Kabéké, Territoire de Manono – Province du Tanganyika) 24 mars 2016 - Sous la supervision de la Cheffe de bureau de la MONUSCO- Kalemie et en partenariat avec les autorités locales, sécuritaires et la Société civile, le processus d’installation des commissions mixtes paritaires de réconciliation se poursuit  dans  le territoire de Manono pour mettre un terme au conflit intercommunautaire Pygmée/Bantous.

Communément appelé «Baraza », la MONUSCO a facilité  le 24 mars 2016, la mise en place de deux  comités de pacification et de réconciliation, l’un opérant  dans la localité de Kabéké, 178 kms de Manono,  l’autre devant servir dans la zone de Nsengatshimbu, autre groupement ayant subi également les conséquences du conflit intercommunautaire Pygmée/Lubas.

Comme ce fut le cas pour les précédents comités, la cérémonie a lieu sur la grande place du village aménagé à cet effet autour d’un public nombreux d’hommes, de femmes et d’enfants ; Les  membres  des comités,  quatorze par comité,  ont été officiellement  investis, avec pour mission de maintenir dans leurs régions respectives, le dialogue et la cohabitation pacifique entre les deux communautés, de régler les différends d’un commun accord et d’alerter au besoin les partenaires administratifs et sociaux qui accompagnent le processus Baraza. Conscients de leurs rôles, les membres des comités composés à part égale de Pygmée et de Lubas se sont engagés à remplir leur mission en travail non seulement pour maintenir la cohésion sociale mais aussi à sensibiliser les populations plus indécises, celles qui ne savent pas que «  la guerre est maintenant finie » comme l’a martelé le chef Pygmée lors de la mise en terre commune de « l’arbre de la paix ». Cette séquence a été suivie d’une chaleureuse poignée de mains entre lui-même et le chef de groupement Luba de Kabéké sous les applaudissements du public.

Par ailleurs, la création du comité Baraza est une occasion de réaffirmer l’autorité de l’Etat. A Kabéké, les responsables de l’Administration territoriale, les forces de sécurité – FARDC et la Police nationale congolaise ont échangé directement avec les populations sur les questions sécuritaires de la région et examiner des pistes de solutions. Les populations ont porté aussi à l’attention de l’autorité territoriale les difficultés auxquelles le groupement de Kabéké est confronté  sur le plan de la santé et de la scolarisation des enfants.

Ainsi, avec l’appui du bureau de la MONUSCO- Kalemie,  en six mois, cinq comités de pacification et de réconciliation ont été installés dans  la partie Nord-est du Territoire de Manono,  en proie, il y a encore quelque temps,  à des violences liées au conflit intercommunautaire Pygmée/Luba. Les localités de Mukebo et Mbayo, Sangé, Kabéké et Nsengatshimbu  en province du Tanganyika en sont les bénéficiaires.

Marcelline Comlan/Kalemie