'La solution à la crise congolaise n'est pas militaire, mais politique'

22 jan 2018

'La solution à la crise congolaise n'est pas militaire, mais politique'

Kinshasa – le 19 janvier 2018. En marge des activités marquant la fin de son mandat à la tête de la Force de la MONUSCO, le Lieutenant-Général Derrick Mbuyiselo Mgwebi, a tenu une conférence de presse au quartier général de la MONUSCO à Kinshasa, à laquelle une vingtaine de journalistes des médias locaux et internationaux ont participé.

Dès l’entame, il a remercié les médias pour leur collaboration pendant ses deux ans de séjour en RDC et exhorté ces derniers à être plus engagés et objectifs pour provoquer de vrais débats et amener les politiciens à appliquer de bonne foi les accords signés.

Il a vivement recommandé l’ouverture de l’espace politique, l’application des mesures de décrispation, et a plaidé en faveur de la liberté d’expression.

Il s’est ensuite prêté aux questions des journalistes. A la sempiternelle question : comment mettre fin durablement aux activités des groupes armés en RDC, il a répondu : « La solution à la crise congolaise n’est pas que militaire, mais aussi politique ». Il a étayé ses propos en expliquant que les efforts militaires fournis sur le terrain en RDC, doivent être soutenus par des consultations au niveau politique, car les différentes milices sévissant au Congo reposent parfois sur des bases ethniques. Le cas du groupe Mayi-Mayi Nyatura qui défend les intérêts des Hutu et de la milice Kamwina Nsapu implantée dans la région du Kasaï, opposée notamment aux ‘’Bana Mura’’.

A-t-il été frustré ou consterné par la mort de 15 Casques bleus à Semuliki ? Le Commandant sortant de la Force de la MONUSCO a précisé qu’il n’a pas été frustré, car il ne s’agissait pas d’une affaire personnelle, mais consterné par cette lourde perte qui a touché des soldats de la paix tanzaniens venus pour aider les Congolais à mettre fin à un conflit où ils ne sont pas directement belligérants. Il a également estimé que pour lui, les endroits les plus dangereux au Congo demeurent le Nord-Kivu et la région du Kasaï, où des enfants ont été tués par des miliciens armés à la machette.

Abordant son mandat à la tête de la Force de la MONUSCO, il a dit, je cite : « J’ai fait ma part, je ne prétends pas avoir tout accompli, les problèmes de la RDC datent de 1960, et vous voyez comment le temps s’est écoulé entre 1960 et maintenant. Il appartient aux Congolais de se poser des questions sur les raisons de la persistance de cette situation sécuritaire précaire et aussi de savoir quel Congo on voudrait léguer aux générations futures ? ».

De nationalité sud-africaine, le Lieutenant-Général Derrick Mbuyiselo Mgwebi avait officiellement pris ses fonctions en février 2016.

Article: David Fundi Sumaili, Photo: Jean-Tobie Okala