Lubero : 24 militaires condamnés pour viols et meurtres lors de procès organisés avec le soutien de la MONUSCO
Le tribunal militaire de garnison de Butembo-Lubero, au Nord-Kivu, a condamné, le mardi 8 juillet, vingt-cinq personnes, dont vingt-quatre militaires et un civil, à de lourdes peines de prison pour des faits de viols et de meurtres, à l’issue d’audiences foraines tenues dans la cité de Lubero.
Les prévenus étaient jugés pour de graves atteintes aux droits humains, notamment quatorze cas de viols d’enfants et plusieurs meurtres de civils. Deux d’entre eux ont été condamnés à mort. Les autres ont écopé de peines allant de cinq à vingt ans de réclusion, assorties d’amendes et de dommages-intérêts d’un montant total de 25 000 dollars américains.
Une justice rendue au plus près des victimes
Les audiences se sont déroulées du 26 juin au 8 juillet à Lubero, sur le lieu même des faits. Cette démarche a montré que la loi reste en vigueur, même en période d’instabilité.
Située à moins de dix kilomètres des lignes de front entre les FARDC et les rebelles du M23, la cité de Lubero illustre la capacité des institutions judiciaires à fonctionner malgré l’insécurité.
L’organisation des procès a bénéficié du soutien logistique, technique et financier de la MONUSCO, à travers sa Section d’Appui à la Justice et sa Section de la Protection de l’Enfant, ainsi que du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH).

Un effet dissuasif et pédagogique
Pour Me Lydie Kake, avocate de la défense, ces audiences ont contribué à restaurer la crédibilité de la justice auprès des communautés.
« Cela a été un soulagement pour les victimes. Certaines pensaient que leur situation avait été oubliée. Les condamnés sont désormais incarcérés à la prison centrale de Butembo. Nous espérons que les victimes recevront réparation, et que d’autres localités isolées pourront bénéficier d’audiences similaires », a-t-elle déclaré.
Un appui multidimensionnel de la MONUSCO
Durant les deux semaines de procès, les victimes et les témoins ont bénéficié d’un accompagnement juridique et psychosocial, ainsi que de garanties de sécurité.
La Section de la Protection de l’Enfant a suivi chaque étape du processus. Elle s’est assurée du respect des droits des mineurs, qu’ils soient victimes ou en conflit avec la loi. Des audiences à huis clos ont été organisées conformément aux dispositions légales, et les professionnels de la justice ont été sensibilisés aux spécificités de la prise en charge des enfants.
