre important d'unités pour stabiliser une zone vulnérable et protéger des populations affectées par les groupes armés. Toutes ces opérations ont été conduites en liaison étroite avec les FARDC.
Il est heureux de noter que les opérations dans les Kivus ont permis de faciliter le retour de personnes déplacées, notamment à Pinga et Kitchanga au Nord-Kivu, Fizi et Kalehe au Sud-Kivu, ainsi que l'ouverture des principaux axes routiers.
Les opérations ont néanmoins repoussé les FDLR et autres groupes armés vers des zones difficiles d'accès de Shabunda et de Walikale ou vers les provinces du Katanga et du Maniema dont la configuration du terrain favorise la conduite d'actions de guérilla. De plus, dans un souci de survie, les FDLR ont tissé des alliances d'opportunité et de circonstance avec quelques groupes armés, cela dans le but de continuer à profiter de l'exploitation illégale des ressources tout en évitant la confrontation directe avec les FARDC.
Dans le Grand Nord du Nord-Kivu, les FARDC ont continué tout au cours du deuxième semestre 2010 à mener des opérations contre l'Alliance des Forces Démocratiques (ADF). Plusieurs bases ADF ainsi que les quartiers généraux de Mwalika, Abbia et de Nadui ont été démantelés et récupérés par les FARDC. De plus, 64 combattants ADF ont été tués et le chef des opérations Rukwango a été tué.
La récente opération conjointe ''HATUA YA MAANA'' (pas décisif) qui a vu la participation de cinq bataillons FARDC et de 3 bataillons de la Force de la MONUSCO dans la zone à l'Ouest de Masisi a permis à ce jour de nettoyer la zone de Kimua/Ngenge, de tuer 12 combattants FDLR, de récupérer 08 armes et de détruire 22 postes.
Au Sud-Kivu, à la suite de l'opération ''PROTECTION SHIELD'' dans le triangle Fizi-Baraka et Minembwe, contre les FDLR, les Forces Nationales de Libération (FNL), les Forces Républicaines Fédéralistes (FRF), plusieurs cas de reddition de FDLR ont été signalés ainsi que des désertions, surtout pendant la période d'octobre à décembre 2010.
Les 15 opérations conjointes ''AMANI LEO'' lancées en mi-décembre 2010 ont, d'une part, chassé les FDLR de leurs principaux sanctuaires et, d'autre part, permis de les repousser loin de leurs habituelles sources de revenus tout en leur faisant subir de lourdes pertes. 42 FDLR ont été tués pendant ces opérations et plus d'une soixantaine de combattants et leurs familles se sont rendues. De plus, 9 camps ont été détruits et 19 armes AK-47 récupérées.
La situation sécuritaire dans le territoire de Shabunda est moins volatile suite au renforcement du dispositif FARDC et Force de la MONUSCO, ainsi que suite au déploiement d'urgence des Forces Spéciales Egyptiennes. Les FDLR ont néanmoins continué à mener des actions isolées de harcèlement et d'enlèvement temporaire d'individus, dans le territoire de Walungu et de Mwenga. Dans le même ordre d'idée, la réhabilitation par la MONUSCO de l'axe Tulinki-Mulamba et du pont à coté de Panzi a contribué à l'amélioration des conditions de vie des populations.
Dans le territoire de Fizi, le calme est revenu suite aux agitations observées cette semaine, consécutives aux allégations de viols à Fizi. Les autorités provinciales, les FARDC et la MONUSCO sont en train de conduire des investigations pour vérifier ces allégations et prendre les mesures appropriées. En attendant la conclusion de ces évaluations conjointes, la MONUSCO a déployé un détachement d'urgence et une base temporaire mobile tout en multipliant les patrouilles dans Fizi et ses environs.
Quant aux provinces de Katanga et de Maniema, la situation sécuritaire y est relativement stable malgré les infiltrations sporadiques de groupes armés fuyant la pression des opérations conjointes.
Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1374 patrouilles armées, y compris 388 patrouilles nocturnes, et fourni 65 escortes, pendant que 352 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.
