Les opérateurs économiques d’Uvira au secours des détenus de la Cité, à l’initiative de la Monusco !

Les opérateurs économiques d’Uvira au secours des détenus de la Cité, à l’initiative de la Monusco !
14 fév 2017

Les opérateurs économiques d’Uvira au secours des détenus de la Cité, à l’initiative de la Monusco !

Quelque 300 kilos de promesse ferme de dons de nourriture ont été récoltés ce mardi lors d’une réunion  du Conseil Territorial de sécurité élargie à la Mission des Nations Unies au Congo et à la Fédération des Entreprises du Congo (FEC)…

Uvira, le 14 février 2017 – Le 23 janvier dernier, nous vous annoncions qu’à l’initiative de la Monusco-Uvira et pour faire face au manque de nourriture à la prison centrale de cette Cité du Sud-Kivu, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (Monusco) avait décidé de solliciter les opérateurs économiques pour des dons de denrées alimentaires en faveur des prisonniers. L’idée, saluée aussi bien par les autorités locales que par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) était alors de « sensibiliser ces opérateurs économiques sur une contribution sous forme de dons en denrées alimentaires au niveau de cet établissement pénitentiaire ». Restait seulement à en définir les modalités pratiques pour une éventuelle collecte desdits dons. C’est chose faite depuis ce mardi 14 février 2017 : une réunion du Conseil Territorial de Sécurité élargie à la FEC, à la Société civile ainsi qu’à la Monusco s’est tenue ce jour au Bureau du Territoire d’Uvira. Sur un ton grave, l’Administrateur du Territoire d’Uvira Samuel Lunganda Lenga a planté le décor : « Maintenant là, il n’y a pas à manger à la prison. Que pouvons-nous faire pour éviter une émeute dans cette prison qui compte actuellement 628 détenus pour une capacité d’accueil de 150 places ? ». 

Les quelque cinquante participants ont reconnu l’impérieuse nécessité de « faire quelque chose » rapidement pour éviter une situation qui mettrait en danger la vie des populations et l’activité économique, en cas d’évasions massives de la prison d’Uvira pour manque de nourriture. Et ce quelque chose, c’est la contribution de tous. C’est le Président de la Fédération des Entreprises du Congo, FEC-Uvira, résume ainsi les enjeux de cette mobilisation : « il y va de la sécurité de nous tous. Uvira, c’est notre Congo. En attendant que Kinshasa et le pouvoir ou même la Province central bougent en envoyant des fonds, nous devons à notre niveau nous organiser et mettre toutes les couches sociales à contribution ». Kiza Muhato a ainsi invité tous les participants à mobiliser leurs partenaires pour collecter le plus rapidement possible des dons en vivres, même si le patron local de la FEC a souhaité que cette opération de générosité soit limitée dans le temps (3 mois, maximum).

Car des différentes et nombreuses interventions, certains ont pointé du doigt « l’attitude des Gouvernements central et provincial à qui revient la gestion des prisons en RDC et qui ne font pas assez…. C’est de la responsabilité de l’Etat », a par exemple lancé un Chef de Quartier visiblement remonté ; un autre Chef de Quartier a lui, épinglé ces « Juges qui peuplent les prisons congolaises pour un oui ou pour un non ».
Séance tenante, pas moins de 300 kilos de promesses fermes de dons en vivres ont été faites par certains Chefs de Quartiers d’Uvira et ce, pour ce mercredi 15 février : 125 kilogrammes de haricot par exemple seront offerts par les Chefs de Quartiers de Kavimvira, Rombe 1 ou de Kilibula ; 100 kilogrammes de maïs viendront des Quartiers Kengo, Rombe II, etc. Ou encore 50 kilogrammes de riz des Quartiers de Kasenga, Songo… D’autres ont promis de se concerter d’abord avec leurs présidents de Marchés ou leurs partenaires, le cas des Agences du Système des Nations Unies (PAM et OCHA notamment).  

Ould Mohamed El Hacen, Chef du Sous-bureau de la Monusco-Uvira et initiateur du Projet, était tout sourire : « ce n’est qu’un début, mais je suis satisfait de l’accueil de notre sensibilisation car je suis convaincu qu’elle constituera une prise de conscience à l’avenir et une flexibilité dans la résolution des questions humanitaires avec un élan de solidarité et d’humanisme ». Reste maintenant que ces promesses soient tenues et surtout, que cet élan de solidarité ainsi suscité puisse se perpétuer, pour la sécurité des populations d’Uvira et la survie de prisonniers de cette Cité.

Texte et Photos: Jean-Tobie OKALA