L'ONU et ses partenaires en RDC lancent le Plan d’Action pour la stabilisation de Shabunda

A l'occasion de lancement du plan d'Action Shabunda à Kigulube. Photo MONUSCO/Alain LIKOTA

25 mar 2019

L'ONU et ses partenaires en RDC lancent le Plan d’Action pour la stabilisation de Shabunda

Alain LIKOTA

Shabunda, le 23 mars 2019 – Le Plan d’Action de Shabunda a été lancé le samedi 23 mars 2019  à Kigulube, localité du groupement de Bamuguba Sud en territoire de Shabunda. Ce plan est multisectoriel. Il vise le renforcement de la protection des civils et la restauration de l’autorité de l’Etat.

Plusieurs organisations sont impliquées dans la mise en œuvre de ce plan qui va s’étendre dans tout territoire de Shabunda. Notamment, OCHA, le HCR, des sections de la MONUSCO, des experts de l’ONG TRIAL et de la Fondation Panzi,  des magistrats militaires et des représentants civils du gouvernement congolais .

Le Plan d’Action de Shabunda prévoit la mise sur pied du plan de protection des victimes et des témoins, le renforcement des mécanismes d’alerte précoce, la sensibilisation des partenaires locaux et des personnes influentes. Des investigations conjointes sont aussi prévues, ainsi que la formation des éléments FARDC et PNC sur les mécanismes de protection des Droits de l’Homme.

C’est à cela que va se pencher pendant deux semaines l’équipe conjointe multisectorielle déployée à Kigulube, une localité où le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) avait documenté plusieurs cas de violations des Droits de l’Homme commis par des groupes armés en 2018. Comme l’a rappelé la directrice adjointe du BCNUDH Gillian Kitley, ce territoire demeure dominé par l’activisme des groupes armés.

Sans négliger les autres violations des droits de l’homme commis par ces groupes, le BCNUDH est particulièrement préoccupé par des enlèvements et violences sexuelles qui n’y ont jamais cessé. Environ 230 victimes et témoins de ces violations auront toute l’attention de l’équipe sur place à Shabunda afin qu’une assistance adéquate leur soit apportée.

Ainsi, « la restauration de l’autorité de l’Etat et la lutte contre l’impunité restent des priorités afin d’assurer la protection des civils », a indiqué Gillian Kitley, d’avis qu’il est temps d’agir. Cependant, selon la directrice adjointe du BCNUDH, l’engagement politique, la protection physique des civils et la création d’un environnement de protection pour tous constituent les préalables indispensables à la mise en œuvre et à la réussite de toute initiative de pacification et de rétablissement de la paix à Shabunda.

Ce message a été bien cerné également par Mme Agnès Sadiki, ministre provinciale du Budget, chargée de la mise en œuvre de la révolution de la modernité et des relations avec la société civile, qui a représenté le Gouvernement de province à la cérémonie dd lancement du Plan d’Action de Shabunda. Originaire de Shabunda, elle a appelé les participants et le reste de la population à s’approprier ce Plan pour aider le territoire de Shabunda à se stabiliser et à évoluer vers son développement.

Mme Henriette Kabake Usene Nsimire, la Cheffe de Poste d’Encadrement Administratif, a exprimé l’attente de la population de voir ces assises résoudre certains problèmes, notamment ceux liés aux conflits, aux violences, entre autres.

Dans l’entre-temps, l’équipe travaille sous la protection des casques bleus népalais qui, pour la circonstance, ont déployé une base de combat statique afin d’assurer le bon déroulement de toutes les activités prévues jusqu’au 6 avril 2019.