Béni, le 31 août 2017 – Du 22 au 31 août 2017, le Tribunal Militaire de Garnison de Beni-Butembo s’est délocalisé à Kasindi, une localité située à environ 90 km de la ville de la Beni ville, grâce à l’appui technique, financier et logistique de la Monusco, à travers sa Cellule d’Appui aux Poursuites, et du PNUD.

Au cours de cette audience foraine, le Tribunal Militaire de Garnison de Beni-Butembo devait juger 15 dossiers concernant des faits de violences sexuelles commises sur des victimes mineures et majeurs par des hommes en uniformes.

En plus de l’appui technique apporté aux magistrats du Tribunal Militaire de Garnison de Beni-Butembo par la Cellule d’Appui aux Poursuites de la Monusco, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droit de l’Homme a accompagné 16 victimes à se constituer partie civile dans ces différents dossiers.

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droit de l’Homme a également appuyé la mise en place de mesures de protection pour ces victimes. Il a notamment diligenté un psychologue spécialisé pour préparer les victimes aux audiences. En effet, faire face à son bourreau présumé ou raconter les faits lors de l’interrogatoire peuvent faire revivre à la victime les violences qu’elle a subies. Il s’agit de réduire l’impact des audiences sur le traumatisme déjà subi par la victime.

A l’issue de ces 10 jours d’audience foraine, le Tribunal Militaire de Garnison de Beni-Butembo a prononcé onze (11) condamnations et une (01) décision d’acquittement. Les peines prononcées varient entre 7 et 20 ans de servitude pénale principale avec paiement de dommages et intérêts aux victimes.

Durant ces 10 jours, la population a été nombreuse à suivre ces procès publics. Ce qui témoigne de la soif de Justice dans cette contrée du pays. La tenue de cette audience foraine démontre aussi à tout un chacun que la République démocratique du Congo, appuyé par le système des Nations, est déterminée à lutter contre l’impunité des actes de violences sexuelles, notamment celles commises par des hommes en uniformes, et à restaurer l’autorité de l’Etat dans les zones les plus reculées.

Anne HERRMANN