L’accès à la terre : un enjeu essentiel pour les femmes

16 avr 2014

L’accès à la terre : un enjeu essentiel pour les femmes

par Covadonga Murias Quintana, Volontaire de l'ONU chargée des rapports et de la communication du Programme Foncier d’ONU-Habitat à l’Est de la RDC. (Crédit photo: Miriam Asmani/MONUSCO)

Sud Kivu, République démocratique du Congo: "Chez nous, la femme rurale n’est pas valorisée : elle n’a pas le droit à l’héritage, elle travaille dans les champs mais elle n’a pas de pouvoir de décision sur les revenus des champs qui sont gérés par les hommes de la famille", explique Emilie Matembera, représentante de la synergie des associations féminines du Territoire de Kalehe, une plateforme active dans la promotion des droits des femmes, notamment pour l’accès à la terre.

Cette plateforme est née dans la foulée de la Journée internationale de la femme du 8 mars 2013 et suite à une série d’ateliers organisés par l’ONU-Habitat sur la gestion alternative des conflits fonciers et l’accès des femmes à la terre. Pour Madame Matembera, cette synergie, qui a abouti à la signature d’un acte d’engagement entre les associations féminines, permet de réunir les femmes "comme une seule personne pour défendre leurs droits".

L’accès à la terre et aux ressources naturelles est indispensable pour la survivance d’une grande partie de la population à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), hommes et femmes confondus. Pourtant, la coutume discrimine les femmes et les jeunes filles, ne leur donnant pas le droit d’acquérir de parcelles de terre.

De plus, les décennies de violence en RDC ont exacerbé cette vulnérabilité, notamment en raison de l’insécurité engendrée par la présence des groupes armés et du fléau des violences sexuelles faites aux femmes.

Michelle Bandungu (nom d’emprunt), raconte ainsi comment elle a été violée par des hommes armés et ensuite rejetée par sa famille. Elle travaille désormais dans l’Association des personnes déshéritées unies pour le développement, une des structures qui fait partie de la synergie et qui met à disposition des femmes membres une parcelle de terre qui leur permet de s’assurer un moyen de subsistance et de retrouver leur fierté.

Conscientes du rôle qu’elles ont à jouer dans la pacification et le développement de leur territoire, les femmes membres de la synergie ont décidé de poursuivre leur engagement. Un plan d’action pour le premier semestre 2014, qui vise notamment à sensibiliser les membres des communautés sur le droit d’accès de la femme congolaise à la terre et à l’héritage, vient d’être élaboré.

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