Goma, 23 décembre 2011 – La fête de noël est généralement perçue en Afrique comme étant la fête des enfants. En effet, c'est la période de l'année où les enfants se font 'gâter', même si dans la pratique, disparités obligent, ils sont loin d'être tous logés à la même enseigne. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a voulu réduire les disparités en réunissant, le temps d'une journée, quelque 300 enfants de la rue de Goma, et en les « arrosant » de cadeaux.

A l'initiative de la Section Protection de l'Enfant de la MONUSCO ces enfants en rupture familiale, qui peuplent les rues de Buhimba, un quartier périphérique de Goma, ont été organisés en équipes de football, et se sont affrontés sur le terrain du Grand Séminaire Catholique de Buhimba. A l'issue du match, tous ont reçu des présents, en plus du déjeuner qui leur a été offert. Auparavant, ces mêmes enfants s'étaient retrouvés pour démontrer leurs talents de danseurs au rythme de l'orchestre Highlander du Bataillon des Casques bleus indiens.

En lançant cette activité, la représentante de la section Protection de l'Enfant, Estelle Emile-Dad, a voulu attirer l'attention des responsables administratifs et politiques locaux sur le sort des enfants de la rue, et les risques auxquels ils s'exposent, y compris celui d'être entraînés dans des manifestations à caractère politique par des chefs de partis, surtout en cette période électorale. Elle a relevé aussi, en jouant sur les mots, que ces enfants « sont dans la rue » avant « d'être de la rue », ceci pour dire que beaucoup d'entre eux sont victimes de toutes sortes de violations de leurs droits au sein de leur famille ou dans leur communauté, ce qui les pousse dans les rues avant qu'ils ne s'y enracinent, la rue devenant leur seul refuge.

Le maire de la ville de Goma, Jean Busanga Maliaseme, en donnant le coup d'envoi de la manifestation, s'est dit inquiet de l'ampleur que prend le phénomène des enfants de la rue, avant d'avouer qu'il attend beaucoup de la MONUSCO et de ses partenaires pour trouver une solution à cette problématique.

Clara Padovan/ MONUSCO