La cheffe adjointe de la MONUSCO salue « les avancées significatives dans la protection des civils et la stabilisation » en Ituri
La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, en charge des Opérations et de la Protection en République démocratique du Congo (RDC), Vivian Van de Perre, a quitté la province de l'Ituri mercredi 17 juillet 2024 au terme d'une visite de travail de trois jours. Visite au cours de laquelle elle s'est rendue dans plusieurs localités pour s’enquérir des réalités du terrain.
A Bunia, elle a rencontré les autorités provinciales, le conseil provincial de sécurité, les représentants des différentes couches sociales, notamment les associations de femmes, de jeunes, les leaders communautaires, les autorités politico-administratives, policières et militaires. Objectif : s'imprégner de la situation sécuritaire dans la province, ainsi qu’écouter les propositions des populations locales dans le cadre de la protection des civils, surtout des personnes vulnérables.
Avancées significatives dans la protection des civils
Que ce soit à Bunia ou à Jangi, Drodro, Idohu et Komanda où la cheffe adjointe de la MONUSCO s’est rendue, elle a salué le travail de la Mission dans cette province rendue exsangue par les exactions des groupes armés qui ont causé le déplacement de plus d'un million de personnes depuis 2017, et dont près de la moitié bénéficient de la protection directe des Casques bleus de la MONUSCO.
Les opérations conjointes entre la MONUSCO et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont permis de réduire les menaces de divers groupes armés dont les Forces démocratiques alliées (ADF) dans la province de l’Ituri. « Si les opérations conjointes ont permis de contenir la menace des groupes armés locaux, elles ont aussi permis de réduire significativement la menace des ADF contre les populations civiles, dans les territoires d’Irumu et Mambasa », a-t-elle précisé.
Autre motif de satisfaction : la reprise du trafic dans des zones où les groupes armés régnaient encore en maitres, il y a quelques mois, entravant la libre circulation des personnes et de leurs biens. Grâce aux efforts conjugués de la MONUSCO et des autorités provinciales, les populations civiles peuvent désormais circuler librement à travers ces localités. En témoigne le retour dans leurs villages respectifs d'au moins 70% des personnes déplacées, qui avaient fui les exactions des groupes armés, dans le territoire d’Irumu, notamment vers l’axe Komanda-Luna. « De nombreux axes routiers nationaux et de dessertes agricoles ont été sécurisés, permettant la libre circulation des biens et des personnes », s'est réjouie Vivian Van De Perre, ce grâce aux efforts du gouverneur de province dont elle salue « les grandes réalisations et l’engagement à rétablir la paix et la sécurité sur toute l’étendue de la province ».
Selon les autorités locales et la Commission de suivi des accords de cessation des hostilités signés par les groupes armés locaux, les dialogues communautaires initiés par les autorités provinciales et les différents actes d'engagement signés par ces groupes armés ont bénéficié d'un important appui de la Mission des Nations unies. Résultat : le retour progressif des populations dans plusieurs chefferies des territoires d'Irumu, de Mahagi, des Angal, d'Alur Djuganda et de Walendu Watsi.
De nombreux défis à relever
Cependant, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général reconnaît que de nombreux défis restent à relever, notamment du côté de Mongwalu, dans le territoire de Djugu, où les affrontements entre groupes armés continuent, notamment pour le contrôle des ressources minières, créant de l'insécurité pour les populations. Selon Vivian Van de Perre, « la MONUSCO et le gouvernement vont continuer à travailler ensemble pour la restauration d’une paix durable, car cela est inacceptable, surtout quand ces groupes s’attaquent aux forces nationales de défense et de sécurité ».
Pour ce faire, l'opérationnalisation effective du Programme de désarmement et démobilisation (PDDRC-S) est un « impératif », selon elle, d’autant que les attentes exprimées par les communautés et les populations déplacées sont grandes. Elle assure de la disponibilité de la MONUSCO pour aider au vrai démarrage dudit programme qui peine encore à décoller.
Autre moment important, ses échanges avec des femmes leaders de la ville de Bunia dont elle a recueilli les attentes et recommandations pour répondre positivement aux enjeux sécuritaires et humanitaires en Ituri. Il a été également été question de la contribution des femmes pour une solution durable à la crise qui sévit depuis sept ans.
La visite s’est achevée par une rencontre avec la presse locale au cours de laquelle la cheffe adjointe de la MONUSCO a fait le point de sa visite et répondu aux préoccupations des représentants des médias. « Des avancées significatives sont observées depuis 2021 dans la stabilisation et la protection des civils. Cela, grâce aux efforts du gouvernement provincial et de la MONUSCO, à travers la combinaison des approches à la fois militaires et non militaires pour la restauration de la paix […] Mais des menaces sont encore présentes et nous allons continuer à travailler avec nos partenaires pour les réduire au minimum et, si possible, les éradiquer », a-t-elle dit, à l’issue de la visite.