Général Marcos De Sa Affonso Da Costa : « Nous avons connu des succès, mais il faut encore travailler plus pour garantir la paix en RdC »

Le général Marcos Sa Alfonso Da Costa se dit conscient que beaucoup reste encore à faire pour garantir une paix durable en République démocratique du Congo. « J’en suis conscient ; nous devons être encore plus efficaces et focalisés sur notre mission ». / Photos MONUSCO

8 fév 2023

Général Marcos De Sa Affonso Da Costa : « Nous avons connu des succès, mais il faut encore travailler plus pour garantir la paix en RdC »

Carine Tope

Le commandant de la Force de la MONUSCO, le général de corps d’armée brésilien Marcos Sa Affonso Da Costa, est arrivé en fin de mandat en République démocratique du Congo après un an et neuf mois de service. Le commandant de la Force de la Mission avait été nommé le 24 avril 2021 par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Dressant le bilan de son mandat jeudi 2 février, au cours d’une cérémonie marquant la fin de sa mission à Bunia, en Ituri, le commandant sortant de la Force onusienne s’est réjoui des résultats obtenus jusqu’ici pour ce qui est de la protection des civils, notamment dans la province de l’Ituri.

Devant les journalistes, le commandant de la Force de la MONUSCO a aussi salué l’effort de pacification de la RDC. Le général Affonso Da Costa a tenu pour exemple la réunification du pays ainsi que sa stabilisation progressive au fil des ans. « Si vous faites un bilan ou une rétrospective de la situation sécuritaire de la RDC depuis l’arrivée de la Mission en 1999, vous verrez nettement que le pays est plus stable aujourd’hui qu’il y a vingt ans ».

Marcos Affonso Da Costa s’est aussi dit satisfait des résultats obtenus depuis la mise en place du système d’alerte communautaire en Ituri. Il a affirmé que ce système qui implique les communautés dans la recherche de la paix, a permis de sauver et de protéger des milliers de civils et de mettre en déroute les plans de l’ennemi. « Ce système marche très bien. Nous avons empêché des massacres de plusieurs milliers de personnes quand il y a eu des alertes venant des communautés. C’est un succès ».

Des efforts à fournir

Malgré toutes ces prouesses, il se dit conscient que beaucoup reste à faire pour garantir une paix durable en République démocratique du Congo. « J’en suis conscient ; nous devons être encore plus efficaces et focalisés sur notre mission ».

En parlant d’efforts à fournir pour une paix pérenne, il a fait allusion à la situation que traverse la province de l’Ituri, avec notamment les milices Codeco, Zaïre et d’autres groupes qui commettent des exactions contre les populations civiles. Il a martelé que « la Force doit répondre à ce défi avec plus de troupes sur terrain ».

Evoquant la question des troupes sur le terrain, le général a affirmé que la Force est renforcée avec un bataillon supplémentaire, le bataillon indonésien. Avant d’ajouter : « Il y a quelquefois aussi des forces spéciales guatémaltèques qui sont déployées pour apporter un plus et sécuriser la zone avec nos partenaires les FARDC et la police nationale pour la protection des civils ».

« Nous déploierons aussi dans les prochains jours des troupes à Mahagi, à Niya Mama et à Mungwalu, parce que des massacres y ont été commis. Et nous devons être sur place. Il y a aussi les forces spéciales qui seront là », a-t-il ajouté.

Le général Marcos assure que la MONUSCO utilise toutes les ressources humaines disponibles au sein de la Force pour appuyer l’Ituri, bien que les ressources soient limitées. « En termes de chiffres, nous avons environ 2000 soldats ici en Ituri. Notre intention est d’en avoir 3000. Ce sont des efforts qui sont déjà en cours », confirme-t-il.

Le commandant de la Force de la MONUSCO a aussi fait allusion à la question du M23 qui continue de conquérir certains territoires et localités de l’est de la RdC, mais également de la situation au Sud-Kivu.

« Je reste optimiste. Je crois en la voie politique pour arriver à la démobilisation de tous ces groupes armés. Tout est déjà planifié avec le P-DDRCS (Programme de Démobilisation, Désarmement, Relèvement communautaire et Stabilisation). Je pense qu’il y a aussi l’implication au niveau international. Dans d’autres provinces où nous sommes déployés comme le Nord et Sud-Kivu, la dynamique est différente avec la question du M23 qui soulève plusieurs préoccupations : il y a d’intenses combats aujourd’hui à Kitshanga. Nous avons aux alentours de notre base plus de 2000 personnes civiles que nous protégeons ».

Souvenirs de la RDC

« Le souvenir majeur que j’emporte avec moi, c’est l’accueil. Le Congo est une terre merveilleuse pour la production agricole, minière, une grande jeunesse, le pays est jeune. Ceci sous-entend qu’un futur radieux est devant lui. Ça me rappelle le paysage naturel de mon propre pays. Le Congo est béni par Dieu ».

Le général de corps d’armée Marcos Sa Alfonso Da Costa est succédé par son compatriote brésilien Otavio Rodrigues de Miranda, nommé le 4 janvier 2023 par le Secrétaire général de l’ONU.