Goma : mobilisation accrue contre le recrutement d’enfants par les groupes armés au Nord-Kivu
La section Protection de l’enfant de la MONUSCO, en collaboration avec le Réseau des organisations de la société civile luttant contre le recrutement et l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés (ROSCCRESGA), a organisé le 16 octobre à Goma un atelier stratégique pour renforcer la lutte contre ces violations graves. L’initiative intervient dans un contexte de violence persistante dans l’est de la République démocratique du Congo, où l’enrôlement d’enfants par les groupes armés demeure alarmant.
La rencontre s’est tenue en format hybride, réunissant des participants à Goma et d’autres connectés depuis la salle de conférence de la MONUSCO à Beni. Une trentaine de représentants d’organisations de la société civile du Petit et du Grand Nord-Kivu, de différentes sections de la MONUSCO (Protection de l’enfant, Genre, DDR-S), d’agences des Nations Unies, du PDRC-S, du Groupe de travail technique conjoint sur les enfants et les conflits armés, ainsi que d’autres partenaires, y ont pris part.
Approche participative pour des résultats concrets
Les discussions ont fait ressortir une même inquiétude : le phénomène du recrutement d’enfants s’aggrave, nourri par les violences récurrentes dans la région. Le Nord-Kivu, comme d’autres provinces de l’est du pays, reste le théâtre de violations graves des droits de l’enfant : recrutement forcé, violences sexuelles, enlèvements, meurtres, mutilations et attaques contre les écoles.
Cet atelier préparatoire à une rencontre interprovinciale prévue à Beni fin octobre visait à partager les bonnes pratiques, identifier les défis rencontrés et actualiser la cartographie des groupes armés actifs dans la province.
Les échanges ont également porté sur la présence d’enfants associés aux groupes armés, les initiatives locales de prévention et de réponse, ainsi que sur les stratégies à mettre en œuvre dans un contexte de transition marqué par le désengagement progressif de la MONUSCO.

Un appui fort pour une transition durable
Un responsable de la section Protection de l’enfant de la MONUSCO, Mathieu Ndongo Koni, a salué l’engagement de la société civile : « Former les organisations à travailler avec impartialité et neutralité dans le domaine sensible de la protection des enfants est essentiel dans la perspective du retrait progressif de la MONUSCO ».
Il a également insisté sur la nécessité de renforcer les capacités locales malgré un contexte budgétaire difficile : « J’apprécie que cet atelier soit auto-financé par le Réseau des organisations de la société civile. Dans un contexte de suspension des subventions des grands bailleurs, il faut privilégier la prévention par la formation qui coûte moins cher mais reste néanmoins essentielle ».
Pour sa part, le directeur du Bureau pour le Volontariat au service de l’Enfance et de la Santé (BVES), Murabazi Namegabe, a salué l’appui constant de la Mission : « Je remercie la MONUSCO pour son accompagnement au développement qualitatif des organisations intervenant dans la protection de l’enfant et l’encourage à poursuivre dans cette voie malgré les difficultés financières ».
Vers une coordination renforcée
Les recommandations formulées à Goma nourriront les échanges de la rencontre interprovinciale de Beni, prévue les 28 et 29 octobre, qui réunira des délégués du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, du Maniema, du Tanganyika et de l’Ituri.
Cette prochaine étape vise à renforcer la coordination entre les acteurs engagés dans la protection de l’enfance et à définir une feuille de route commune pour faire face aux défis persistants, avec une attention particulière portée à la transition post-MONUSCO.
La Mission a réaffirmé son engagement à accompagner ce processus en soutenant les capacités de la société civile et la participation active des jeunes, des femmes et des enfants aux efforts de paix et de stabilisation du pays.
