Journée de l’enfant africain au Nord-Kivu: Bweremana mise à l’honneur par le BCNUDH et ses partenaires
Goma, le16 juin 2017 – Le Bureau Conjoint des Nations-unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et la Monusco, à travers différentes sections (Child Protection, HIV, UNPOL), ont célébrée la Journée de l’enfant africain à Bweremana, dans la chefferie Bawunde, à une cinquantaine de km au sud-ouest de Goma, dans le Nord-Kivu. Cette célébration visait à donner à cette journée un cachet particulier et à faire ainsi avancer la cause des enfants.
Au centre de cette activité, des séries de conférences en rapport avec le thème de l’année qui est: “La protection des enfants et l’autonomisation des jeunes d’ici 2030”. Le but est de sensibiliser la communauté sur l’importance de la protection des droits de l’homme et particulièrement la protection des droits de l’enfant.
L’activité, co-organisée avec le PNUD, devait aider aussi à mettre en lumière la problématique des violences faites aux jeunes filles. C’est dans le cadre de son programme Tupinge Ubakaji (en francais «refusons le viol»), qui est un programme de lutte contre l’impunité et d’appui aux victimes des violences basées sur le genre et l’autonomisation des femmes dans l’est de la RDC. Ce qui explique aussi la présence de la Police de la Monusco (UNPOL) et de la Police nationale congolaise (PNC), impliquées dans ce programme.
La PNC abrite en son sein une Police spéciale de protection des enfants contre les violences sexuelles (PEVS) dont le but est de réprimander et d’instruire la justice par rapport à cette question spécifique de violences faites aux filles.
Aussi, lors de cette activité, une tribune d’expression populaire a été offerte aux populations et notamment aux enfants pour exprimer leurs désidératas. La plupart des enfants ont insisté sur l’extrême pauvreté de leurs familles qui ne leur laisse pas la latitude de poursuivre normalement leur scolarité.
Plusieurs jeunes adolescentes qui passent en sixième primaire disent d’ailleurs qu’elles ne sont pas sures de repartir en classe la rentrée prochaine, en septembre, à cause des dettes de frais scolaires qu’accumulent leurs parents. Des frais qui, disent certains, n’excèdent même pas les 10 dollars américains. La plupart de ces jeunes réclament des opportunités d’emplois pour leurs parents.
Beaucoup de jeunes filles soulignent d’ailleurs que si rien n’est fait, cette année, elles seront contraintes d’abandonner l’école pour aller travailler à Goma comme femmes de ménages afin de subvenir aux besoins de leurs familles.
Les parents, de leur côté, évoquent aussi ces difficultés à subvenir aux besoins de leurs enfants. Ce, d’autant que cette année, le Wilt bactérien a considérablement affecté les bananeraies. Conséquences: ils se sont davantage appauvris.
Il faut noter que grâce au programme Tupinge Ubakaji qui travaille depuis son lancement, il y a deux ans, à autonomiser davantage les femmes à Bweremana, certaines familles affirment avoir amélioré leurs conditions de vie.
Sy Koumbo Singa Gali