La MONUSCO réhabilite le Stade Amani de Bunia

16 aoû 2018

La MONUSCO réhabilite le Stade Amani de Bunia

La MONUSCO a remis aux autorités provinciales de l’Ituri le Stade Amani de Bunia dont elle vient de financer la réhabilitation, à hauteur de cent mille dollars américains, à travers le programme de réduction de la violence communautaire (CVR) de sa section Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinstallation (DDR / RR). Les travaux ont été exécutés par l’ONG locale ‘Association des Jeunes pour le Développement Communautaire’ (AJEDEC) qui a ainsi donné du travail, pendant quatre mois, à trois cent quarante-sept jeunes, en majorité des ex-enfants soldats, des jeunes à risques et des membres de la communauté des environs du Stade. Le vice-gouverneur de l'Ituri, Pacifique KETA UPAR, et les dirigeants des clubs de football saluent cette initiative de la MONUSCO qui vient de rénover cette infrastructure sportive qui était dans un état de délabrement avancé.

Durant la cérémonie de remise de cet ouvrage, le directeur exécutif de l’ONG AJEDEC, Aimé Birido, a rappelé que le Stade Amani de Bunia, construit à l’époque coloniale, le seul homologué, aujourd’hui, dans la province de l’Ituri pour accueillir les compétitions internationales, comportait de nombreuses lacunes. « Nul n’ignore encore son état d’hier, un stade avec clôture de moins de deux mètres de hauteur, une clôture avec des murs à risque d’écroulement et sans support à béton ; un stade sans séparateur de l’aire de jeu, sans vestiaires, sans tribune, sans toilettes, … », a-t ’il dit.

M. Aimé Birido s’est réjoui que les travaux de rénovation du Stade Amani de Bunia aient atteint les résultats escomptés grâce à l’appui financier de la MONUSCO. Il a notamment cité la clôture qui a été élevée à 3,50 mètres de hauteur et renforcée par 110 colonnes en béton ; le séparateur de l’aire de jeux construit en dur et soutenu par des métaux fixés de part et d’autre ; l’ancienne installation de la tribune qui a été complètement démolie et réaménagée avec une capacité d’accueil de 200 places érigées en gradins et dotée de quatre pièces dont un bureau du gestionnaire, un entrepôt, deux latrines intérieures et trois nouvelles pièces de vestiaire.

Pour M. Vladimir Erokhin, responsable de la section Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinstallation (DDR / RR), le programme de réduction de la violence communautaire (CVR) vise à contribuer à la prévention et à la réduction de la violence dans un environnement post-conflit en neutralisant les groupes armés sur base des stratégies suivantes : la réduction des effectifs des groupes armés, la prévention des recrutements des jeunes à risques, et le renforcement de la cohésion sociale et la responsabilisation des communautés locales. Par ailleurs, M. Vladimir Erokhin explique que la réhabilitation du Stade AMANI de Bunia est un choix stratégique et fédérateur puisqu’il s’agit de la réhabilitation d’une œuvre d’intérêt général et communautaire. « La mise en œuvre de ce projet vise la réduction des violences au sein de la communauté à travers  la création d’un travail intensif des mains d’œuvre pour occuper les jeunes à risque et les femmes victimes  désœuvrées ;  l’exécution des travaux à haute intensité des mains-d’œuvre dans les zones susceptibles de subir des violences et où il y a une forte concentration d'anciens ex-combattants et des jeunes désœuvrés ; un encadrement et accompagnement psychologique des personnes les plus vulnérables et l’implication de la jeunesse dans les activités sportives », indique-t-il.

Au-delà des travaux de réhabilitation du Stade Amani de Bunia, ce projet a permis de donner du travail à 32 ex-enfants soldats, 131 autres catégories des jeunes à risques et 184 membres de la communauté des environs du Stade. « Ce chantier a été aussi une occasion d’inculquer aux jeunes, à travers les séances de sensibilisation, les notions de la non-violence, le danger de l'engagement des enfants soldats, la promotion de la paix et la cohésion sociale », indique M. Vladimir Erokhin.

Parmi les ouvriers embauchés dans ce projet, il y avait Richard Bahati Matchu. Cet ancien combattant du groupe armé Front de Resistance Patriotique de l’Ituri affirme que grâce à ce travail, il a réussi à mettre en application certains de ses projets. Il lance un appel aux autres miliciens de quitter la brousse pour s’adonner aux activités de développement de la chefferie de Walendu Bindi.

Du côté de l’Entente rurale de Football de l’Ituri, les dirigeants des clubs se disent satisfaits de ces travaux de réhabilitation qui viennent renforcer les mesures sécuritaires dans ce stade où, à la suite des troubles occasionnés par des fanatiques, des cas de morts ont été enregistrés dans le passé lors des rencontres officielles. « Nous remercions la MONUSCO pour cette action vraiment louable. Non seulement ces travaux sécurisent notre stade, mais aussi, ils vont nous permettre d’augmenter le niveau des recettes et de relever les autres défis restants pour qu’il réponde réellement aux normes exigées », dit Paty Chwinyai, Secrétaire exécutif de l’Entente rurale de Football de l’Ituri.

Le vice-gouverneur de la province de l’Ituri, Pacifique Keta UPAR, a demandé que l’on applaudisse la MONUSCO pour cet appui et a appelé la population au civisme en vue de protéger cet ouvrage qui constitue un patrimoine pour l’épanouissement du sport et l’encadrement de la jeunesse. Il a invité les dirigeants des clubs à sensibiliser leurs fanatiques pour que ces derniers rompent avec la mauvaise pratique de vandalisme au stade lors des rencontres sportives.   

Guy Karema