Les avocats de Bukavu en formation sur la protection des victimes et témoins des violences sexuelles

25 nov 2015

Les avocats de Bukavu en formation sur la protection des victimes et témoins des violences sexuelles

Bukavu, le 24 novembre 2015 : Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), en collaboration avec le barreau de Bukavu et le Groupe d’experts sur l’état de droit/violences sexuelles organise depuis ce 24 Novembre 2015, un atelier portant sur le rôle et les bonnes pratiques des avocats dans la pratique professionnelle d’assistance judiciaire et la protection des victimes et témoins des violences sexuelles, à l’intention d’une vingtaine d’avocats du Sud-Kivu,.

Mamadou S. Diallo, le coordonnateur du BCNUDH au Sud-Kivu, dira que les défis dans la lutte contre l’impunité des violences sexuelles demeurent nombreux, parmi lesquels, le manque de ressources et de capacités dans le système judiciaire, les évasions de prison, les contraintes liées à l’accès des victimes à la justice, le recours fréquent à des règlements à l’amiable entre les victimes et les auteurs.

Quant à Norbert Bisimwa Yabe Ntayitunda, bâtonnier du barreau de Bukavu, il dira que « la criminalité tournée vers le sexe a maintenant atteint son paroxysme. ». Citant le procureur général près la Cour d’Appel de Bukavu, Maître Norbert Ntayitunda a fait savoir que « plus de 60% des détenus de la prison centrale de Bukavu sont poursuivis pour des faits rentrant dans la qualification des viols et violences sexuelles. » Un chiffre qui, selon le bâtonnier, interpelle toute la communauté nationale et internationale et appelle à la mobilisation pour enrayer cette gangrène qui prend racine autour de nous.

Marietha Dos Santos, la cheffe par intérim du Bureau de la MONUSCO/Sud-Kivu a salué l’initiative du BCNUDH pour la tenue de cet atelier. Marietha Dos Santos a soutenu que « l’Organisation des Nations Unies, à travers la MONUSCO, fait de la lutte contre les violences sexuelles et de la lutte contre l’impunité un cheval de bataille important. » En plus de la responsabilité de l’Etat de protéger les victimes et les témoins des violences, « les différents acteurs judiciaires, notamment les avocats, doivent également œuvrer pour garantir l’application de cette protection », a indiqué Marietha Dos Santos.

L’atelier traitera plusieurs modules pertinents, parmi lesquels l’assistance judiciaire aux victimes des violences sexuelles, le rôle des autorités judiciaires dans la protection des victimes des violences sexuelles, le rôle du barreau et des avocats.

Alain Likota